dimanche 28 juillet 2013

Déclaration du Collectif Tunisien pour la Défense des Libertés (CTDL)

Déclaration du Collectif Tunisien pour la Défense des Libertés (CTDL) Hommage à Mohamed Brahmi et appel à manifester ce 27 juillet à Paris Paris, le 27 juillet 2013 Après Lotfi Naqdh, le 18 octobre 2012 et Chokri Belaid, le 6 février 2013, Mohamed Brahmi, député de l'ANC, a été lâchement assassiné ce jeudi 25 juillet 2013, jour de commémoration du 56ème anniversaire de la proclamation de la République tunisienne. Ce troisième assassinat d’un dirigeant politique de l’opposition ne témoigne-t-il pas d’une volonté d’éliminer par la peur toute résistance organisée au pouvoir islamique ? Doit-on craindre l’élimination progressive des dirigeants politiques de l’ensemble de l’opposition ? Ce nouvel assassinat dément clairement l'optimisme affiché par le Chef du gouvernement qui répétait depuis plusieurs jours que la « sécurité est revenue » en Tunisie… tout en tolérant les appels au meurtre proférés par les dirigeants islamistes contre ceux qui contesteraient la légitimité de leur pouvoir. Il pointe l’absence de volonté du gouvernement de la Troika à défendre la paix civile et la sécurité des Tunisiens. Ce nouveau meurtre serait le fait de salafistes djihadistes. Si tel était le cas, cela ne disculperait pas Ennahdha qui tantôt tolère, tantôt encourage ces groupes politico-religieux violents ou contribue à leurs actions (incendies des mausolées, attaques d’événements culturels et agressions de personnalités progressistes, attaques de l’UGTT…). Alors qu’on observe un acharnement judiciaire vis-à-vis d’universitaires, d’artistes ou de la femen tunisienne Amina, ces groupes et les dites « ligues de défense de la révolution » bénéficient d’une quasi-impunité : peu de poursuites judiciaires, peines légères, rares arrestations... Les assassins de Chokri Belaid, eux, courent toujours. Le peuple tunisien attend des réponses incontestables sur les auteurs et les commanditaires de tous ces crimes politiques. Nous sommes inquiets pour l’état des libertés, pour le processus de transition démocratique. Pour l'avenir de notre pays qui souffre de la dégradation de la situation sociale et économique. Les tergiversations de l’ANC à mener à bien la constitution et à fixer la date des élections posent la question de sa légitimité ainsi que celle du pouvoir provisoire en place. Hier, un manifestant, Mohamed Moufti, est mort à Gafsa d’un jet de bombe lacrymogène par les forces de l’ordre. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous apprenons que des affrontements entre milices islamistes et manifestants démocrates se multiplient. Cela nous fait craindre un développement des violences dans l’ensemble du pays. Aujourd’hui, la République tunisienne est endeuillée par la perte de deux de ses enfants. Le Collectif Tunisien pour la Défense des Libertés (CTDL) présente ses sincères condoléances aux proches de Mohamed Brahmi et Mohamed Moufti, à tous leurs amis et aux démocrates tunisiens. Il vous appelle tous à participer à la manifestation du samedi 27 juillet à Paris, à 15h place de la République.