dimanche 28 juillet 2013

Echauffourées à Trappes après la verbalisation d’une femme voilée

Echauffourées à Trappes après la verbalisation d’une femme voilée Mathieu Deslandes | Rédacteur en chef adjoint Rue89 Situation tendue vendredi soir à Trappes (Yvelines). Entre 200 et 400 personnes ont passé une partie de la nuit devant le commissariat, dans le quartier des Merisiers. Le bâtiment, cible de divers projectiles, était protégé par une dizaine de fourgons de CRS, tandis qu’un hélicoptère survolait la ville. Selon l’AFP, un jeune garçon, blessé par un tir de flashball, a dû être transporté à l’hôpital. VIDÉO DES ÉCHAUFFOURÉES À TRAPPES DANS LA NUIT DE VENDREDI À SAMEDI A l’origine de cette « manifestation » : l’émotion causée par un contrôle de police qui a mal tourné. Et le récit – déformé – de l’incident qui s’est propagé. Jeudi, un homme dont l’épouse a été contrôlée parce qu’elle portait un voile intégral (ce qui est interdit) a été interpellé puis placé en garde à vue. Il est jugé ce samedi en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Versailles. Les policiers l’accusent de s’être opposé au contrôle et d’avoir agressé physiquement un agent. D’avoir tenté de l’étrangler, a précisé le procureur de la République de Versailles « Ne la touchez pas ! » La version de sa femme diverge largement. Le site Al-Kanz a publié son témoignage : « J’ai subi une injustice de la part de la police. Ils ont voulu nous contrôler à cause de mon voile intégral. Comme d’habitude, j’ai coopéré. J’allais lever mon voile lorsque j’ai vu l’un des agents pousser violemment ma mère. J’ai dit aux autres agents de regarder ce qui se passait derrière, que ça n’allait pas se passer comme ça, qu’il ne fallait pas toucher à ma mère qui n’a rien à voir avec le contrôle, sachant qu’elle était devant nous. L’un des agents s’est alors énervé sur mon mari, juste parce qu’il a dit, à propos de ma maman : “Ne la touchez pas ! Pourquoi vous la touchez alors qu’elle n’a rien à voir avec le contrôle ?” Le policier a alors dit à mon mari, de manière très agressive et en bombant le torse : “Tu vas faire quoi ?”. Je me suis interposée entre eux pour ne pas que ça dégénère. Une fois que le policier en a fini avec ma mère, il vient vers moi et fait de grands gestes devant mon visage en me tenant un langage agressif. Apeurée, je lui ai demandé de se taire. Il m’a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : “C’est à moi que tu parles ? C’est à moi que tu parles, hein ?” Je me suis retournée, puis j’ai aperçu mon mari maintenu à terre par deux policiers qui le menottaient. Une fois dans la voiture, ils nous criaient dessus comme si on était des chiens. Ils menaçaient mon mari en disant : “Qu’est-ce que tu vas faire maintenant p’tite tafiole, hein ?”, tout cela avec les poings serrés et en donnant des coups dans la voiture. Une fois arrivés au commissariat, les agents m’insultent de fantôme. » source rue89