mardi 10 janvier 2012

Noisy-le-Sec : une élève sans papiers libérée après la mobilisation de son lycée

Noisy-le-Sec : une élève sans papiers libérée après la mobilisation de son lycée
Le Point.fr - Publié le 09/01/2012 à 20:16
Une jeune Camerounaise de 21 ans en classe de première technologique avait été interpellée et placée en centre de rétention jeudi.

Une élève sans papiers du lycée Théodore-Monod de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), interpellée et placée en centre de rétention jeudi, a été remise en liberté lundi après la mobilisation de ses professeurs, en grève depuis deux jours, a-t-on appris auprès des grévistes. "Marie-Téclaire a été relâchée à 14 heures, nous sommes soulagés", a annoncé à l'Agence France-Presse Solène Étrillard, enseignante d'anglais et professeur principal de l'élève. "Nous allons reprendre le travail demain", a-t-elle ajouté.

Selon les grévistes, la situation administrative de la jeune femme n'est pas pour autant réglée. "Nous resterons vigilants, afin qu'elle puisse obtenir la régularisation de sa situation, soit une carte de séjour étudiante", a précisé Géraldine Doulut, professeur de lettres et histoire-géographie. Les professeurs du lycée professionnel Théodore-Monod s'étaient mis en grève vendredi pour dénoncer l'arrestation de cette élève camerounaise sans papiers de 21 ans, Marie-Téclaire Monny Sopo, interpellée jeudi à la préfecture d'Eure-et-Loir à Chartres et placée en centre de rétention administrative. Plusieurs d'entre eux, soutenus par des élus de la région Ile-de-France et du conseil général de Seine-Saint-Denis, se sont rassemblés lundi midi devant la préfecture de Bobigny, émettrice de l'obligation de quitter le territoire français, pour demander sa libération.

"Discrète", "sérieuse" et "méritante"

Arrivée en France en 2008, Marie-Téclaire Monny Sopo était scolarisée en première (bac commerce) au lycée de Noisy-le-Sec et résidait dans un foyer du Samu social. Décrite par ses professeurs comme une élève "discrète", "sérieuse" et "méritante", elle a été arrêtée lors d'une démarche administrative à la préfecture d'Eure-et-Loir, une amie habitant Chartres lui ayant fait un certificat d'hébergement pour lui permettre de terminer son cursus scolaire. "Elle a fait une demande de titre de séjour en préfecture de Seine-Saint-Denis qui lui a été refusée. Cette personne a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en novembre dernier sous un mois", a précisé la préfecture d'Eure-et-Loir, pour justifier son interpellation.

"La semaine dernière, elle est venue faire une nouvelle demande, cette fois, en préfecture à Chartres, sans faire état de son passif. La préfecture d'Eure-et-Loir a procédé aux vérifications d'usage et a découvert l'existence de cet arrêté d'OQTF qui était exécutoire. Nous l'avons appliqué tout simplement", a ajouté la préfecture.
source le point