lundi 9 janvier 2012

Juppé plaide pour un partenariat d'égal à égal entre Paris et Tunis

Juppé plaide pour un partenariat d'égal à égal entre Paris et Tunis
Le Point.fr - Publié le 05/01/2012 à 19:20
Le ministre des Affaires étrangères est en Tunisie pour une visite de deux jours.

Le chef de la diplomatie française Alain Juppé, en visite en Tunisie, a plaidé jeudi pour un "véritable partenariat d'égal à égal" entre les deux pays et a assuré les nouvelles autorités tunisiennes du "plein soutien" et de la "confiance" de la France. Arrivé jeudi pour une visite de deux jours en Tunisie, quasiment un an, jour pour jour, après la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier 2011, Alain Juppé a rencontré les nouveaux responsables du pays, dont le chef du gouvernement, l'islamiste Hamadi Jebali, et le président de la République Moncef Marzouki. "Entre la France et la Tunisie, l'amitié est plus forte que jamais", a-t-il déclaré après son entretien avec Jebali.

"Nous sommes décidés à faire de cette amitié un véritable partenariat d'égal à égal", a insisté le ministre français, alors que les relations entre les deux pays ont été quelque peu tendues depuis un an. "Nous soutenons pleinement le processus démocratique qui se déroule ici en Tunisie, parce qu'il est fondé sur des valeurs qui nous sont communes : l'État de droit, le respect des libertés publiques et privées, les droits de l'homme, les droits de la femme", a souligné Alain Juppé.

À plusieurs reprises depuis la victoire des islamistes aux élections d'octobre, Paris avait fait part de sa "vigilance" quant au respect de l'État de droit, des déclarations peu appréciées en Tunisie compte tenu de l'ancien soutien français au régime Ben Ali. "Nous sommes attachés à un certain nombre de principes. (...) Ici en Tunisie, au terme des entretiens que j'ai eus et en suivant très attentivement l'évolution de la situation, je n'ai pas d'inquiétude sur le respect de ces principes fondamentaux", a déclaré Alain Juppé, faisant part de sa "confiance" dans le processus de démocratisation. "Un pays attaché à l'islam peut construire une démocratie", a-t-il encore dit.

Appel aux investisseurs

"Pour que le processus démocratique réussisse pleinement, il faut aussi que les difficultés économiques et sociales auxquelles la Tunisie est confrontée puissent être surmontées", a relevé Alain Juppé, qui a lancé un appel aux investisseurs et aux touristes français. "Nous incitons les investisseurs français à s'intéresser à la Tunisie et nous encourageons nos concitoyens à revenir faire du tourisme dans ce pays attractif qui présente les conditions de sécurité et de stabilité", a-t-il déclaré alors que le secteur du tourisme (7 % du PIB tunisien) est en chute libre depuis un an. "Les promesses françaises ont été tenues", a souligné Alain Juppé, qui avait annoncé en avril une aide française de 350 millions d'euros à la Tunisie. "180 millions ont déjà été décaissés, l'autre partie sera décaissée en 2012", a-t-il indiqué.

Il s'agit de la deuxième visite d'Alain Juppé en Tunisie depuis la révolution - il était venu en avril dernier pour relancer la relation bilatérale -, et de la première depuis la victoire des islamistes. Hasard du calendrier, sa visite à Tunis coïncide avec celle d'Ismaïl Haniyeh, le chef du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas, considéré comme une organisation terroriste par l'UE.