mardi 31 juillet 2012

DISCOURS DEVANT L’ASSEMBLEE NATIONALE FRANCAISE 18 juillet 2012

DISCOURS DEVANT L’ASSEMBLEE NATIONALE FRANCAISE 18 juillet 2012 Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, Mesdames et Messieurs les députés, Si je suis en mesure de m’adresser aujourd’hui, devant votre assemblée, je le dois d’abord évidemment au soulèvement de notre peuple et de sa jeunesse, au sang des martyrs et de blessés de la révolution. Mais je sais – et tous les Tunisiens le savent comme moi – que je le dois aussi en partie à la solidarité et à la générosité de la France amie, restée fidèle à elle-même. Obnubilée par des intérêts immédiats, une fraction de la France officielle a soutenu la dictature qui nous a opprimé, aussi bien directement qu’indirectement. Mais la part majeure, la part essentielle de la France, la France des élus locaux, celle des partis et des syndicats, des organisations de la société civile, la France des médias, la France des intellectuels et des artistes, la France des simples citoyens ,La France qui m'a donné asile ainsi qu'à de nombreux Tunisiens , cette France que nous aimons et respectons, cette France-là ne nous a pas fait défaut, elle nous a soutenu autant qu’elle le pouvait et accompagnés aussi loin que possible – jusqu’à la chute du tyran. A cette France, à la France, à vous tous, le devoir de reconnaissance me commande d’exprimer ici ma gratitude et mon affection. Au nom de mes compatriotes, je dois vous dire la fierté du peuple tunisien. Sa fierté de construire les fondations d’un régime et d’une société démocratique chaque jour plus solides. Sa fierté, mais aussi sa confiance, en un processus difficile mais inéluctable. L’assemblée constituante est au travail, l’espace public s’organise, la parole est enfin libérée. Après avoir ouvert la voie aux révolutions arabes la Tunisie saura j’en suis sûr être un modèle de réussite démocratique. Je sais que notre révolution a suscité en France comme dans le monde entier, de la surprise, de l’admiration, de la sympathie mais qu’elle a suscité aussi, y compris chez nos amis les plus proches, des interrogations, des doutes voire des inquiétudes. Mon devoir est de vous apporter les réponses aux questions que beaucoup d'amis français me posent fréquemment. J'espère qu'elles vous éclaireront sur une situation difficile, complexe et parfois mal comprise y compris par les Tunisiens eux-mêmes. La Tunisie est elle tombée dans l’escarcelle de l’Islamisme ? Non la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie. Nous avons organisé le 23 Octobre dernier des élections libres et transparentes. Les Tunisiens ont fait la queue pendant des heures sous le soleil brûlant pour exprimer leur volonté. Nul n’a contesté la légitimité des résultats. Sur les 217 sièges de l’assemblée constituante le peuple souverain en a concédé 89 au parti islamiste Ennahdha qui a ainsi remporté le plus grand nombre de sièges mais pas la majorité. Et quand bien même. De la même façon qu’il existe en occident, en Allemagne ou en Italie des partis Chrétiens démocrates il y a et il y aura dans le monde arabe de plus en plus de partis Islamo démocrate dont Ennahdha n’est que le prototype tunisien. On oublie que l’islamisme est un spectre qui va d’Erdogan aux talibans. En Tunisie, Ennahdha a adhéré à la démocratie, certains disent par tactique, d’autres comme moi-même croient à un choix stratégique. Personne n’ayant la science infuse, c’est l’avenir qui dira qui a fait le bon pari. De toutes les façons l’adhésion d’une partie de l’islamisme à la démocratie qu’elle soit affectée ou sincère ne signe t- elle pas le triomphe de la démocratie puisque c’est la force de la démocratie d’avoir pu apprivoiser et intégrer des forces qui lui étaient au départ hostiles. Les droits de l'Homme, notamment la liberté de création sont-ils en danger ? Oui bien sûr, comme partout dans le monde, la protection et la promotion des libertés privées et publiques est un combat de toutes les institutions et de tous les instants. Oui il y a des menaces et des conflits autour de l'exercice de la liberté de conscience, d'expression et de création artistique, où il y a des dérapages comme dans la déplorable affaire de la faculté de lettres de Tunis cet hiver. Oui, en Tunisie, comme ailleurs, comme en France, comme dans tous les pays d’Europe, on débat aussi pour savoir où doit s'arrêter la liberté des uns pour que commence la liberté des autres. Faut –il nécessairement que pour se dire libre et vivant dans un pays libre prendre le droit de heurter l'autre dans ses convictions, de le blesser dans ce qui lui est le plus cher ? Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Dans un pays qui a vécu les pires violations des droits de l'homme durant des décennies, la rupture avec le passé est spectaculaire. L'une de mes premières décisions a été de commuer la peine de 220 condamnés à mort. Plus de dix mille personnes ont été élargies. La sordide prison de bordj Erroumi a été fermée et sera transformée en musée. Jamais les médias n'ont été aussi libres. Le gouvernement et moi –même en faisons les frais quotidiennement. Je n'arrête pas de répéter à mes collaborateurs outrés par la férocité et l'injustice de certaines attaques, que je préfère les pires effets pervers de la liberté de la presse à son musellement de toutes les façons devenu heureusement impossible. Qu'il s'agisse des droits de l'Homme de façon générale et des droits de la femme en particulier, j'ai toujours signifié à mes partenaires d' Ennahdha qu'il s'agissait là de lignes rouges. L'atteinte au droit d'asile a déclenché il y a deux semaines la pire crise avec nos partenaires d'Ennahdha. Elle n'a pu être circonscrite que sur la base d'un engagement ferme de ne plus franchir ces lignes rouges. Ceci m'amène à la dernière et la plus délicate question que me posent sans cesse mes amis français. L’alliance des démocrates dits laïques avec les islamistes relève telle de l’opportunisme ou de la naïveté ? Ni de l’une, ni de l’autre mais d’une longue histoire commune et d’un pari sur l’avenir. Longtemps, les deux blocs laïques et islamistes se sont affrontés sans merci, ne parvenant même pas à avoir un langage commun en partage. La dictature en place, qui observait avec une mauvaise joie leurs guerres intestines, s’est évidemment ingénié à les alimenter par toute sorte de manœuvres. Le bon sens a quand même fini par l’emporter et le rapprochement entre les frères ennemis devenu possible et ce en grande partie à cause d’une répression qui n’a épargné personne. En Tunisie, les contacts remontent à loin. L’unité d’action existe depuis 2003 et une alliance en bonne et due forme à été scellée en 2006. L’accord de 2006 – l’initiative du 18-Octobre, c’est le nom que nous lui donnons – n’a pas rassemblé l’ensemble de l’opposition, mais il a quand même impliqué les organisations et les personnalités les plus représentatives de l’opposition démocratique. La coalition gouvernementale qui regroupe aujourd’hui les deux partis ‘’ laïques ‘’ Le Congrès Pour la République et le forum démocratique et le parti islamiste Ennahdha n’a rien d’un événement fortuit. Ce n’est pas une combinaison politicienne arrangée à la va-vite sur un coin de table au cours d’une soirée électorale. Notre alliance est le produit d’un long processus de maturation et il s’agit pour nous d’une alliance à portée stratégique, qui dépasse de loin la seule dimension politique. Si vous observez les résultats effectifs des élections de l’assemblée nationale constituante, vous constaterez d’ailleurs que l’ensemble des suffrages islamistes et laïcs s’égalisent à peu près, 50%-50%. Dans ces conditions, tout gouvernement monocolore aurait été un gouvernement d’exclusion et aurait jeté la moitié de la population contre l’autre, livrant le pays à l’aventure et à la violence. L’alliance des trois partis, était la seule manière d’éviter ce scenario du pire. Des élites séparées par leur culture d’appartenance, c’est une société fracturée, c’est un pays retourné contre lui-même. Il n’y a pas de progrès durable dans ces conditions, ni de démocratie stabilisée et apaisée. Nous voulons unifier le pays et la population autour de nos véritables objectifs nationaux qui sont essentiellement la promotion des libertés individuelles et collectives et la lutte contre la pauvreté. Pour cela, il fallait commencer par se soustraire à l’affrontement entre partisans proclamés et adversaires supposés de l’islam. Nous avons décidé de sortir de cette polarisation, avec son inévitable montée aux extrêmes. Dans cette opération, chacun est resté lui-même. Les laïcs ne se sont pas ralliés aux thèses des islamistes et les derniers n’ont pas abdiqué leurs convictions au profit de celles des premiers. Nous avons simplement fait chacun un pas en direction de l’autre et décidé ensemble de laisser les intégristes des deux bords vider seuls leurs querelles sans fin. Mesdames et Messieurs les députés, Je reviens du Caire où l’expérience tunisienne qui voit gouverner ensemble des laïques modérés et des islamistes modérés, suscite un grand intérêt. Sans l’avoir recherché la Tunisie est actuellement un véritable laboratoire de la démocratie arabe balbutiante. Notre révolution a déclenché un mouvement qui s’est étendu à l’ensemble des peuples arabes. Avec les changements survenus en Egypte, en Libye et au Yémen, avec le prolongement dramatique de ces événements en Syrie, l’espace géostratégique régional est d’ores et déjà profondément modifié. Je suis persuadé que nous ne sommes qu’au début du chemin et que les mutations les plus marquantes restent à venir. L’ancien ordre politique arabe – un système brutal mélangeant despotisme, corruption et dépendance – a reçu des coups dont il ne se relèvera plus. L’ordre nouveau qui le remplace progressivement mettra plus ou moins de temps à se stabiliser, mais il finira par apporter à nos peuples ce à quoi ils aspirent depuis si longtemps, et d’abord la liberté et la justice. D’ici là, la transition risque d’être difficile et compliquée. Mais nous ne doutons pas de la victoire finale et nous ne doutons pas que celle-ci se traduira par plus de prospérité et de stabilité pour la région et le monde entier. Mesdames et Messieurs les députés, La Tunisie relève de trois sphères d’appartenance simultanée : la sphère maghrébine d’abord, avec son extension arabe et musulmane ; la sphère africaine, ensuite ; la sphère méditerranéenne, enfin, avec son extension européenne. Or chacun peut constater, lorsqu’il regarde les chiffres relatifs au commerce extérieur – et ces chiffres sont essentiels parce qu’ils sont représentatifs de tout le reste –, chacun peut constater que nous faisons plus de 80% de nos échanges avec la France et l’Europe et moins de 10% avec l’ensemble des pays arabes et africains. La structure du commerce extérieur des autres pays maghrébins n’est pas sensiblement éloignée de la nôtre. On retrouve partout le même déséquilibre en faveur de l’Europe, la même relation quasi exclusive. Cette situation n’est pas acceptable. Elle est dommageable pour les Maghrébins et pour les Européens. C’est la raison pour laquelle nous avons fixé comme première priorité à notre nouvelle diplomatie la relance de la construction maghrébine – construction maintenue soigneusement en hibernation par les anciens régimes depuis des décennies. L’ouverture de nos cinq pays les uns aux autres ferait mécaniquement gagner à chacun entre deux et trois points de croissance annuelle supplémentaire. Imaginez la mise en place d’un marché commun de 100 millions d’habitants, garantissant la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre ; imaginez la formidable accélération du développement, imaginez les opportunités inédites d’affaires et d’investissements qu’une telle mise en place apporterait. Évidemment, dans le nouvel espace intégré, où le renforcement des échanges internes serait naturellement encouragé et privilégié, la part de la France et de l’Europe risque de baisser. Mais la baisse ne serait que relative, il ne s’agirait que d’une baisse en pourcentage. En volume absolu d’échange, et c’est ce qui compte, cette part connaîtra aussi une très forte expansion. Un sommet maghrébin doit se tenir à Tunis en octobre prochain. Nous en attendons beaucoup, et d’abord le lancement effectif du projet que je viens de décrire. Le deuxième axe de notre redéploiement diplomatique concerne l’Afrique et tout spécialement les pays du Sahel : Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Sénégal. Nous avons en commun d’être tous riverains du Sahara. Au-delà de la stricte nécessité économique ou politique, nous avons des motifs sérieux et urgents de vouloir bâtir un partenariat solide entre le Maghreb et notre voisinage africain immédiat. Ces motifs concernent l’environnement et la sécurité. Chaque année, l’avancée du désert engloutit des millions d’hectares de terres arables et les rend impropres à la culture. Dans le même temps, le Sahara est devenue le refuge de bandes nombreuses de malfaiteurs, spécialisées dans les trafics d’armes et de stupéfiants, et subsidiairement dans le terrorisme. Ces deux fléaux, naturel et humain, ne peuvent pas être combattus à l’échelle d’un seul pays. Leur réduction exige la coopération de tous les pays concernés et elle exige une coopération vigoureuse et de longue durée. Nos partenaires maghrébins et africains sont conscients du danger. Nous aurons l’occasion d’en parler lors du sommet de Tunis et nous aurons sans doute à envisager des initiatives dans cette direction. Ce partenariat transsaharien intéresse directement la France et l’Europe et nous estimons qu’elles auraient avantage à le soutenir et à l’épauler. La population totale de l’Afrique approchera les deux milliards d’individus dans 30 ans. Avec le différentiel de revenus qui sépare aujourd’hui nos deux continents, le risque est réel d’une perte totale de contrôle dans la gestion des flux migratoires clandestins. En favorisant l’implantation d’une vaste zone de prospérité et de développement au Sahel et au Maghreb, l’Europe et la France serviraient leurs propres intérêts en dernière analyse. Cette zone se transformerait en une sorte de sas, réduisant à la source une bonne partie des mouvements illégaux de populations. Troisième volet du redéploiement diplomatique : les relations directes avec la France et l’Europe. Nous n’entendons pas mettre en cause nos rapports traditionnels. Nous envisageons au contraire de les multiplier et de les consolider, en les incorporant de plus en plus à l’intérieur d’un accord de partenariat général entre l’Union européenne et l’Union maghrébine. C’est en tout cas notre vœu et notre programme. Je crois qu’un tel programme sert nos intérêts sans desservir les vôtres. Et je crois aussi qu’il représente notre seule défense face aux tensions de plus en plus brutales qui s’exercent sur l’économie internationale. Le capitalisme mondialisé est devenu fou et dévastateur, parce qu’il s’est affranchi de toute règle et de toute limite. Il est devenu nécessaire de protéger nos économies et nos sociétés contre ses dérives. Cette nécessité est de plus en plus présente dans le débat public, des deux côtés de la Méditerranée. Il est temps, désormais, de la traduire en décisions concrètes de portée multilatérale. Pour se protéger et se défendre, il faut faire bloc. Nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous. C’est la garantie d’une amitié sans faille. Mesdames et Messieurs les députés, Par les liens culturels, économiques, affectifs, par ce que donne à la France notre communauté tunisienne et par ce qu'elle en reçoit, les relations entre la France et la Tunisie étaient déjà si denses, si fortes et si ancrées dans les cœurs et les esprits, que les changements politiques dans nos deux pays ne pouvaient les affecter que de façon très superficielles. Mais maintenant que la Tunisie a rejoint enfin le club des pays démocratiques, club fondé en ce lieu auguste il y a plus de deux siècles, les relations de nos deux pays ne s'en trouveront que plus facilités. Parce que je suis convaincu que ferez tout pour que nous puissions nous Tunisiens et Français, Arabes et européens avancer plus vite et ensemble dans la même direction, je vous dis encore une fois au nom de la Tunisie et de sa révolution : Merci.

La France et la Tunisie ont affiché mardi leur volonté de nouer une nouvelle relation

France et Tunisie décidées à nouer une nouvelle relation 17 juillet 2012 à 23:04 Le président François Hollande et son homologue tunisien Moncef Marzouki La France et la Tunisie ont affiché mardi leur volonté de nouer une nouvelle relation à l'occasion de la première visite du président tunisien Moncef Marzouki à Paris, au cours de laquelle François Hollande l'a encouragé à assurer la "transition" démocratique dans son pays. Le président Marzouki effectue jusqu'à jeudi une visite en France à haute portée symbolique destinée à lever une fois pour toutes le malentendu créé par le soutien de Paris à l'ancien régime du président Ben Ali jusqu'au lendemain de la révolution. Alors que les dirigeants français successifs ont toujours eu des relations privilégiées avec le père de l'indépendance tunisienne Habib Bourguiba puis avec son successeur Zine El Abidine Ben Ali, la France alors dirigée Nicolas Sarkozy était dans un premier temps totalement passée à côté de la révolution en Tunisie en janvier 2011, tardant à condamner l'utilisation de la violence contre les manifestants. La rencontre de M. Marzouki avec le président Hollande - un entretien suivi d'une conférence de presse commune puis d'un dîner de travail - a constitué le moment fort de cette visite de trois jours. Mercredi, il s'exprimera devant l'Assemblée nationale, un honneur que n'ont reçu que 16 dirigeants étrangers avant lui, le dernier en 2006, alors que "moi, je ne peux pas m'exprimer devant l'Assemblée", a relevé M. Hollande lors de la conférence de presse. "La Tunisie est en train de s'émanciper (...) elle a des chances de vrai développement économique, mais par-delà tous ces acquis, la Tunisie a retrouvé sa fierté et sa dignité", a déclaré M. Marzouki, ajoutant: "Pendant toutes ces années, nous avons vécu sous une dictature abjecte". De son côté, le président Hollande l'a encouragé, "après le temps de la révolution", à "assurer le temps de la transition. C'est ce que vous êtes en train de traverser et la France doit être à vos côtés", lui a-t-il assuré. Se déclarant prêt à "rouvrir d'une autre manière que par le passé le dialogue entre Europe et Méditerranée", M. Hollande a affirmé que d'autres "formules" n'avaient "pas produit le résultat escompté". Il faisait allusion à la création de l'Union pour la Méditerranée, voulue par M. Sarkozy, Bachar al-Assad ayant même été invité à Paris à cette occasion, dans l'espoir d'un adoucissement du régime syrien vers plus de démocratie. Ce projet avait été mis entre parenthèses par les "printemps arabes" et surtout par la situation aujourd'hui de guerre cvile en Syrie. "Faisons simple, pratique et essayons d'accélérer la marche. (...) Nous pensons que c'est la bonne manière de faire: commencer modestement mais commencer" avec "des projets concrets", a affirmé M. Hollande. Il a souligné qu'une réunion du groupe 5+5 aurait lieu "début octobre" à Malte. A propos de la Syrie, les deux présidents sont tombés d'accord pour dire que Russes et Iraniens devaient accepter les sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Les massacres quotidiens en Syrie sont "insupportables, intolérables", et "les Russes doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas être regardés comme les seuls ou presque à empêcher la recherche d'une solution" dans ce pays", a affirmé M. Hollande "On ne peut pas avoir de paix sans le départ d'Assad", a assuré M. Marzouki. "Russe et Iraniens doivent le comprendre (...) Les Russes, les Iraniens sont nos amis mais il faut qu'ils comprennent (...) que les opinions publiques (arabes) sont extrêmement remontées dans cette affaire", a-t-il dit, ajoutant "espérer que la sagesse prévaudra". M. Hollande a également assuré son homologue tunisien que la France allait "aider" son pays à récupérer ses avoirs "captés" par le clan Ben Ali et qui ne se trouvent "pas en France". Il s'est également dit favorable à ce que "tous les dictateurs" qui ont commis des actes "sanguinaires" soient jugés par la Cour pénal international (CPI), faisant notamment allusion à l'ancien président tunisien, réfugié en Arabie saoudite depuis janvier 2011. M. Marzouki a affirmé qu'il pouvait "garantir" à M. Ben Ali sa sécurité physique" et "un procès équitable". Répliquant à ce dernier qui a proposé lundi de rendre "une partie" des avoirs tunisiens se trouvant en Suisse, M. Marzouki a lancé: "Nous ne voulons pas une partie" de ces avoirs, "nous voulons le tout". source libé

Des organisations juives et musulmanes d'Allemagne ont appelé ensemble mercredi les députés allemands à protéger leur droit à circoncir les jeunes garçons

Des organisations juives et musulmanes d'Allemagne ont appelé ensemble mercredi les députés allemands à protéger leur droit à circoncir les jeunes garçons, après le jugement d'un tribunal qui a choqué les deux communautés, selon un texte commun. Des organisations juives et musulmanes d'Allemagne ont appelé ensemble mercredi les députés allemands à protéger leur droit à circoncir les jeunes garçons, après le jugement d'un tribunal qui a choqué les deux communautés, selon un texte commun. Plusieurs organisations juives et islamiques ont indiqué dans un communiqué rendu public mercredi avoir rencontré cette semaine des experts juridiques et de la santé ainsi que des députés européens à Bruxelles pour discuter de la décision de justice allemande. "Nous considérons cela comme un affront à nos droits de l'Homme élémentaires et en matière de religion", peut-on lire dans l'appel. "La circoncision est un rituel ancien qui est fondamental (à l'exercice) de nos fois individuelles et nous protestons dans les termes les plus forts contre cette décision de justice", poursuivent-ils. Les signataires du texte préviennent qu'ils défendront "vigoureusement (leur) droit à perpétuer (leur) tradition commune" et apppellent "le Parlement allemand et tous les partis politiques à intervenir en raison de l'urgence à légiférer sur cette décision". Cet appel, rare dans sa forme commune, est signé des leaders de plusieurs organisations parmi lesquelles le Centre rabbinique d'Europe, l'Association juive d'Europe (EJA), le forum "Parlement juif européen", le syndicat turco-islamique d'Allemagne pour les affaires religieuses et le Centre islamique de Bruxelles. Les organisations précisent avoir rencontré des membres du Parlement européen d'Allemagne, Finlande, Belgique, Italie et Pologne. Le 26 juin, dans un jugement qui devrait faire jurisprudence, le tribunal de grande instance de Cologne a mis hors-la-loi la pratique de circoncision à des fins religieuses. Le tribunal a estimé que "le corps d'un enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision", suscitant une vive polémique dans un pays qui compte quelque 4 millions de musulmans et une communauté juive en plei n essor. source le point

Sans-papiers : la rétention des enfants est supprimée

Sans-papiers : la rétention des enfants est supprimée Les préfets ont reçu, vendredi soir 6 juillet, une circulaire mettant fin à la rétention des enfants dont les parents sont en situation irrégulière sur le territoire français, a annoncé le ministère de l'intérieur, samedi 7 juillet. Dans un entretien au Monde du 28 juin, Manuel Valls avait assuré que, "conformément à l'engagement du président, tout [était] mis en oeuvre pour mettre un terme" à cette pratique, "en conformité avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme". La France a été condamnée, le 19 janvier, par la CEDH pour traitement inhumain et dégradant", et le Défenseur des droits, Dominique Baudis, avait demandé au M. Valls d'émettre de nouvelles instructions. Le texte diffusé vendredi "vise à généraliser, pour les cas des familles, la mesure alternative au placement en rétention administrative que constitue l'assignation à résidence". Il recommande de privilégier les aides au retour, "avant même de prononcer l'assignation". Ce n'est qu'"en cas de fuite d'un ou plusieurs membres de la familles ou en cas de refus d'embarquement", que la rétention pourra être utilisée. Concernant Mayotte, exclu du champ de la circulaire, "une mission va être confiée à une personnalité indépendante pour évaluer et faire des propositions (...) dès la rentrée", annonce le ministère. VERS UNE ABROGATION DU "DÉLIT DE SOLIDARITÉ" Deux autres circulaires avaient été annoncées pour l'été. L'une doit édicter des "critères transparents" concernant les naturalisations qui ont chuté de 40 % en deux ans. L'autre doit préciser les "critères précis, objectifs, compréhensibles" pour les régularisations, dont le nombre doit rester stable, environ 30 000 par an. Une nouvelle loi sur l'immigration devrait également être présentée en "septembre ou octobre", annonce-t-on Place Beauvau. Elle permettrait de combler le "vide" juridique créé, jeudi 5 juillet, par l'interdiction par la Cour de cassation de la garde à vue pour les sans-papiers. Le texte devrait aussi créer un titre de séjour de trois ans, revenir sur la question des étudiants étrangers, et abroger le "délit de solidarité", qui punit "l'aide au séjour irrégulier". source le monde

La plus haute juridiction française a décidé jeudi qu'il n'était plus possible de placer un étranger en garde à vue au seul motif qu'il est en situation irrégulière

PARIS (Reuters) - La plus haute juridiction française a décidé jeudi qu'il n'était plus possible de placer un étranger en garde à vue au seul motif qu'il est en situation irrégulière, une décision qui oblige le gouvernement à mettre au point une nouvelle loi. La chambre civile de la Cour de cassation a suivi un avis déjà formulé le 6 juin en ce sens par son instance criminelle, qui s'alignait elle-même sur une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) rendue en 2011. La police française se trouve donc privée d'un pouvoir qui lui permettait de retenir environ 60.000 personnes par an avant que ne soit engagée une procédure administrative d'expulsion, selon l'avocat Patrice Spinosi, qui a obtenu cette décision. "C'est la reconnaissance que le sans-papier n'est pas un délinquant. Cela va changer la façon dont on le voit dans la société française", a dit Me Spinosi à Reuters. L'avocat estime que le gouvernement devra proposer une loi créant un nouveau dispositif permettant de retenir l'étranger soupçonné de n'avoir pas le droit de séjourner en France, après un contrôle d'identité. Le secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité, Bruno Beschizza, demande une nouvelle loi au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. "Une mesure législative rapide, qui ne laisse pas nos forces de l'ordre dans une situation d'insécurité juridique", écrit-il dans un communiqué. "Le gouvernement a le choix entre une procédure dérogatoire au droit commun, mais permettant d'appliquer une politique d'immigration réaliste car maîtrisée, et le maintien du vide juridique créé ce jour induisant une régularisation de fait de tous les clandestins actuellement sur le territoire national", ajoute-t-il. Alors que le précédent gouvernement avait fixé des objectifs annuels chiffrés d'expulsion, le nouveau pouvoir de gauche exclut de procéder de la sorte, mais refuse parallèlement les régularisations massives demandées par la gauche radicale. Il dit ne consentir qu'à des régularisations au cas par cas, sur des critères plus stables qu'avant. Le précédent gouvernement avait déjà consenti à des régularisations pour des étrangers résidant depuis longtemps en France et exerçant un emploi déclaré. Thierry Lévêque

Aide médicale aux sans-papiers : la franchise bientôt supprimée

Aide médicale aux sans-papiers : la franchise bientôt supprimée La franchise médicale de 30 euros imposée en 2011 aux étrangers sans papiers bénéficiaires de l'Aide médicale d'Etat (AME) va être prochainement supprimée, a annoncé lundi 2 juillet la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine. "La promesse de François Hollande de supprimer le droit d'entrée à l'AME fera l'objet d'un texte de loi qui sera présenté dans les prochains jours", a déclaré Mme Touraine devant la presse, à l'issue d'une table ronde sur l'exclusion. Créée en 2000, l'AME permet l'accès aux soins des étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois. En 2011, dénonçant l'explosion du nombre de bénéficiaires et du coût de cette aide, la précédente majorité parlementaire l'avait conditionné au paiement d'un droit annuel de 30 euros pour les bénéficiaires majeurs. 220 000 PERSONNES SOIGNÉES EN 2011 Des associations de défense des droits des étrangers avaient alors critiqué des restrictions "dangereuses pour la santé publique, financièrement contre-productives et contraires aux valeurs éthiques et déontologiques qui fondent nos actions de solidarité et de soins". En juin 2011, deux députés, Claude Goasguen (UMP) et Christophe Sirugue (PS), avaient préconisé dans un rapport le maintien de cette aide aux sans-papiers à faibles ressources tout en réclamant une réforme de sa gestion. Selon eux, il n'y a pas eu d'explosion de la consommation, ni "de fraude caractérisée", mais plutôt un fort accroissement du nombre de bénéficiaires (+185 % depuis 2000). En 2011, l'AME a bénéficié à 220 000 personnes pour un coût global de 588 millions d'euros, contre 75 millions d'euros dans le budget 2000. Outre le paiement des 30 euros, l'AME est soumise à certaines conditions. Ainsi, les soins hospitaliers coûtant plus de 15 000 euros doivent faire l'objet d'une procédure d'agrément préalable, à l'exception de soins hospitaliers urgents. Par ailleurs, sont exclus de l'AME "les cures thermales" ou encore les médicaments, "les actes techniques et les examens de biologie médicale spécifiques à l'assistance médicale à la procréation". "HALLUCINANT ET DÉMAGOGIQUE" Lundi soir, le député UMP Thierry Mariani, un des fondateurs de la droite populaire, a jugé que c'était "totalement hallucinant et démagogique". "Une fois de plus ça va dans la même direction idéologique" et "cela augure mal de ce qui va être fait en matière d'immigration illégale", a ajouté le député de la 11e circonscription des Français de l'étranger (Asie, Russie et Océanie). Pour lui, "au moment où on s'apprête à demander à tous les Français de faire des efforts, le gouvernement se prive d'une recette certes symbolique mais qui était la seule contribution des clandestins aux soins médicaux dont ils bénéficient". "Ça ne leur coûtait que 30 euros", a-t-il insisté. source le monde

Euro 2012 : l'Espagne remporte l'Euro et entre dans l'histoire

Euro 2012 : l'Espagne remporte l'Euro et entre dans l'histoire L'Espagne de Xavi, Iniesta et Casillas a remporté l'Euro en battant largement l'Italie en finale (4-0), dimanche 1er juillet, entrant par la même occasion dans l'histoire du football en devenant le premier pays à remporter trois compétitions internationales majeures – Euro 2008 et 2012, Coupe du monde 2010 – d'affilée. Quelque peu critiqués pour leurs performances dans certains matchs de cet Euro, pour un football trop répétitif et lent, les joueurs espagnols ont démontré sur cette finale qu'ils étaient encore capables de dominer n'importe quelle équipe en pratiquant un jeu que personne, à l'heure actuelle, ne peut imiter. Le bilan statistique de la compétition est évocateur : 6 matchs joués, 5 victoires et toujours aucun but encaissé dans un match à élimination directe depuis 2006. COUP DU SORT Après avoir ouvert le score grâce à David Silva, sur un beau débordement de Fabregas dans la surface (14e), l'Espagne double le score juste avant la mi-temps après une course folle de Jordi Alba (41e), qui a pris de vitesse la charnière centrale italienne. Une passe de Xavi ajustée au millimètre permet au latéral gauche de battre Buffon. L'Italie est dominée, parfois largement, mais elle semble capable de revenir, ou tout au moins d'inquiéter les champions en titre. La possession de balle, habituellement la chasse gardée de cette sélection espagnole, est majoritairement pour les Italiens. Sans un Casillas intraitable dans sa surface, et malgré un Balotelli qui tentait les actions individuelles au détriment du collectif, les Azzuris auraient pu revenir au score. Le tournant du match intervient à l'heure de jeu. Coup du sort ou erreur de coaching, le débat fera sans doute couler beaucoup d'encre en Italie. Tout juste entré en jeu, le milieu Thiago Motta se blesse tout seul. Il suffit à l'entraîneur italien Cesare Prandelli de voir le visage crispé de son joueur pour comprendre que le match est vraisemblement perdu. Car Motta était le troisième changement de la Squadra, après les entrées de Di Natale et Balzaretti. Personne ne le remplacera, et l'Italie doit finir le match à 10 contre 11. Contre des Espagnols qui ont érigé la confiscation du ballon en art, cela devenait presque une mission impossible. A partir de ce moment-là, la finale de l'Euro se transforme en match à sens unique, un toro grandeur nature dans lequel des Italiens couent derrière un ballon qu'ils n'auraient jamais. Les Espagnols savent qu'ils ne seront plus rejoints, d'autant que Fernando Torres et Juan Mata, les deux remplaçants de luxe entrés en seconde période, marquent successivement pour effacer définitivement toute trace de suspense. Voir en images Les moments décisifs du match Dans les tribunes, les 10 000 Espagnols présents ont eu tout le loisir de fêter leur titre bien avant le coup de sifflet final. Après celui-ci, les enfants des joueurs espagnols sont entrés sur la pelouse. Les deux gardiens, Buffon et Casillas, tombaient dans les bras l'un de l'autre alors que le jeune Bonucci fondait en larmes au milieu du terrain. Même Pirlo, le magicien de cette Squadra, quelque peu muselé lors de cette finale, est apparu les yeux rougis lors de la remise des médailles. Pour la troisième fois en quatre ans, Iker Casillas a alors soulevé la coupe d'un tournoi international majeur avec l'équipe d'Espagne au complet derrière lui. Image suivante La finale de l'Euro n'aura guère offert de suspense. Rapidement menés au score, les Italiens n'ont jamais pu revenir. Crédits : AFP/PEDRO ARMESTRE / PEDRO ARMESTRE 1 sur 6 Luc Vinogradoff source le monde

La Belgique instaure des quotas d'étudiants étrangers en médecine et dentaire

La Belgique instaure des quotas d'étudiants étrangers en médecine et dentaire Le Monde.fr | 29.06.2012 à 10h17 • Mis à jour le 04.07.2012 à 14h47 Par Anna Benjamin Ils sont deux cents a avoir passé la nuit du mercredi 27 juin au jeudi sur le trottoir de l'Institut Marie Haps, à Bruxelles. Ces jeunes, Français pour la plupart, sont venus s'inscrire en orthophonie pour la rentrée, rapporte la télévision belge RTBF . L'engouement est fort pour ces filières médicales, quasi-gratuites et sans sélection à l'entrée. Outre-Quiévrain, le gouvernement cherche à endiguer cet afflux d'étudiants étrangers. Dès septembre, les facultés de médecine et de dentaire francophones n'admettront plus en première année que 30 % d'étudiants "non-résidents", c'est-à-dire ceux ne pouvant pas justifier de trois années de résidence en Belgique. Le texte du décret a été adopté mardi en commission du parlement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles. Les heureux élus, à 90 % des Français, seront choisis par tirage au sort après l'ouverture des inscriptions le 20 août. "C'est la solution de facilité, mais il n'y a pas d'alternative", explique au Monde.fr le professeur Gustave Moonen, doyen de la faculté de médecine de Liège et président du collège des doyens des cinq facultés de médecine francophones de Belgique. DES QUOTAS EN KINÉ, VÉTÉRINAIRE, MÉDECINE ET DENTAIRE Cette mesure est une extension du décret "non-résidents" de 2007 (PDF) qui instaurait déjà des quotas de 30 % dans huit filières médicales : kinésithérapie, médecine vétérinaire, sage-femme, ergothérapie, orthophonie, podologie-podothérapie, audiologie et éducateur spécialisé en accompagnement psycho-éducatif. Maintenus en kinésithérapie et en médecine vétérinaire, ces quotas, jugés non fondés, ont été supprimés à la suite d'une décision de la Cour constitutionnelle belge en juin 2011 (PDF) . Des plaintes avaient été déposées par des étudiants au nom de la libre circulation dans l'Union européenne. "Attention, ils reviennent !", titrait La Libre Belgique en novembre 2011. Après la médecine et le dentaire, le gouvernement belge pourrait ne pas s'arrêter là. "Il est clair que le dossier de la logopédie [orthophonie] sera probablement le suivant, avec celui des sages-femmes où nous avons une sorte d'invasion d'étudiants venant de l'étranger, particulièrement de France", a indiqué le ministre de l'enseignement supérieur belge, Jean-Claude Marcourt. "J'ai encore eu un contact avec l'ambassadrice de France en Belgique sur cette question en indiquant que ça devenait critique. Et que nous continuerions bien entendu à protéger l'accès de nos étudiants à notre enseignement et qu'il y avait quelque chose de tout à fait inacceptable de voir les auditoires complètement phagocytés par des étudiants étrangers.'' Dans les filières médicales, le nombre d'étudiants a explosé. "Depuis quelques années, sans que l'on sache pourquoi, on constate que les inscriptions ont quadruplé en médecine et triplé en dentaire", indique Gustave Moonen. Et les étudiants non domiciliés en Belgique sont de plus en plus nombreux à traverser la frontière. En médecine, les étudiants ayant obtenu leur diplôme du secondaire hors de Belgique sont passés de 17 % à 26 % en cinq ans. 50 % DE FRANÇAIS DANS CERTAINES UNIVERSITÉS En médecine toujours, 20 à 30 % des 3 700 inscrits en première année sont Français. A l'université de Mons, près de la frontière franco-belge, ils représentent même 50 %. En dentaire, ils constituent 45 % des effectifs, contre 30 % il y a cinq ans. Selon le quotidien La Libre Belgique, l'Institut libre Marie Haps a même dû refuser des étudiants belges l'année dernière, à cause du trop grand nombre de Français. Ce qui n'a jamais été le cas à la Haute école Robert Schuman, à Libramont, spécialisée en kinésithérapie, orthophonie et soins infirmiers. "C'est une ouverture d'avoir des étudiants français qui viennent de tous les départements français. Et ils sont très motivés", explique Cécile Bolly, responsable de la section paramédicale de cette école, où avant les quotas, 75 % des étudiants en kinésithérapie étaient Français. "Il y a aussi un aspect économique important pour la région avec tous ces étudiants qui viennent étudier chez nous, ajoute-t-elle. Mais je ne comprends pas la raison pour laquelle la France ne forme pas ces étudiants, car il y a beaucoup d'offres d'emploi de médecin". Mais pourquoi les étudiants Français s'exilent-ils en Belgique ? "A Paris comme ailleurs en France, les concours sont très difficiles et du coup, on se réfugie ici pour s'inscrire et espérer qu'il y aura une petite place pour nous'', a témoigné à la RTBF l'un des étudiants venus dormir devant l'Institut Maris Haps. Contrairement à la France, il n'existe pas de concours ni de numerus clausus limitant le nombre de places en fin de première année. Seule sélection : avoir 12 de moyenne et de ne pas avoir une seule note en dessous de 10. "PALLIER LA CARENCE DU SYSTÈME FRANÇAIS" Pour justifier leurs quotas, les universités belges mettent en avant des problèmes d'infrastructures, d'encadrement et de budget pour accueillir les étudiants. Selon Gustave Moonen, "ces quotas étaient devenus indispensables pour fournir aux étudiants la meilleure des formations". "En première année, les cours de médecine à l'université de Liège sont retransmis dans trois amphithéâtres simultanément pour 800 étudiants, explique-t-il. Et il y a une augmentation du nombre d'étudiants, mais pas de hausse proportionnelle du budget alloué aux universités." Second argument : les étudiants ont tendance à retourner en France une fois leur diplôme obtenu, et la Belgique forme donc des médecins dont elle ne bénéficiera pas. "Depuis les années 1990, il y a un numerus clausus à la fin des études de médecine, avant la spécialisation, explique Michael Verbauwhede, président de la Fédération des étudiants francophones de Belgique. Les Français et les Belges sont en concurrence de la même manière. Mais comme ils rentrent en France, on assiste à une pénurie de médecins, de kinés et de dentistes. Il y a un risque de problème de santé publique." C'est d'ailleurs pour cette unique raison que la cour de justice de l'Union européenne a autorisé la limitation de la libre circulation des étudiants européens en avril 2010, laissant le soin à la Cour constitutionnelle belge de prendre sa décision concernant les quotas. "Ce n'est pas un repli chauvin", souligne Michael Verbauwhede. Même insistance de Gustave Moonen : "On ne fait pas d'ostracisme. Je souhaite la bienvenue aux étudiants français chaque année. Mais nous ne sommes pas là pour pallier la carence du système français. Nous formons des médecins parce que le numerus clausus français n'est pas assez élevé." En France, le numerus clausus était bloqué à 7 400 depuis 2009. Instauré dans les années 1970 à plus de 8 000, il a diminué régulièrement jusqu'à un record de 3 500 en 1992, avant de remonter à partir des années 2000. Pour la rentrée 2012-2013, il sera de 7 500. Anna Benjamin Comment jouer à "la roulette belge" ? Les jeunes Français voulant suivre leur études de kiné, vétérinaire, médecine générale ou dentiste en Belgique doivent d'abord faire une demande d'équivalence de leur diplôme du baccalauréat auprès de la Fédération Wallonie Bruxelles avant le 15 juillet, et fournir leur diplôme, leur relevé de notes, un extrait d'acte de naissance, une lettre de motivation et régler 174 euros de frais administratifs. Ils doivent ensuite se présenter en personne à l'école d'accueil pour cette procédure. A l'issue des inscriptions, un tirage au sort baptisé "la roulette belge" sera effectué sous le contrôle d'un huissier de justice parmi les dossiers des non-résidents. Les étudiants non-résidents n'ont la possibilité de tenter cette procédure que dans une seule et unique école ou université belge. source le monde

Sans-papiers: Valls annonce une circulaire sur la régularisation au cas par cas

Sans-papiers: Valls annonce une circulaire sur la régularisation au cas par cas - Publié le 27/06/2012 à 11:56 Le ministre de l'Intérieur Valls annonce une circulaire sur la régularisation au cas par cas des sans-papiers Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé mercredi une circulaire sur la régularisation au cas par cas des sans-papiers étrangers, excluant dans un entretien au Monde de dépasser le chiffre d'environ 30.000 par an que réalisait l'ex-gouvernement de droite. "Une circulaire pour préciser les critères" de régularisation "est donc en préparation", a déclaré le ministre en précisant que "ces critères sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants". source le point

dimanche 29 juillet 2012

Inauguration du square Saint Bernard - Said Bouziri: Un militant tunisien des droits de l'homme à l'honneur samedi 23 juin, 15:00
Inauguration du square Saint Bernard - Said Bouziri: Un militant tunisien des droits de l'homme à l'honneur samedi 23 juin, 15:00

ABDERRAZAK HORCHANI ET NOUREDDINE SENOUSSI

Saïd Bouziri: un acteur des luttes de l’immigration

Saïd Bouziri: un acteur des luttes de l’immigration par Hedi Chenchabi par Square Saïd Bouziri, dimanche 3 juin 2012, 21:51 · Un militant depuis toujours dans le 18 ème Né le 4 juin 1947 à Tunis et décédé à Paris le mardi 23juin 2009, Saïd Bouziri, arrive en France en 1966 pour poursuivre des études d’économie à Lyon puis à Paris. Il s’engage au lendemain des événements de mai 1968 dans la défense des droits des Palestiniens et des immigrés. Durant la deuxième moitié des années 1970, Said Bouziri milite dans le 18 ème arrondissement de Paris et plus particulièrement dans le quartier de la Goutte d’Or. Il a habité jusqu’à son décès dans cet arrondissement populaire, Bl Barbès. Dans ce quartier symbolique de l’immigration maghrébine qu’est la Goutte d’Or, il a mené plusieurs actions militantes et culturelles , il est l’un des fondateurs de l’ association culturelle de Barbes qui a lancé, en 1979 ; l’une des premières fêtes de quartier. Avec des amis, comme il dit, l’action était globale (permanence juridique, accès aux droits, animation du quartier, création d’une librairie rue Stephenson…). Après avoir été l’un des fondateurs des journaux Sans Frontière (1979-1986) puis Baraka (des expériences qui ont permis la diffusion d’une autre information sur l’immigration et les quartiers et de former une génération de journalistes et d’acteurs issus de l’immigration) , il fut aussi l’un des pionniers des radios libres : en juin 1981, il créée autour de la mouvance de Sans Frontière, la première Radio associative de l’immigration « Radio Soleil Goutte d’Or » dont l’audience est aujourd’hui nationale. Membre du Conseil d’administration du Fonds d’Action Social (FAS), du Conseil National des Populations Immigrées (CNPI), Saïd était dans les années 1986-1990 sur tous les fronts pour donner un avis, suivre des dossiers concernant l’immigration. Expert dans ce domaine, ses avis et analyses étaient fines, pertinentes et suscitaient l’attention des plus hautes autorités institutionnelles, associatives et syndicales. Défenseur acharné de l’accès des immigrés aux droits, en tant qu’associatif, il a su impulser un mouvement pour favoriser l’émergence et la reconnaissance de militants associatifs issus de l’immigration et pour favoriser leur implication dans différentes instances de concertation et de décision (Offices HLM, Syndicats, Réseau associatifs nationaux et locaux, Conseil d’écoles…), il considérait que la participation des étrangers est essentielle dans les quartiers ; car leur exclusion est une injustice , leur non participation à tout ce qui relève du droit commun est une erreur que les associations et militants de l’immigration doivent absolument travailler en partenariat avec les associations de solidarité et les acteurs de la société civile. Membre fondateur dans plusieurs association œuvrant dans le champ du social, de la formation, de la culture,… il a fait partie du Conseil d’Administration de la Fonda, il était avant son décès, pendant plusieurs années, Président actif de la LDH 18 ème, Trésorier national de la Ligue. Dans le 18 ème, il était le fer de lance de la votation citoyenne, qu’il a impulsé nationalement et localement. Saïd Bouziri participe en 1987 à la création de l’association Génériques dont il deviendra le deuxième Président. Responsable de la Commission immigrés de la Ligue des Droits de l’Homme, Saïd Bouziri a animé jusqu’à ses derniers moments la campagne de la votation citoyenne, en faveur de l’octroi du droit de vote aux étrangers aux élections locales. Le projet de création de l’association des amis de l’ICI (Institut Culturel d’Islam à la Goutte d’Or) lui tenait particulièrement à cœur, il considérait, comme à son habitude, que les laïcs de l’immigration, associatifs ou non, se doivent d’être présents dans cette dynamique d’ouverture aux cultures d’Islam. Saïd n’est pas un apparatchik associatif, il menait tous ces combats et ses engagements en étant salarié des Assedic. Engagé dans la vie syndicale jusqu’à sa retraite, Saïd Bouziri a gardé toute sa vie et quelles que soient ses responsabilités nationales une sensibilité particulière aux plus démunis dont les sans-papiers et à l’action de terrain. C’est ainsi qu’il a animé aux côtés notamment de l’anthropologue Emmanuel Terray le quatrième collectif des sans papiers qui a mobilisé de nombreux travailleurs irréguliers d’Asie. Directeur de publication de la revue Migrance, revue spécialisée dans l’histoire de l’immigration, Saïd Bouziri donnait le 11 juin 2009 le coup d’envoi à une grande exposition accueillie aux archives municipales de Lyon puis à la CNHI (de novembre 2009 à avril 2010- voir http://www.generiques.org) et qui s’intitule : Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France. Pour lui les maghrébins sont intégrés dans la société française depuis longtemp, c’est leurs expressions dans divers domaines qui ont été passé sous silence. Faire connaitre cette histoire et ses multiples facettes est un devoir et un défi à relever pour les générations à venir. En 2009, Saîd a été particulièrement actif pour l’organisation de l’événement de l’année à la Goutte d’Or « L’Algérie à la Goutte d’Or »en mai et juin 2009. Ainsi en tant qu’habitant du quartier, il anima un débat sur la guerre d’Algérie dans ce secteur du 18 ème et supervisa avec AIDDA et Génériques la réalisation d’une exposition originale mêlant photographies d’archives et affiches. sur l’immigration algérienne et maghrébine et les luttes pendant la guerre d’Algérie. Une belle exposition d’affiches à l’ICI proposée par Générique donna à voir, sur plus d’un sicèle, un aperçu de l’expression culturelle des maghrébins en France. Pendant cet événement a été soulevée la question de l’hommage à rendre aux algériens du quartier de la Goutte d’Or pour les luttes menées durant la période .coloniale. Saïd s’est engagé à œuvrer pour cette reconnaissance mais pour lui, ce sera un hommage à toutes les luttes pour l’égalité que le 18 ème arrondissement et plus particulièrement la Goutte d’OR a connu de la Commune, aux luttes pour les indépendances, aux luttes contre le racisme, pour les droits des étrangers jusqu’aux Sans Papiers de Saint Bernard. Son vœu que nous souhaitons faire porter par la municipalité, c’est de passer une commande à un grand sculpteur pour la réalisation d’une œuvre dans le quartier de la Goutte d’ Or qui rappelle la mémoire des luttes pour l’égalité dans un esprit universel et fraternel. Malheureusement cette idée n’a pas pu se concrétiser à temps, il nous semble important qu’elle soit portée collectivement par tous les acteurs qui voient en Saïd un militant sincère, exemplaire qui a laissé des traces dans ce 18 ème arrondissement qu’il aimait tant.Il serait aussi important de réfléchir à rendre hommage à Saïd en donnant son nom à une place, un square, un lieu situé à la Goutte d’Or, un quartier qu’il aime et ou il a milité depuis les années 1970. Hedi CHENCHABI AIDDA