samedi 26 février 2011

La situation restait très confuse en Libye

La situation restait très confuse en Libye, samedi 26 février, au douxième jour de la contestation inédite du régime de Mouammar Kadhafi. A Tripoli, la capitale du pays, les rues étaient quasi-désertes. Seuls des 4X4 des forces loyales circulaient par intermittence au lendemain des tirs contre des manifestants dont six au moins ont été tués.

Pas de manifestations à Tripoli. Des tirs ont été entendus dans la nuit et dans la matinée à Tripoli où l'électricité a été coupée dans certains quartiers. Selon plusieurs témoins, le régime de Kadhafi aurait armé les personnes le soutenant pour qu'ils s'en prennent aux manifestants qui contrôlent désormais la majeure partie du pays. Il n'y a pas eu de manifestations anti-régime dans la journée à Tripoli, aucun appel à descendre dans la rue n'ayant été relayé par SMS ou le site Facebook, a précisé un témoin sous couvert de l'anonymat, joint par l'AFP au téléphone. Les habitants s'aventurent le matin dans les rues pour aller acheter du pain ou se rendre dans les stations d'essence. "Ici, les files sont interminables et l'attente peut durer quatre heures", dit-il. A part cela, les gens sont généralement terrés chez eux.

Après le discours de M. Kadhafi la veille à Tripoli appelant ses partisans à s'armer pour attaquer les opposants, "des rumeurs avaient circulé sur une attaque des hommes du leader libyen". "Mais la nuit a été calme, des partisans armés du guide tapant dans certains quartiers sur les portes pour dire aux gens de rester chez eux", a-t-il ajouté. Le régime de Kadhafi "contrôle toujours Tripoli", a-t-il poursuivi. Mais il a dit que les "mercenaires" combattant auprès des forces du régime, dont il a été fait état par des témoins depuis le début de la contestation, ont disparu. "Il n'y a plus de mercenaires, et c'est grave car maintenant ce sont les Libyens qui vont se faire face avec un risque de guerre civile".

Dans la ville de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, la situation est toujours tendue, les forces pro-Kadhafi encerclant toujours la cité après avoir disparu des rues, selon un témoin. "La situation est calme mais la ville reste sous contrôle du régime dont les hommes assiègent la cité". Des témoins arrivés jeudi en Tunisie par la route avaient indiqué que Zouara avait été "désertée par la police et les militaires" et que le peuple tenait la ville.

Plus à l'Est, des "mercenaires" à la solde du régime ont été héliportés à Misrata, la 3e ville du pays, et ont ouvert le feu sur le bâtiment abritant la radio locale et sur des manifestants qui se rendaient aux funérailles de victimes des jours de combats de ces derniers jours. "Les mercenaires sont descendus de deux hélicoptères qui ont atterri dans la cité sportive en construction, dans le quartier de Merbat", a constaté un habitant, partisan de l'opposition, joint par téléphone.

Des Libyens prennent en photo une caricature anti-Kadhafi, à Benghazi, dans l'est du pays, samedi 26 février.

Des Libyens prennent en photo une caricature anti-Kadhafi, à Benghazi, dans l'est du pays, samedi 26 février.AP/Tara Todras-Whitehill

A Benghazi, fief de l'opposition à 1 000 km à l'est de la capitale, l'opposition continuait de s'organiser. "Nous coordonnons les comités des villes libérées et de Misrata. Nous attendons que Tripoli en finisse avec le régime de Kadhafi (...) et ensuite, nous travaillerons à un gouvernement de transition", a déclaré Abdelhafiz Ghoqa, le porte-parole de la "Coalition révolutionnaire du 17 février". "Il y a des volontaires qui partent tous les jours pour Tripoli" pour se battre, a-t-il ajouté, soulignant que de nouveaux officiers faisaient défection et rejoignaient les forces anti-Kadhafi.

Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, s'est exprimé en début de soirée sur la chaîne Al-Arabiya. "La situation dans les trois-quarts du pays, soit la moitié de la population, est normale (...) excellente", a-t-il assuré dans cette interview. Il a toutefois reconnu qu'il y avait une "volonté intérieure de changement", exprimée par l'opposition. "L'incitation vient de l'étranger même s'il y a une volonté intérieure de changement", a dit Seif Al-islam, souvent présenté jusqu'au début de la révolte comme le futur successeur de son père. Il a en outre affirmé que les manifestants étaient "manipulés par l'étranger". "Ce que la nation libyenne vit aujourd'hui a ouvert la porte à toutes les options, et les signes d'une guerre civile et d'ingérence étrangère sont désormais visibles", a-t-il déclaré.

Des Égyptiens réfugiés de Libye embarquent dans un bus, à la frontière tuniso-libyenne, samedi 26 février.

Des Égyptiens réfugiés de Libye embarquent dans un bus, à la frontière tuniso-libyenne, samedi 26 février.AP/Lefteris Pitarakis

Les évacuations continuent. Des milliers d'étrangers, dont une bonne partie travaille dans les activités liées au pétrole, ont été évacués. Parmi eux, 16 000 Chinois ont quitté le pays, notamment vers Malte. Un avion a décollé de Londres samedi matin pour rapatrier les derniers Britanniques sur place. Par ailleurs, à la frontière tunisienne, le flux des Egyptiens et Tunisiens quittant la Libye ne tarit pas.

15 000 Egyptiens qui ont fui les violences sont toujours bloqués en Tunisie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 7 800 migrants de plus de 20 nationalités différentes ont franchi le poste frontière de Ras Adjir au cours de la seule journée de vendredi, selon l'OIM.

Sur le terrain diplomatique, la pression s'accentue. "Il semble que Kadhafi ne contrôle plus la situation", a estimé le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, critiqué dans le passé pour avoir reçu avec faste le dirigeant libyen. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait pour la deuxième journée consécutive samedi pour tenter d'imposer des sanctions sévères.

Un projet de résolution évoque des sanctions telles qu'un embargo sur les armes, un autre embargo sur les voyages du colonel Kadhafi et un gel de ses avoirs, selon des diplomates. Il avertit en outre Mouammar Kadhafi que les violences pourraient être considérées comme des crimes contre l'humanité, selon des diplomates.

Le premier ministre britannique et la chancelière allemande Alngela Merkel ont convenu, samedi matin, que des sanctions devaient être prises à l'égard de la Libye et ce, sans tarder. Paris a mis sous surveillance les avoirs de Kadhafi et de ses proches. Vendredi, le président américain Barack Obama a signé un décret gelant les avoirs aux Etats-Unis du colonel Kadhafi et de ses quatre fils. "Le régime de Mouammar Kadhafi a bafoué les normes internationales et la morale élémentaire, il doit être tenu responsable", a-t-il estimé.

En revanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé contre toute sanction à l'encontre de la Libye, estimant que ce serait le peuple libyen qui en souffrirait et accusant les grandes puissances de "calculs" concernant les ressources pétrolières du pays. "Toute intervention rendra la situation encore plus difficile. Cela frapperait non pas le gouvernement mais le peuple libyen. Vous ne pouvez pas assurer la paix dans le monde en ayant recours à des sanctions à chaque incident", a-t-il déclaré.

Tunisie : nouveaux affrontements à Tunis

Tunisie : nouveaux affrontements à Tunis

* pictoTunisie: 3 morts dans des affrontements dans la capitale
* pictoAllocution radiotélévisée de Sarkozy dimanche à 20 heures
* pictoLibye : manifestations anti-Kadhafi réprimées à Tripoli
* pictoLibye : à leur tour, les ambassadeurs à Paris lâchent Kadhafi

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Tunisie: 3 morts dans des affrontements dans la capitale

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Publié le 26/02/2011 Tunisie: 3 morts dans des affrontements dans la capitale
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Allocution radiotélévisée de Sarkozy dimanche à 20 heures

Le président Nicolas Sarkozy prononcera une allocution radiotélévisée dimanche à 20 heures sur la situation internationale, a indiqué samedi un communiqué de l'Elysée. Ce alors que Michèle Alliot-Marie doit démissionner dans la matinée.
Publié le 26/02/2011 Allocution radiotélévisée de Sarkozy dimanche à 20 heures
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Libye : manifestations anti-Kadhafi réprimées à Tripoli

Des manifestations ont lieu ce vendredi dans la capitale libyenne, restée relativement calme jusqu'à présent. Les forces de l'ordre auraient tiré sur la foule, faisant plusieurs morts.
Publié le 25/02/2011 Libye : manifestations anti-Kadhafi réprimées à Tripoli
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Libye : à leur tour, les ambassadeurs à Paris lâchent Kadhafi

L'ambassadeur de Libye en France, et l'ambassadeur auprès de l'Unesco, à Paris, ont tous deux démissionné pour marquer leur soutien à la révolte. Une annonce qui intervient alors que des opposants occupent l'ambassade de Libye à Paris, et ont menacé d'un suicide collectif si la police intervient.
Publié le 25/02/2011 Libye : à leur tour, les ambassadeurs à Paris lâchent Kadhafi
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Que peut faire la justice internationale contre Kadhafi ?

Décodage - Une procédure contre le dirigeant libyen devant la Cour pénale internationale sera très longue. Surtout, s'il reste en place à Tripoli, il pourrait se retrouver une situation analogue à celle de son homologue soudanais Omar el-Béchir, dont le mandat d'arrêt ne peut être appliqué aussi longtemps qu'il ne se rend pas dans un pays lié à l'institution.
Publié le 25/02/2011 Que peut faire la justice internationale contre Kadhafi ?
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Libye : l'ONU veut accroître la pression sur Kadhafi

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit ce vendredi pour discuter de la crise pour étudier des projets de sanctions. Parallèlement, la Libye pourrait se voir exclue du Conseil des droits de l'homme, dont elle est membre depuis l'an dernier.
Publié le 25/02/2011 Libye : l'ONU veut accroître la pression sur Kadhafi
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De Bahreïn au Yémen, la protestation ne baisse pas

A Bahreïn, une nouvelle manifestation, calme, a eu lieu ce mardi. Au Yémen, des affrontements ont dégénéré.
Publié le 22/02/2011 De Bahreïn au Yémen, la protestation ne baisse pas

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Tunisie: 3 morts dans des affrontements dans la capitale

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Tunisie: 3 morts dans des affrontements dans la capitale

Publié le 26 février 2011

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
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Allocution radiotélévisée de Sarkozy dimanche à 20 heures

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Allocution radiotélévisée de Sarkozy dimanche à 20 heures

Publié le 26 février 2011

Le président Nicolas Sarkozy prononcera une allocution radiotélévisée dimanche à 20 heures sur la situation internationale, a indiqué samedi un communiqué de l'Elysée. Ce alors que Michèle Alliot-Marie doit démissionner dans la matinée.
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Libye : manifestations anti-Kadhafi réprimées à Tripoli

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Libye : manifestations anti-Kadhafi réprimées à Tripoli

Publié le 25 février 2011

Des manifestations ont lieu ce vendredi dans la capitale libyenne, restée relativement calme jusqu'à présent. Les forces de l'ordre auraient tiré sur la foule, faisant plusieurs morts.

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De violents affrontements ont opposé samedi manifestants et forces de l'ordre dans le centre de Tunis, théâtre d'une véritable bataille rangée et de courses poursuites tous azimut. Des policiers ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes et effectué des tirs de sommation, tandis que les manifestants les bombardaient de pierres. Selon le ministère de l'Intérieur, on dénombre au moins 3 morts parmi les manifestants.

Yémen: scènes de guerre à Aden
Aden, la grande ville du sud du Yémen à la pointe de la contestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, a vécu dans la nuit de vendredi à samedi de véritables scènes de guerre, qui ont fait quatre morts selon les hôpitaux. Quarante autres personnes ont été blessées lors de la dispersion de plusieurs manifestations dont la principale s'est tenue dans le centre de la ville, en face de l'hôtel Kenya du quartier Maalla, selon des témoins. L'intervention musclée des forces de sécurité a eu lieu en dépit d'un ordre donné jeudi par le président Saleh de protéger les manifestants quand ils protestent de manière pacifique. Les services de sécurité à Aden ont néanmoins démenti samedi avoir tiré sur des manifestants, attribuant les violences à des "éléments séparatistes", et assurant que seules trois personnes avaient été tuées, dont un soldat. D'importants chefs tribaux et des dizaines de milliers de leurs hommes en armes ont apporté samedi leur soutien à la contestation, lors d'un rassemblement au nord de Sanaa.

Egypte : l'armée disperse la manifestation place Tahrir
Des soldats égyptiens ont tiré en l'air et ont utilisé des matraques dans la nuit de vendredi à samedi pour disperser les manifestants qui réclamaient la démission des ministres compromis avec l'ancien régime, a-t-on appris samedi des manifestants. Rassemblés sur la place Tahrir, haut lieu de la révolution égyptienne, les manifestants ont célébré samedi par milliers leur victoire et pressé le Conseil suprême des forces armées de nommer une équipe de technocrates dans l'attente des élections, promises dans six mois. Après minuit, des manifestants ont indiqué que des soldats ont coupé la lumière des lampadaires et forcé les protestataires à quitter la place. Samedi matin, l'armée égyptienne a présenté ses excuses après ces affrontements, mais des militants ont appelé à de nouveaux rassemblements pour dénoncer les violences.

Alger : la mobilisation s'essouffle
Une centaine de manifestants pour un changement politique en Algérie ont été bloqués samedi par la police dès leur arrivée au lieu de rendez-vous dans le centre d'Alger. Le président du Parti pour la Culture et la Démocratie (RCD), le député Saïd Sadi, s'est retrouvé encerclé, avant même l'heure prévue du début de la marche, soit 11 heures du matin. Les forces de l'ordre ont réussi à repousser vers le front de mer tout proche les partisans du RCD réunis sous la bannière de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), un mouvement né il y a un mois mais déjà scindé en deux depuis cette semaine : la CNCD n'avait en effet pas appelé à manifester ce samedi. Elle entendait "recadrer le mouvement" d'abord, avait-elle décidé lors d'une réunion vendredi. En face, le RCD de Saïd Sadi s'était dit déterminé à manifester ce samedi "et tous les samedis", selon son président. Enfin, l'un des fondateurs de la CNCD, l'universitaire et journalise Fodil Boumala, a annoncé qu'il avait démissionné du mouvement, ne pouvant cautionner "sa scission".

Le roi de Bahreïn limoge trois ministres
Le roi Issa al Khalifa de Bahreïn a destitué trois ministres tenus responsables d'une aggravation de la crise que connaît le pays, a rapporté la chaîne de télévision Al-Jazira en citant un responsable non identifié. Les ministres du Logement, de la Santé et des Affaires gouvernementales ont ainsi perdu leurs ministères. Des limogeages qui interviennent alors que la contestation ne faiblit pas : des cortèges de milliers de manifestants ont à nouveau envahi vendredi les rues du centre de Manama, à l'appel de religieux chiites, et exigé encore une fois des réformes politiques dans le petit royaume de Bahreïn. La place de la Perle reste l'épicentre de la contestation au coeur de Manama : après les violences meurtrières initiales, les forces de sécurité se sont retirées sur ordre du régime.

Appels à manifester en Iran
Les sites de l'opposition réformatrice iranienne ont appelé à de nouvelles manifestations le 1er mars pour protester contre le placement "illégal" en résidence surveillée de ses deux principaux dirigeants, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi.

les salariés de Pôle emploi ont reçu pour consigne de vérifier l'authenticité des pièces d'identité des chômeurs

La consigne fait bondir les syndicats de Pôle emploi Midi-Pyrénées, qui vont saisir lundi le tribunal administratif de Toulouse. Ils dénoncent une "politique de flicage". Le motif de leur colère : les salariés de Pôle emploi ont reçu pour consigne de vérifier l'authenticité des pièces d'identité des chômeurs, à leur insu. Les syndicats CGT, Sud et SNU ont réagi dans un communiqué au ton vengeur : "Les agents de Pôle emploi refusent de devenir de simples auxiliaires de police (...) et considèrent que leur mission ne saurait être assimilée à une fonction policière dans le cadre de la chasse aux étrangers".

En réalité, les conseillers de Pôle emploi contrôlent déjà légalement la validité des cartes d'identité et des cartes de séjour des demandeurs d'emploi. Ce qu'ils refusent en revanche, c'est de devoir se prononcer sur l'authenticité de ces documents, à l'aide d'une lampe spéciale à ultra-violets.

"Ce qu'on attend d'un agent"

Dans une note interne nommée "L'inscription des demandeurs d'emploi dans le cadre de l'Entretien, inscription, diagnostic (IED, le premier entretien d'un demandeur d'emploi)", il est demandé aux agents de Pôle emploi de procéder à la vérification "en dehors de la présence du demandeur (d'emploi)". Pôle emploi confirme l'existence d'une directive nationale en ce sens. "Ça fait partie de ce qu'on attend d'un agent qui procède à une inscription. S'il a un doute sur l'authenticité de la pièce d'identité, il doit faire remonter le dossier vers la direction régionale", précise Jean-Baptiste Lafay, chargé de communication à la direction générale de Pôle emploi.

Le dossier peut ensuite être transmis à la préfecture en cas de doute avéré, observé par l'agent, puis par le service de la prévention des fraudes de Pôle emploi. Avec l'idée que Pôle emploi se doit de procéder à ces vérifications pour être irréprochable vis à vis d'un éventuel employeur...

L'avocat des salariés, Pascal Nakache, juge néanmoins la disposition "illégale". Pour lui, il y a une disproportion entre les mesures mises en place et la réalité des fraudes. Le secrétaire CGT du comité d'établissement pour Midi-Pyrénées, Thomas Domenech, dénonce pour sa part une "hérésie" et une "politique de flicage" qui se généralise. D'après lui, Pôle emploi a tort de "fonder une politique de l'emploi sur la suspicion", plutôt que sur la confiance, l'accompagnement et l'aide.

20h02 Tunisie: 3 morts dans les affrontements samedi dans la capitale

20h02
Tunisie: 3 morts dans les affrontements samedi dans la capitale

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Au lendemain du "vendredi de la colère"

L'arme au poing, une poignée de militaires contient les manifestants les plus hardis qui tentent de passer les barbelés protégeant le ministère de l'Intérieur, avenue Habib Bourguiba, à Tunis. Au lendemain du "vendredi de la colère", la plus importante manifestation depuis le départ du président Ben Ali, des dizaines de Tunisiens entonnent des chants populaires et crient des slogans hostiles à Mohamed Ghannouchi, le chef du gouvernement de transition. Plus loin, sous une pluie battante, des employés de la voirie tentent d'effacer les dégâts (vitres brisées, panneaux publicitaires arrachés, planches brûlées) provoqués par les affrontements qui ont opposé vendredi soir, et tard dans la nuit, les manifestants à la police.

Jeunes, étudiants, lycéens et chômeurs dénoncent sa "lenteur", mais aussi ses "ruses" pour "confisquer la révolution" et rétablir la dictature. Premier ministre depuis 1999 de l'ancien président Ben Ali, Mohamed Ghannouchi, maintenu dans ses fonctions, est particulièrement visé par les manifestants. Ils lui demandent carrément de "dégager" immédiatement.

Mouvements de panique

Vendredi, le gouvernement provisoire a pourtant annoncé que les prochaines élections se dérouleraient au plus tard à la mi-juillet 2011. Il a également approuvé un projet-loi portant sur la saisie des avoirs de 110 personnes liées à l'ancien pouvoir Ben Ali-Trabelsi. Enfin, il envisage de doubler la capacité de recrutement dans la fonction publique.

Ces promesses n'ont pas permis d'éviter les débordements de la manifestation en fin d'après-midi sur la grande avenue Habib Bourguiba, au centre de la capitale. La foule - entre 100 000 et 200 000 personnes - a été noyée sous les grenades lacrymogènes, tandis que l'on entendait des tirs d'armes automatiques et que des hélicoptères tournoyaient au-dessus de la ville. Les forces de l'ordre, jusqu'ici fort discrètes, ont provoqué mouvements de panique, bousculades et piétinements.

"Confisquer la révolution"

Des dizaines de personnes apeurées qui suffoquaient, des femmes allongées sur le sol, ont tenté de trouver refuge dans le hall d'un hôtel situé sur cette grande artère. D'aucuns ont pu rester une partie de la nuit, tandis que dans les couloirs de l'établissement, des employés, armés de longs bâtons, faisaient la chasse aux manifestants.

Une jeune fille en pleurs appelait vainement son frère, perdu dans la manifestation. "Si la police politique nous attrape, nous serons battus, emprisonnés des jours, des semaines, des mois", assuraient de jeunes "réfugiés". "Le gouvernement a confisqué la révolution, c'est à nouveau la dictature", juraient-ils. Deux d'entre eux ont montré des douilles qu'ils avaient ramassées dans les rues. Dehors, des manifestants incendiaient des barricades de fortune et descellaient des pavés, tandis que des policiers vêtus de noir, casqués, portant boucliers et longues matraques, balayaient à marche lente toute l'avenue Habib Bourguiba en direction de la Kasbah.

scènes de chaos

Tunis a connu, samedi, une véritable bataille rangée entre forces de l'ordre et manifestants dans le centre de la capitale, théâtre de scènes de chaos et d'une chasse à l'homme tous azimuts, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des dizaines de rafales d'armes automatiques, des tirs incessants de gaz lacrymogènes, des tirs de sommation, des sirènes de voitures de police et d'ambulances, des hurlements de policiers et de manifestants résonnaient depuis plus de quatre heures dans le coeur de Tunis, où une multitude d'arrestations très musclées étaient opérées en fin d'après-midi.

Des soldats ont également effectué des tirs nourris de sommation pour disperser des manifestants, qui se sont ensuite enfuis dans des rues latérales à proximité de l'avenue centrale Habib Bourguiba. La circulation, même celle des piétons, a d'ailleurs été interdite à partir de samedi 18 heures jusqu'à dimanche minuit sur l'avenue. Alors que des flammes s'échappaient d'un immeuble, deux blindés de l'armée ont remonté l'artère sous les invectives de policiers nerveux et fatigués. Des Tunisiens, pour la plupart âgés de moins de 20 ans, encagoulés ou portant des masques, ont harcelé et nargué les forces de l'ordre depuis 14 heures.

Dispersés une première fois devant le ministère de l'Intérieur, les manifestants s'étaient regroupés dans l'avenue Habib Bourguiba et les rues adjacentes pour attaquer de nouveau les policiers avec des pierres et des barres de fer. Aux cris de "Nous voulons faire tomber le régime", ces jeunes se présentent comme "les lionceaux de la révolution". Ils ont lancé au moins deux attaques contre la police, contraignant cette dernière à se replier vers le ministère de l'Intérieur. D'autres manifestants scandaient "les policiers ont réprimé, violé, torturé" nos proches, et maintenant on augmente leur salaire".

"Je vais vous apprendre ce que c'est la démocratie !"

Auparavant, des policiers des unités antiémeute et d'autres en civil, la plupart cagoulés, ont tenté de faire barrage à des manifestants, qui continuaient de leur jeter des pierres à la hauteur de l'avenue de Paris, perpendiculaire à l'avenue centrale Habib Bourguiba et toute proche de l'ambassade de France, qui, selon un responsable, "n'a enregistré aucun signe d'agressivité". La police avait déjà procédé en début d'après-midi à de nombreuses arrestations musclées et demandé des renforts. Des manifestants ont, de leur côté, arraché des panneaux publicitaires et des bancs pour tenter de freiner la progression des fourgons de police. De jeunes femmes participaient également aux affrontements, l'une d'entre elles a été brutalement arrêtée.

Pour la plupart des Tunisiens, la police symbolise toujours la répression sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier. L'avenue Bourguiba, où des cafés ont été saccagés, était enveloppée dans un épais brouillard mordant de gaz lacrymogènes et jonchée de pierres, de bancs et de poubelles arrachées et de barrières métalliques. La veille, policiers et manifestants s'étaient déjà affrontés autour du ministère de l'Intérieur. Trois commissariats du centre-ville avaient été incendiés ou saccagés. Un nombre important de voitures de police circulaient également dans le centre, où l'entrée des rues était bloquée par des policiers.

Sous une fine pluie, des manifestants couraient en direction du souk, situé à proximité. Furieux, certains étaient armés de bâtons, de matraques, de barres de fer et pestaient contre les passants. "Rentrez chez vous, je vais vous apprendre ce que c'est la démocratie", s'écriait l'un des policiers, pris, lui aussi, dans un nuage de gaz lacrymogène. En fin de journée, le gouvernement de transition n'avait toujours pas réagi à ces violences.

يسود هدوء حذر العاصمة الليبية طرابلس،

يسود هدوء حذر العاصمة الليبية طرابلس، حيث تدافع القوات الموالية للزعيم معمر القذافي عن الحصون الأخيرة له في المدينة، فيما سقط المزيد من المناطق المحيطة بالعاصمة في قبضة الثوار.

وقال شهود عيان إن حالة من الهدوء سادت طرابلس صباح اليوم في أعقاب الاشتباكات التي اندلعت الليلة الماضية بين أنصار العقيد الليبي ومعارضيه. وقد قتل سبعة متظاهرين برصاص كتائب القذافي الأمنية خلال هذه الاشتباكات.

وقال أحد السكان لوكالة الصحافة الفرنسية "قطع التيار الكهربائي مساء أمس ولم يستأنف من حينها"، مضيفا "أصبنا بالرعب وظننا أنهم يعدون لهجوم". لكن في أحياء أخرى من العاصمة لم ينقطع الكهرباء وساد الهدوء، على ما أفاد به مراسل الوكالة.

وذكر مراقبون أن أنصار القذافي أحاطوا بالعاصمة لمنع المحتجين من دخولها قادمين من مدن أخرى.

الزحف على طرابلس
قوات أمنية تحرس أحد التقاطعات في حي الفشلوم الشعبي (رويترز)
وعلى بعد ألف كلم إلى الشرق، تواصل المعارضة المسلحة تنظيم صفوفها وتستعد لتحرير طرابلس.

وقال المتحدث باسم تحالف ثورة 17 فبراير عبد الحفيظ غوقة "نحن ننسق عمل لجان المدن المحررة وفي مصراتة. وننتظر أن تحسم طرابلس الأمر مع نظام القذافي وأبنائه، ثم سنبدأ العمل على تشكيل حكومة انتقالية".

وأضاف أن هناك متطوعين يقصدون يوميا طرابلس للقتال، مشيرا إلى انشقاق ضباط جدد وانضمامهم إلى القوى المعارضة للنظام.

وفي شرق مدينة طرابلس قتل متظاهران على الأقل بأيدي أنصار القذافي في حي الفشلوم الشعبي. وأظهرت صورٌ إقدامَ كتائب أمنية على قتل متظاهرَيْن في المنطقة، ثم اختطاف جثتيهما ونقلهما إلى مكان مجهول وسط إطلاق نار كثيف.

وقال شهود إن هذا الحي وحي بن عاشور شهدا إطلاق رصاص حي عشوائي على كل من وجد في الشارع. وقال أحد السكان إن قتيلا سقط في منطقة سوق الجمعة في طرابلس. وقد بُـث على موقع يوتيوب تسجيل لمجموعة من أفراد الكتائب الأمنية التابعة للسلطات الليبية، وهي تسحب جثة مواطن من هذه المنطقة، وتضعه في سيارة لإخفاء جثته.

كما بث على موقع فيسبوك شريط فيديو لاحتجاجات قام بها اليوم شبان في مدينة الخُـمس الواقعة شرقي مدينة طرابلس بين تاجوراء ومصراتة في ليبيا، وردد المتظاهرون في هذه الهتافات "ليبيا حرة".

كما بثت وكالة أسوشيتد بريس شريط فيديو عن مسيرات احتجاجية لمواطنين ليبيين ضد النظام الليبي في ضواحي العاصمة طرابلس أمس. ويظهر الشريط تعرض المتظاهرين لإطلاق نار.

ومن جهته قال الناشط السياسي أحمد المصراتي إن 18 شخصا قتلوا مساء أمس خلال اشتباكات مع الكتائب الأمنية التابعة للسلطات الليبية قرب مستودعات الأسلحة عند مشارف مدينة مصراتة.

مدينة الزاوية
أفراد القوات البحرية الليبية بمنطقة بنغازي يعلنون انضمامهم وولاءهم للثورة (الجزيرة)
كما قال شاهد عيان إن شبان مدينة الزاوية غرب طرابلس صدوا هجوما شنته كتائب أمنية تابعة للنظام الليبي خلال الليل.

وفي هذا الإطار قالت منظمة "هيومان رايتس ووتش" إن قوات الأمن الليبية والموالين للحكومة هاجموا المحتجين الذين يحاولون السيطرة على مدينة الزاوية.

وقالت المنظمة -التي تتخذ من نيويورك مقرا لها- إن قوات الأمن أطلقت النيران على المتظاهرين، وعمال مصريين يعملون هناك، "مما أدى إلى سفك دماء وفوضى"، غير أنه لم ترد تقديرات دقيقة لحصيلة القتلى.

وقال العمال المهاجرون ممن فروا إلى تونس للمنظمة الحقوقية، إن قوات المعارضة فرضت سيطرتها على قطاع كبير من الزاوية، لكن القوات الحكومية تسيطر على المناطق المحيطة، وأقامت نقاط تفتيش على مشارف المدينة.

رصاص حي
من ناحية أخرى، قال مواطنون في بنغازي إنهم يحتجزون نحو 12 شخصا اتهموهم بأنهم مرتزقة استخدمهم الزعيم الليبي لقمع المظاهرات المناهضة له.

وقال المواطنون إن هؤلاء المرتزقة جاؤوا من دول أفريقية وبعضهم كان مقيما في جنوب ليبيا، مؤكدين أن هؤلاء سيبقون رهن الاحتجاز إلى حين محاكمتهم على جرائمهم، بما فيها استخدام الرصاص الحي ضد المواطنين الليبيين.

وفي بنغازي أيضا أكدت لجنة تنسيق القيادة الشعبية الاجتماعية في المدينة انحيازها الكامل إلى الجماهير. كما أعلن أفراد القوات البحرية انضمامهم إلى الثوار.

ومن جهته قال
سيف الإسلام القذافي إن النظام الليبي يريد التفاوض مع المعارضة، وتوقع هدنة تعلن اليوم، مهوّنا من نجاحات الثوار.

وبحسب سيف الإسلام فإن النظام يواجه مشكلتين صغيرتين فقط في مصراتة والزاوية، وإن أقر بوجود مشاكل في الشرق.

وكان سيف الإسلام يتحدث أمس بالإنجليزية في أحد فنادق طرابلس الفاخرة إلى صحفيين أجانب سمح لهم بجولة في طرابلس تحت الحراسة، من أجل كشف ما يسميها النظام الليبي مؤامرة إعلامية أجنبية.

قال رئيس الوزراء الإيطالي سيلفيو برلسكوني إن الزعيم الليبي معمر القذافي قد يكون فقد السيطرة على الوضع في ليبيا

قال رئيس الوزراء الإيطالي سيلفيو برلسكوني إن الزعيم الليبي معمر القذافي قد يكون فقد السيطرة على الوضع في ليبيا التي تشهد ثورة عارمة سقط خلالها مئات القتلى، حسب منظمات حقوقية، كما طالب زعماء أوروبيون الأمم المتحدة باتخاذ إجراءات عاجلة ضد نظام القذافي.

وقال برلسكوني خلال تجمع سياسي اليوم في روما "يمكننا إذا ما اتفقنا جميعا، وضع حد لحمام الدم ودعم الشعب الليبي".

ويعد برلسكوني حليفا قويا للقذافي، وقد وقع معه في 2008 معاهدة صداقة بهدف مسح خلافات ثلاثين عاما من الاستعمار الإيطالي.

وأشار رئيس الوزراء الإيطالي إلى أنه "لم يتوقع أحد ما حصل في ليبيا، كما لم يتوقع أحد ما حصل في تونس ومصر، ولا يمكن لأحد أن يتوقع ما سيحصل لاحقا".

ورأى أن التطورات في شمال أفريقيا "غير واضحة المعالم إلى حد بعيد، لأن هذه الشعوب يمكن أن تقترب من الديمقراطية، لكننا قد نجد أنفسنا أيضا أمام مراكز خطيرة للتطرف الإسلامي".

كاميرون اتفق مع نظرائه على ضرورة
اتخاذ إجراء عاجل ضد نظام القذافي
(رويترز-أرشيف)
موقف أوروبي
من جهتها قالت بريطانيا إن رئيس الوزراء ديفد كاميرون وزعماء أوروبيين آخرين اتفقوا على ضرورة اتخاذ الأمم المتحدة والاتحاد الأوروبي إجراءً عاجلا للتعامل مع الأزمة الليبية بما في ذلك عقوبات صارمة.

وقال متحدث باسم كاميرون إن رئيس الوزراء تحدث بشكل منفصل مع المستشارة الألمانية أنجيلا ميركل ورئيس الوزراء الإيطالي سيلفيو برلسكوني ورئيس الوزراء التركي رجب طيب أردوغان خلال الـ24 ساعة الماضية عن ليبيا.

وأضاف المتحدث أن "هناك اتفاقا واضحا على أن تصرفات النظام الليبي غير مقبولة تماما، وأن الوحشية والترويع لا يمكن التسامح معهما"، وأن كاميرون اتفق مع نظرائه على ضرورة اتخاذ الاتحاد الأوروبي والأمم المتحدة إجراءً عاجلا، بما في ذلك حزمة عقوبات صارمة تستهدف النظام مباشرة.

موقف كندا
ومن جانبه طلب رئيس الوزراء الكندي ستيفن هاربر أمس من مجلس الأمن الدولي اللجوء إلى المحكمة الجنائية الدولية للتحقيق في "التجاوزات" المرتكبة في ليبيا من جانب نظام القذافي.

وقال هاربر -في تصريح صحفي- "نطلب من مجلس الأمن الدولي إحالة الوضع في ليبيا إلى المحكمة الجنائية الدولية، وتجب محاسبة المسؤولين الذين أمروا بهذه التجاوزات ونفذوها بحق الشعب الليبي".

وكان مجلس الأمن عقد اجتماعا اتفقت فيه الدول الأعضاء على مشروع قرار يفرض عقوبات على النظام الليبي، ويحذر القذافي من إمكانية ملاحقته بتهمة ارتكاب جرائم ضد الإنسانية.

شافيز (يمين) قال إنه لم يتمكن من الاتصال بالقذافي منذ بداية الثورة (رويترز-أرشيف)
شافيز يدعم
ومقابل هذا التنديد الدولي الواسع بما وصف بالتعامل الدموي لنظام القذافي مع المحتجين، جدد الرئيس الفنزويلي هوغو تشافيز دعمه للحكومة الليبية، لكنه قال إنه لا يدعم بالضرورة كل قرارات القذافي، متمنيا مع ذلك السلام لليبيا.

وقال تشافيز -خلال جلسة لمجلس الوزراء نقلها التلفزيون الرسمي- "أنا لا أستطيع إلا أن أقول إني أدعم وأؤيد وأرحب بأي قرار يتخذه أي صديق أينما كان في العالم". وأضاف "نعم، ندعم الحكومة الليبية.. ويتعين علينا أن نتصدى بكل قوتنا لمساعي التدخل الأجنبي فيها".

وكانت شائعات راجت منذ الأيام الأولى للثورة في ليبيا التي اندلعت في الـ17 من الشهر الجاري تفيد بأن القذافي هرب من البلاد ولجأ إلى فنزويلا، الأمر الذي نفته كراكاس لاحقا.

وأوضح الرئيس الفنزويلي أنه لم يتمكن من الاتصال بالقذافي منذ بداية الثورة، وأوضح أنه يفضل "الصمت الحذر بسبب التضليل الإعلامي" حول الأحداث في ليبيا.

وجدد مخاوفه من خطر اندلاع حرب أهلية في ليبيا، واعتبر أن تصريحات الولايات المتحدة وبلدان أخرى تنم عن "تكالب وتآمر".

اعتصام الشباب في ميدان بلوكات بنواكشوط

من اعتصام الشباب في ميدان بلوكات بنواكشوط (الجزيرة نت)

أمين محمد-نواكشوط

دخل المئات من الشباب الموريتاني في اعتصام مفتوح بميدان بلوكات الذي يعد أحد أكبر ميادين العاصمة الموريتانية نواكشوط وأكثرها حساسية وخطورة بسبب وقوعه في عمق المدينة بين المباني الحكومية ومقار البنوك والمؤسسات الهامة في الدولة.

وجاء التظاهر بعد دعوة لمجموعات من النشطاء على موقع التواصل الاجتماعي فيسبوك لإطلاق ثورة شعبية في موريتانيا على غرار الثورات التي شهدتها وتشهدها حاليا عدد من الدول العربية.

وخرج المتظاهرون بعد صلاة الجمعة من أهم مساجد العاصمة نواكشوط، وبدؤوا في رفع اللافتات ورفع الشعارات المناوئة لنظام الرئيس الموريتاني محمد ولد عبد العزيز.

وتفاوتت اللافتات والشعارات التي رددها المتظاهرون بين الدعوة إلى إصلاح النظام وإسقاطه بشكل نهائي، كما شملت المطالب أيضا قضايا اجتماعية من قبيل تشغيل الشباب وتقليص البطالة، ورفع مستويات الأجور، والتنديد بما يقولون إنه انتشار للفساد والمحسوبية في أجهزة ومؤسسات الدولة.

واختلطت الشعارات المطالبة بالإصلاحات السياسية والاجتماعية مع تلك المنددة ببطش النظام الليبي وبالمجازر التي يرتكبها العقيد القذافي ضد مواطنيه وشعبه والداعية إلى رحيله ومحاكمته.

وقال أحد المتظاهرين للجزيرة نت "نحن جئنا هنا للمطالبة بإسقاط النظام الانقلابي"، وقال آخر "سنفرض العودة للمصالحة وللاتفاقات الموقعة سابقا بين الأطراف السياسية"، وزاد ثالث "نريد الحرية والكرامة والعدالة للشعب كغيره من الشعوب الحرة الثائرة".

ويرفض الشباب حتى الآن إبراز قيادتهم أو تقديم أسماء معينة للحديث باسمهم، ويقولون إن ذلك سيأتي في خطوة لاحقة بعد أن تتقدم ما يصفونها بالثورة أكثر.

الحكومة تعاطت بشكل سلمي تماما
مع المتظاهرين (الجزيرة نت)
غياب الشرطة
وتعاطت الحكومة بشكل سلمي تماما مع المتظاهرين، وغابت قوات الشرطة والجيش بشكل كامل عن الساحة التي اختارها المتظاهرون لتنظيم أول نشاطات ما يصفونها هم بالثورة ويصفها المقربون من النظام بالمحاولات اليائسة للتشكيك في المنجزات والمكاسب التي حققها الشعب في ظل النظام الحالي.

وكان رئيس الوزراء الموريتاني قد استبق التحركات الشبابية أمس بخطاب أعلن فيه عن جملة من الإجراءات الاجتماعية الهادفة إلى امتصاص الغضب الاجتماعي من قبيل الإعلان عن جملة من مشاريع الإسكان، وتوظيف نحو 17 ألف عاطل عن العمل في السنة الحالية، وإنهاء ما يسمى بظاهرة الأحياء العشوائية التي تحيط بالعاصمة نواكشوط من الجهات المختلفة، وتحسين الظروف الاجتماعية للناس.

via l’île italienne de Lampedusa

Yassin L.* 21 ans, est l’un des quelque 6 300 migrants tunisiens qui ont rallié l’Europe, via l’île italienne de Lampedusa, depuis la mi-février. Originaire de Ben-Gardane, ville du sud-est de la Tunisie proche de la Libye, ce jeune homme nerveux et aux abois est arrivé il y a quelques jours en région parisienne.

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Lui et ses compagnons de voyage, dont certains rescapés d’un naufrage qui a fait 5 morts et 30 disparus le 11 février, ont rejoint la capitale sans encombre.

Depuis, des renforts policiers ont été déployés dans les départements français du sud-est et une opération de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex a été déclenchée en Méditerrannée. A Lampedusa, les arrivées se sont taries. L’Italie craint désormais un afflux migratoire depuis les côtes lybiennes. Des milliers de réfugiés fuyant la Libye se pressent désormais à la frontière tunisienne... non loin de la région d’où Yassin est parti.

Lui est désormais clandestin. Il a choisi la France, où il n’avait «jamais pensé venir un jour», parce que certains de ses «cousins» y résident (NDLR, il y a environ 600 000 Tunisiens en France, dont les deux-tiers ont la nationalité française). Son récit illustre le désarroi d’une jeunesse sans travail et l’inquiétude qui règne en Tunisie en cette période incertaine de l’après-révolution.

Prépare-toi! «J’ai quitté la Tunisie depuis le port de Zarzis le 7 février à 21 heures. La veille, un cousin m’a appelé: «Prépare-toi, il y a des bateaux pour l’Italie.» Ce soir-là, il y avait cinq bateaux. Sur le mien, un bateau de pêche de 11 mètres, nous étions 22 personnes, avec un moteur de 45 CV. Le trajet jusqu’à Lampedusa a duré 21 heures. On avait pris à manger, on avait des marmites et on a cuisiné à bord. Pendant le voyage, on a pas eu de problèmes. J’ai payé le passage 1 800 dinars (1 000 €). Toute la famille a donné, chacun un peu.»

Elle est tombée, morte. «Je suis parti parce que le pays n’est pas stable. Il y a encore des snipers partout. La Tunisie est comme une voiture sans personne au volant. Il n’y a pas de sécurité. Les milices de Leïla Trabelsi (NDLR: l’épouse du président déchu Ben-Ali) sont toujours là. Deux jours après la chute de Ben-Ali, ma tante a été abattue. Elle était entrain d’arroser des fleurs sur son balcon. Elle a reçu une balle dans le cou. Elle est tombée, morte. Pendant les manifestations, j’ai perdu d’autres amis.»

Frontière. «Je suis parti aussi parce que je n’avais plus de travail. Avant, j’étais commerçant ambulant entre la Tunisie et la Libye. Depuis qu’ils ont fermé la frontière, mi-août 2010, je ne travaille plus. Ils ont détruit comme ça la vie des gens de Zarzis, Ben Gardane, Djerba... Dans ma ville, des gens venaient de toute la Tunisie pour acheter nos produits. Moi, je faisais de la nourriture et des habits. Une fois payé le transport et les intermédiaires, j’arrivais à gagner entre 15 et 20 dinars (7,5 à 10 €) par jour, mais c’était pas tous les jours. Après, j’ai eu le même problème que tout le monde: les gens n’arrivent pas à manger.»

Bac-Lettres. «Je suis d’une famille de six enfants, avec quatre garçons et une fille. Moi je suis au milieu. Mon père n’a pas de travail. Deux de mes frères sont encore lycéens. On a pas de ressources. Comme beaucoup de jeunes qui ont fait la révolution, j’ai passé mon bac. J’ai un baccalauréat-lettres.»

On était libres. «A Lampedusa, on a été bien accueillis. Merci les Italiens! On nous a emmenés dans des anciens hôtels, on nous a donnés des vêtements, il y avait des douches et à manger. On était libres. Après, ils nous ont envoyés en Sicile puis à Bari, où on nous a donnés un papier. Après, je suis parti à Milan. Puis j’ai pris le train pour la France. A la frontière, les policiers français nous ont vus mais ils nous ont laissé passer. Merci la France!»

Ben Ali a trahi. «Je suis venu ici pour travailler. J’ai pas de papiers mais j’espère les avoir un jour. Pour moi, la Tunisie c’est fini (il souffle sur sa main)! Là-bas, il n’y a plus de sécurité, plus de pain. Ben-Ali a trahi son pays et son peuple. C’est un grand voleur. Il a juré sur le Coran mais à l’intérieur, les pages étaient vides. Maintenant, il faut que le pays retrouve sa tranquillité. Moi j’ai choisi mon chemin. Aux Tunisiens, je dis: « Soyez des hommes de patience, jusqu’à ce que Dieu ramène la paix.»»

Tunisie, une plainte contre 10 responsables de l’ancien régime

Tunisie, une plainte contre 10 responsables de l’ancien régime
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Publié le Jeudi 24 Février 2011 à 17:18
Quelque 24 avocats ont déposé une plainte contre dix responsables de l’ancien régime du fait de leurs responsabilités au sein du RCD. Les personnes objet de la plainte sont : Mohamed Ghariani, Abdallah Kallel, Ridha Chalghoum, Abderrahim Zouari, Zouheïr M'dhafer, Chedly Nefati, Abdelaziz Ben Dhia, Hamed Karoui, Kamel Morjane, Abdelwaheb Abdallah, et tous ceux qui seront révélés par l’enquête.

Une instruction a été ouverte auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis contre ces ex-responsables de l’ancien régime pour des charges liées à leurs activités et leurs responsabilités au sein du RCD : détournement et extorsion de fonds, malversation, spoliation et abus de pouvoir ayant porté préjudice à l’administration.

Le procureur de la République demande à la date du 21 février 2011 l’émission des mandats judiciaires nécessaires et charge le premier juge d’instruction, Mondher Ben Jâafer, de l’enquête.

Tunisie: 3 morts dans les affrontements samedi dans la capitale

Tunisie: 3 morts dans les affrontements samedi dans la capitale
TUNIS (AFP) - 26.02.2011 19:46

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

voir_le_zoom : Des manifestants à Tunis, le 26 février 2011Des manifestants à Tunis, le 26 février 2011

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
AFP - Borni Hichem
voir_le_zoom : Des Tunisiens combattent les forces de sécurité à Tunis, le 26 février 2011Des Tunisiens combattent les forces de sécurité à Tunis, le 26 février 2011

Il appelle "la population à la vigilance et presse les parents à coopérer avec les forces de sécurité et à convaincre leurs enfants de ne pas participer à ces manifestations".
AFP - Borni Hichem

Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Selon ce communiqué, "trois personnes ont trouvé la mort parmi les douze qui ont été blessées lors de ces heurts et qui ont été transférées dans un hôpital pour y être soignées". L'utilisation du terme "personne" laisse entendre qu'il s'agirait de manifestants.

"Plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés à différents degrés", selon le communiqué qui ne précise par leur nombre.

D'autre part, selon le communiqué, "plus de 100 personnes ont été arrêtées ce samedi" et "88 autres auteurs d'actes de vandalisme ont été arrêtés la veille", lors des premiers affrontements entre forces de l'ordre et manifestants survenus vendredi dans le coeur de Tunis.

Le ministère attribue ces actes de violence contre la police "à un groupe d'agitateurs infiltrés dans les rangs de manifestants pacifistes et qui se sont servis de jeunes lycéens comme boucliers humains pour se livrer à des actes de violences, d'incendies visant à semer la terreur parmi les citoyens et visant les forces de sécurité intérieures".

Il appelle "la population à la vigilance et presse les parents à coopérer avec les forces de sécurité et à convaincre leurs enfants de ne pas participer à ces manifestations".

Auparavant, le ministère avait annoncé l'interdiction de circuler pour les piétons et les voitures dans l'avenue Habib Bourguiba dans le centre de Tunis, théâtre de violents affrontements, à partir de ce samedi 18H00 jusqu'à dimanche minuit, a rapporté l'agence TAP.

Cette avenue centrale a été livrée samedi à une véritable bataille rangée entre forces de l'ordre et manifestants, que la police a dispersés à plusieurs reprises en faisant usage de gaz lacrymogènes.

© 2011 AFP

Julian Assange peut être extradé en Suède

Julian Assange peut être extradé en Suède où l'attendent des poursuites pour crime sexuel : ainsi en a décidé jeudi un juge britannique. Le fondateur de WikiLeaks a fait appel de cette décision, ce qui suspend donc son exécution.

C'est néanmoins un coup dur pour Assange, qui est accusé en Suède de viol et d'agression sexuelle, mais qui redoute par dessus tout d'être extradé par la suite aux Etats-Unis où il pourrait être poursuivi pour « trahison » à la suite de la publication des télégrammes diplomatiques américains.

Le juge britannique a rejeté les arguments de la défense mettant en doute l'impartialité de la justice suédoise en raison de la « publicité négative » orchestrée en Suède autour du cas d'Assange, y compris au sein du gouvernement de Stockholm.

Il a également rejeté l'argumentation de la défense sur le fait que le « crime » reproché à Assange en Suède n'existe pas dans le droit britannique : le « sexe par surprise », qui est différent du viol tel qu'on l'entend dans les autres pays européens.

Deux femmes affirment avoir été victimes de Julian Assange, d'agression sexuelle pour l'une et de viol pour l'autre. Le fondateur de WikiLeaks, assigné à résidence en Grande-Bretagne depuis sa libération de garde à vue en décembre dernier, conteste les faits et explique avoir eu des relations sexuelles librement consenties avec les deux femmes

Les forces gouvernementales libyennes ont ouvert le feu et tué des manifestants

Les forces gouvernementales libyennes ont ouvert le feu et tué des manifestants vendredi à Tripoli, la capitale, où certains quartiers échapperaient au contrôle du régime du colonel Muammar Kadhafi. "Certains quartiers sont contrôlés par l'opposition, d'autres, principalement autour de Bab al-Azizia, sont contrôlés par les partisans de Kadhafi et l'armée", a déclaré un habitant, faisant allusion au quartier où réside le numéro un libyen. "Nous restons chez nous. Il est trop dangereux de sortir dans Tripoli", a-t-il ajouté.

Des témoins ont parlé d'affrontements de rue entre les forces fidèles à Kadhafi et des foules de manifestants, après les grandes prières hebdomadaires. Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées au cours de fusillades dans plusieurs quartiers, a rapporté la chaîne Al Jazeera. Une autre chaîne d'information, Al Arabiya, a fait état de sept morts. "Je pense que Tripoli est en état de soulèvement", a déclaré un homme présent dans le centre de la capitale. "Quand vous allez vers la place Verte (dans le centre), c'est plein de partisans de Kadhafi. Dans d'autres quartiers, les gens sont descendus dans les rues après les prières du vendredi et manifestent contre Kadhafi", a-t-il ajouté.

Muammar Kadhafi a prononcé un discours en fin d'après-midi sur la place Verte, devant la foule de ses partisans. Du haut des vieilles murailles de la ville, il a annoncé qu'il allait ouvrir les arsenaux lorsque ce serait nécessaire pour armer les Libyens face à l'ennemi. Il s'agit de sa troisième apparition à la télévision depuis le début du soulèvement libyen. À l'aéroport de Tripoli, un photographe de Reuters arrivé dans la capitale dans le cadre d'un voyage organisé pour la presse étrangère a déclaré que des milliers de ressortissants de différents pays cherchaient à partir. "Beaucoup dorment aux abords de l'aéroport, a-t-il dit. J'ai vu des blindés sur la route de l'aéroport, les militaires contrôlaient les voitures et les gens."

Plus de 100 000 Tunisiens, selon la police

Plus de 100 000 Tunisiens, selon la police, ont réclamé vendredi le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohamed Ghannouchi, avant que des manifestants ne convergent vers le ministère de l'Intérieur où la police a tiré en l'air pour tenter de les disperser. Des tirs de sommation nourris ont été entendus à 17 h 45 locales devant le siège du ministère, avenue Bourguiba, où des policiers ont utilisé de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui grimpaient aux fenêtres de l'immeuble.

En début d'après-midi, devant la place de la Kasbah noire de monde et survolée par des hélicoptères de l'armée, des policiers avaient avancé le chiffre de "plus de 100 000 manifestants". Selon des membres du Croissant-Rouge et des manifestants, il "s'agit de la plus grande manifestation depuis la chute de Ben Ali" le 14 janvier. Répondant à des appels relayés sur Facebook et profitant du fait que vendredi est un jour férié, des milliers de Tunisiens sont venus affirmer que leur "révolution" qui a fait chuter le régime de Ben Ali "ne sera pas usurpée".

"Ghannouchi, prends tes chiens et démissionne"

Des manifestants scandent "Ghannouchi, dégage !", "Ça suffit avec les mises en scène", "Honte à ce gouvernement". D'autres brandissent des banderoles où l'on peut lire "Ghannouchi, ton insistance montre que tu caches ta mauvaise foi". "Révolution jusqu'à la victoire", "En avant les braves de la liberté", "Nous arracherons la répression de notre terre", "Ghannouchi, prends tes chiens et démissionne", "Non à la confiscation de la révolution", scandaient d'autres manifestants. "Nous sommes là aujourd'hui pour faire tomber le gouvernement", lance Tibini Mohamed, un étudiant de 25 ans.

En milieu d'après-midi, des milliers de manifestants ont convergé avenue Habib Bourguiba, en plein centre de Tunis, devant le ministère de l'Intérieur. Fin janvier, le Premier ministre avait déménagé ses bureaux après une semaine de "siège", lorsque des milliers de Tunisiens avaient campé sous ses fenêtres à la Kasbah. Il avait alors transféré son cabinet au palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue sud de Tunis. Mohamed Ghannouchi a été le Premier ministre de Ben Ali de 1999 jusqu'à la chute de ce dernier.

Pas de date communiquée pour les élections

Le 27 janvier, sous la pression de la rue, il a déjà remanié le gouvernement de transition, épuré des principaux caciques de l'ancien régime qui gardaient la majorité des ministères. Depuis, des élections libres ont été annoncées pour dans six mois, mais le pouvoir de transition n'a pas fixé de date ni donné de précisions sur le type de scrutin qu'il comptait convoquer. Mais devant l'insécurité, ajoutée au mécontentement social face à l'absence d'amélioration dans le quotidien des Tunisiens depuis la chute de Ben Ali, la mobilisation de la rue ne faiblit pas.

Ramzi, un étudiant en droit, déclare que les Tunisiens "vivent dans un vide politique". D'autres manifestants ont déployé une pancarte d'une vingtaine de mètres où l'on peut lire : "Sit-in jusqu'à la dissolution du gouvernement". De nombreux jeunes sont enroulés dans le drapeau tunisien, certains brandissent des balais avec des pancartes proclamant "Ghannouchi, dégage !". D'autres manifestants scandent "Dégage, le RCD !", le Rassemblement constitutionnel démocratique, le puissant parti de Ben Ali, suspendu le 6 février en prévision de sa dissolution.

Quatre mille Tunisiens avaient déjà manifesté dimanche devant la Kasbah pour réclamer, outre la démission du gouvernement transitoire, l'élection d'une assemblée constituante et la mise en place d'un système parlementaire. Cette manifestation et les précédentes s'étaient transformées en sit-in devant la Kasbah, des jeunes y campant le jour, et depuis peu la nuit.

les "Enfants de la révolution", ont pris le contrôle de l'ambassade de Libye à Paris

Un groupe d'opposants libyens, qui se font appeler les "Enfants de la révolution", ont pris le contrôle de l'ambassade de Libye à Paris, dont ils occupaient vendredi les locaux, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. "On a pris le pouvoir à l'ambassade", a déclaré une porte-parole de ce mouvement, qui a tenu à garder l'anonymat, tandis qu'un cordon de policiers empêchait les entrées dans le bâtiment, notamment le ravitaillement en nourriture du groupe de jeunes manifestants.

Les opposants, une trentaine selon eux, occupent les locaux de l'ambassade depuis jeudi soir et en ont chassé tout le personnel. "Ils menacent d'un suicide collectif si la police intervient", a précisé la porte-parole du groupe d'opposants, qui a hissé derrière les grilles de l'ambassade l'ancien drapeau libyen de l'indépendance (1951) aux bandes horizontales rouge, noire, verte, et non le drapeau uniformément vert adopté par Muammar Kadhafi. "C'est le drapeau de la libération, de l'indépendance, de la naissance de la Libye. C'est un symbole très fort pour montrer que nous rejetons de A à Z le régime de Kadhafi, qui n'a jamais été légitime", a expliqué la porte-parole, qui se réclame du "mouvement du 17 février", date qui a marqué la transformation du soulèvement populaire en insurrection.

"L'ensemble de la terre de Libye est à libérer"

"L'ensemble de la terre de Libye est à libérer, Tripoli comme les ambassades à l'étranger", a-t-elle affirmé. "L'ambassadeur n'a plus de légitimité, parce qu'il a refusé d'apporter son soutien au peuple libyen", refusant de recevoir ces derniers jours les manifestants qui dénonçaient la répression en Libye devant l'ambassade, a affirmé la porte-parole. Des rumeurs de démission des ambassadeurs de Libye en France et auprès de l'Unesco, Salah Zaren et Abdul Salam el Galali, avaient circulé mardi. Mais les deux diplomates avaient finalement affirmé qu'ils restaient en poste, tout en appelant "à l'arrêt de la terreur" et en affirmant leur volonté de "servir le peuple libre de Libye".

La répression, par le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, d'une insurrection commencée il y a 10 jours a fait 300 morts, selon un bilan officiel libyen, 640 morts selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et au moins 1 000 morts, selon des bilans officieux qui circulent dans les milieux diplomatiques. La France et la Grande-Bretagne ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant un embargo sur les armes, des sanctions et une saisine de la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité.

Plus de 100 000 Tunisiens, selon la police, ont réclamé vendredi le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi,

Alors qu'en Libye la contestation au régime de Khadafi s'étend désormais de l'ouest de Tripoli à Benghazi (suivre les évènements en direct), les Tunisiens et les Egyptiens continuent vendredi de battre le pavé pour défendre "leurs révolutions". Au Yémen, au Bahreïn mais également en Irak, les manifestations ne faiblissent pas.

* TUNISIE : Une marée humaine contre Ghannouchi

Plus de 100 000 Tunisiens, selon la police, ont réclamé vendredi le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi, devant la Kasbah, épicentre de la contestation, où de nouveaux cortèges de manifestants affluaient encore en début d'après-midi. Selon des membres du Croissant-Rouge et des manifestants, il "s'agit de la plus grande manifestation depuis la chute de Ben Ali", le 14 janvier. Les manifestants sont venus affirmer que "leur révolution" qui a chassé du pouvoir le régime de Ben Ali "ne sera pas usurpée", avec des slogans tels que "Ghannouchi dégage", "Honte à ce gouvernement", ou encore "Révolution jusqu'à la victoire". En fin de journée, les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs tirs de sommation à Tunis pour disperser les manifestants.

Des milliers de manifestants se sont retrouvés à Tunis devant l'immeuble du Premier ministre.

Des milliers de manifestants se sont retrouvés à Tunis devant l'immeuble du Premier ministre.AP/Salah Habibi

Sous la pression populaire, qui dénonçait le maintien à des postes clés de caciques de l'ancien régime, M. Ghannouchi avait déjà remanié, le 27 janvier, un gouvernement formé dix jours plus tôt. Depuis, des élections libres ont été annoncées, avec une échéance fixée à six mois : vendredi le gouvernement transitoire a annoncé la tenue d'"élections au plus tard mi-juillet", sans préciser s'il s'agirait d'un scrutin présidentiel ou législatif.

Dans la soirées, des journalistes de l'AFP ont fait état de poursuites entre des soldats, des policiers et des manifestants dans le centre de Tunis, alors que de fortes détonations pouvaient être entendues. Après des tirs d'armes automatiques précédés de tirs de sommation, les forces de l'ordre ont commencé à quadriller l'avenue Habib Bourguiba, et se sont lancés dans une course poursuite de manifestants dans les rues adjacentes.

Des manifestants avaient volé auparavant des parasols et des chaises des cafés dans l'avenue Habib Bourguiba, où est située le ministère de l'Intérieur avant d'y mettre le feu en trois endroits le long de l'avenue Bourguiba. Ils cassaient également des pots de fleurs pour en faire des projectiles pour les jeter en direction du ministère de l'Intérieur.

Un homme lève le poing lors d'un rassemblement pour la démocratie, le 25 février au Caire.

Un homme lève le poing lors d'un rassemblement pour la démocratie, le 25 février au Caire.REUTERS/PETER ANDREWS

* EGYPTE : La place Tahrir du Caire vibre encore

Des milliers d'Egyptiens se sont rassemblés sur la place Tahrir au Caire pour célébrer la "révolution" mais aussi pour réclamer un nouveau gouvernement composé de technocrates, 15 jours après la démission sous la pression populaire du président Hosni Moubarak. "Le gouvernement de Chafic est inféodé au régime corrompu", proclamait une pancarte, tandis que des manifestants exigeaient le départ du premier ministre Ahmad Chafic. Le nouveau gouvernement remanié mercredi compte toujours quelques figures de l'ère Moubarak. Les manifestants réclament également la suppression des très redoutés services de sécurité d'Etat.

Ailleurs, d'autres groupes scandaient "A bas Kadhafi" en agitant des drapeaux libyens en signe de solidarité avec la Libye voisine. Suite à la démission, le 11 février, de l'ex-président Hosni Moubarak, le conseil suprême des forces armées a chargé le gouvernement de M. Chafic de gérer les affaires courantes en attendant des élections. Le nouveau gouvernement a assuré qu'il n'y "aurait pas de retour en arrière" tout en s'engageant à poursuivre la lutte contre la corruption.

* YÉMEN : Pro et anti-Saleh à Sanaa, un mort à Aden

Des dizaines de milliers de partisans et d'adversaires du président yéménite Ali Abdallah Saleh ont organisé des manifestations séparées dans la capitale Sanaa. Devant l'université, des manifestants scandaient "Le peuple exige la chute du régime", tandis qu'à l'autre bout de la ville, des partisans de Saleh criaient leur soutien à un président garant, selon eux, de l'unité d'un pays divisé. Des témoins rapportent qu'à Sanaa, les forces de l'ordre ont formé des cordons autour des groupes de manifestants rivaux afin d'éviter des affrontements.

Un jeune manifestant anti-Saleh, le 25 février à Sanaa.

Un jeune manifestant anti-Saleh, le 25 février à Sanaa.REUTERS/AMMAR AWAD

Dans un communiqué publié jeudi soir, le ministère de l'intérieur a ordonné aux forces de sécurité de "redoubler de vigilance et de prendre les mesures requises pour contrôler tout élément terroriste" qui pourrait profiter des manifestations afin de s'infiltrer à Sanaa. Saleh avait auparavant ordonné aux "services de sécurité d'accorder une entière protection aux manifestants" et de prévenir tout affrontement. L'agence Saba rapporte que le président yéménite a chargé une commission présidée par le Premier ministre Ali Mohamed Megawar de recueillir les doléances des manifestants et d'ouvrir un dialogue avec eux. Dix-sept personnes ont été tuées depuis le début, il y a neuf jours, de la vague de contestation.

Dans la ville portuaire d'Aden, un manifestant a été tué par la police lors de manifestations contre le régime, selon des sources hospitalières. Selon ces mêmes sources, Mohammed Ahmed Saleh, 17 ans, est mort à l'hôpital de la République, un établissement gouvernemental de la ville du sud du Yémen. Aden a été le théâtre de deux importantes marches et d'échauffourées avec la police qui ont fait 20 blessés, selon un nouveau bilan de sources médicales.

* IRAK : Meurtrière "Journée de la colère"

La "Journée de la colère" contre l'impéritie du gouvernement irakien et la concussion a tourné à la violence avec la mort par balles de quinze manifestants dans tout le pays lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Selon la police et les hôpitaux, il y a eu cinq morts à Mossoul (nord), deux à Hawija, dans la riche province pétrolière de Kirkouk, cinq à Tikrit et deux à Samarra (centre), et un jeune de 15 ans à Calar, une localité kurde dans la province de Diyala. Cela porte à 19 manifestants et un policier le nombre des tués depuis le début de la contestation il y a trois semaines. En outre, 134 personnes, dont 21 policiers et soldats, ont été blessées dans une dizaine de villes et quatre bâtiments publics incendiés. Dans cinq villes, dont la capitale, l'interdiction de circuler était maintenu jusqu'à samedi.

Début de la manifestation pour la "Journée de la colère", le 25 février à Bagdad.

Début de la manifestation pour la "Journée de la colère", le 25 février à Bagdad.REUTERS/SAAD SHALASH

A Bagdad, quelque 5 000 manifestants s'étaient rassemblés sur la place Tahrir en présence d'un important déploiement militaire et policier. Un mouvement dénommé "la Révolution de la colère irakienne" a appelé via Facebook à manifester pour exiger "le changement, la liberté et une démocratie véritable". La majorité des organisateurs insistent sur leurs seules revendications de "réformes".

Jeudi, le premier ministre Nouri al-Maliki avait accusé les organisateurs de la manifestation d'être des partisans de l'ancien dictateur Saddam Hussein, des "terroristes", appelant "dans un souci de contrecarrer les plans des ennemis" à ne pas participer à cette manifestation. "Aucun de nous n'appartient à Al-Qaïda ni aux partisans de Saddam, nous sommes des citoyens irakiens ordinaires qui protestons contre l'absence de services publics, la corruption et nous voulons la réforme du système", a rétorqué l'une des organisatrices, Chourouq al-Abayachi.

Pour tenter de calmer la grogne, le gouvernement a récemment multiplié les gestes, augmentant notamment d'un milliard de dollars le montant alloué aux rations alimentaires distribuées à six millions de familles.

Une jeune manifestante, vendredi sur la place de la Perle à Manama.

Une jeune manifestante, vendredi sur la place de la Perle à Manama.REUTERS/HAMAD I MOHAMMED

* BAHREIN : Statu quo sur la place de la Perle

Des cortèges de manifestants ont envahi les rues de Manama, à l'appel de religieux chiites, et exigé de nouveau des réformes politiques dans le petit royaume de Bahreïn, au douzième jour d'une contestation qui ne faiblit pas. Cette forte mobilisation est intervenue alors que les Etats-Unis ont renouvelé leur soutien à la monarchie et au dialogue national proposé à l'opposition. Aucune estimation officielle de la mobilisation de vendredi, jour de prières, n'était disponible mais les voies conduisant à la place de la Perle, épicentre de la contestation, ont été bloquées par des dizaines de milliers de protestataires.

* ALGERIE : L'état d'urgence levé

Les autorités ont levé comme promis l'état d'urgence décrété il y a 19 ans, mais l'opposition reste déterminée à mener une nouvelle manifestation samedi pour un changement de régime. Le décret, daté du 23 février, a été publié en ligne au Journal Officiel de jeudi. Il lève une mesure instaurée pour lutter contre la guérilla islamiste. L'un des principaux dirigeants de l'opposition, Said Sadi, qui préside le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie a qualifié cette mesure de "manoeuvre": "Nous sommes déterminés à un changement de régime et toutes les semaines il y aura des marches".

قتلى وجرحى بين المتظاهرين في 'معركة طرابلس' والقذافي يهدد بفتح مخازن السلاح

قتلى وجرحى بين المتظاهرين في 'معركة طرابلس' والقذافي يهدد بفتح مخازن السلاح
العزلة الدولية تتزايد و'الزحف' الشعبي يصل الى طرابلس

لندن ـ 'القدس العربي' طرابلس ـ وكالات: هدد العقيد معمر القذافي الجمعة امام انصاره المتجمعين في 'الساحة الخضراء' في طرابلس بفتح مخازن الأسلحة لأنصاره وتسليح القبائل في وجه الاحتجاجات الرامية الى اسقاط نظامه متعهدا بالانتصار على 'الاعداء' وحث انصاره على 'حماية ليبيا ومصالحها النفطية'.
يأتي هذا عقب مواجهات بين الاف المتظاهرين وكتائب أمنية تابعة للقذافي بشوارع طرابلس عقب صلاة الجمعة، وتتساقط المزيد من المدن والمناطق في يد الثوار. وأكد القذافي الذي كان يتحدث من فوق سور عالٍ، أنه سيقاتل وسيهزم المحتجين والمؤامرات الخارجية التي اعتبر أنها تستهدف بلاده.
وقال مخاطبا حشدا من مؤيديه 'سنقاتل وسنهزم المحتجين ونقتلهم'، معتبراً أن الحياة من دون عزّة لا قيمة لها'. وخاطب أنصاره قائلاً 'معمر القذافي فرد منكم. والشعب الليبي يحب معمر القذافي'.
وأضاف 'هذا الشعب الذي هزم إيطاليا، والثورة هي التي جعلت إيطاليا تركع وتعتذر وتدفع التعويضات وهي صاغرة'، في إشارة إلى التعويضات التي التزمت بها روما تعويضا عن استعمارها لليبيا في القرن الماضي.
وحث القذافي مناصريه قائلا 'عليكم أن تغنوا وترقصوا وتستعدوا.. هذه الروح المعنوية أكبر من العملاء الأذلاء. أنظري يا أمريكا.. هذا هو معمر القذافي وسط الجماهير وسط الشباب'.
وأضاف 'هذا هو الشعب الليبي. هذه هي الثورة.
هذا الشباب المتحمس لأن الثورة هي المجد والتاريخ'، مضيفاً 'هي الثورة التي أحيت (قائد الثورة الليبية التاريخي ضد الاستعمار الإيطالي) عمر المختار'، مشيرا إلى جهات لم يسمها بأنها 'تريد طمس منجزات الثورة'.
وأكد القذافي: 'سنقاتل.. تراث ليبيا غالٍ. كما هزمنا الغارات الأمريكية'، في إشارة إلى القصف الجوي الأميركي الذي استهدف بنغازي ومنزله في طرابلس في العام 1986.
جاء ذلك بعيد أن اطلقت القوات الموالية له النار على المتظاهرين في شوارع طرابلس مما أسفر عن سقوط قتلى وجرحى.
في اليوم الحادي عشر من الانتفاضة الدامية ضد نظام القذافي الذي اتهم معارضيه بانهم 'اتباع' لتنظيم القاعدة، تضاعفت المبادرات بين اجتماعات في الامم المتحدة والحلف الاطلسي واقتراح فرنسي بريطاني بفرض عقوبات وحظر جوي تام على ليبيا.
ويمتد مسرح الاحتجاجات والتظاهرات من غرب طرابلس الى بنغازي التي تبعد الف كلم شرق العاصمة، ويشمل المدن الساحلية او القريبة من الشريط الساحلي، فيما لا يزال الجزء الاكبر من اراضي البلاد التي تشكل الصحراء 93' منها بمنأى عن المواجهات.
وفيما تنظم المعارضة المسلحة نفسها في المنطقة الشرقية النفطية من ليبيا للتوجه في مسيرة الى طرابلس للاطاحة بالقذافي، اطلقت القوات الموالية له النار على متظاهرين في احياء شرق العاصمة، مما اسفر عن وقوع قتلى، كما افاد شهود تم الاتصال بهم هاتفيا. وافاد شهود آخرون من احياء في الضاحية الشرقية مثل بن عاشور وفشلوم، عن 'اطلاق نار غزير على جميع الموجودين في الشارع'. وحصل اطلاق نار مماثل في غوط الشعال غرب المدينة.
وقال احد سكان حي بن عاشور السكني 'انهم يطلقون النار على المدنيين العزل الذين يخرجون للصلاة'.

حول المساجد

وقد انتشرت الشرطة حول عدد من المساجد لمنع التظاهرات، كما افاد الشهود. واضاف الشهود ان مئات الاشخاص في حي تاجوراء بطرابلس، تظاهروا ضد النظام.
واحتشد انصار 'القائد' الذي يتولى الحكم منذ اكثر من اربعين عاما، في طرابلس، حيث تنتشر كتيبة 'خميس' التي تضم تسعة الاف مقاتل مدعومين بدبابات وطائرات، كما تفيد معلومات غير مؤكدة.
وفي مؤشر الى سعي السلطة لاحتواء موجة الاحتجاجات، اعلن التلفزيون الليبي عن مساعدة بقيمة 400 دولار للعائلات الليبية وعن زيادة اجور بعض الموظفين بنسبة 150'.
وفي طبرق (شرق) تظاهر حوالى الف شخص رفع بعضهم العلم الملكي الليبي في عهد الملك ادريس السنوسي الذي فرض نفسه رمزا للثورة. وهتفوا 'ليبيا حرة، القذافي برة'.
واخلى انصار القذافي مصراتة، ثالث مدن البلاد، على بعد حوالى 150 كلم الى الشرق من طرابلس، لكن مواجهات وقعت في قاعدة جوية قريبة اسفرت عن سقوط عدد من القتلى، كما اكد احد السكان لوكالة فرانس برس.
وكانت معارك عنيفة وقعت في الايام الاخيرة في مصراتة بين انصار النظام 'المدعومين من مرتزقة افارقة' والمتظاهرين، كما افاد عدد من الشهود.
وفي مدينة الزاوية على مسافة 60 كلم غرب طرابلس اعلنت وكالة الانباء الرسمية الليبية ان 'ارهابيين' قتلوا عددا من الجنود ذبحا فيما افادت صحيفة قورينا الليبية عن مقتل 23 شخصا وجرح 44 اخرين في هجوم شنته قوى الامن الليبية في هذه المدينة.
ووجه القذافي، اقدم قادة العالم العربي حيث يحكم ليبيا منذ اكثر من اربعين عاما، كلمة الى سكان هذه المدينة الخميس.
واتهم القذافي في هذه الكلمة التي وجهها عبر الهاتف من مكان مجهول وبثها التلفزيون الليبي، القاعدة وبن لادن 'بالتغرير بابناء الزاوية' من خلال اعطائهم 'حبوب هلوسة'، وحض السكان على 'القبض على اتباع بن لادن وتقديمهم للمحكمة'.
وكان القذافي تحدث للمرة الاولى مساء الثلاثاء في خطاب ناري توعد فيه بقمع دام للمتظاهرين ضد نظامه. وقد سقط حتى الان مئات القتلى في التظاهرات والاحتجاجات، وتتراوح الحصيلة من 300 الى الف بحسب اختلاف المصادر.
ويتمركز انصار القذافي في طرابلس حيث يعتقد ان كتيبة خميس تنشر تسعة الاف مقاتل فضلا عن دبابات وطائرات واسلحة ثقيلة وفق معلومات غير مؤكدة لسكان معارضين للقذافي في البيضاء. كما شهد الجيش النظامي حركة تمرد في صفوفه وفق هذه المصادر.
واستقال احمد قذاف الدم المستشار المقرب للزعيم الليبي معمر القذافي وابن عمه الخميس من كل مهامه الرسمية 'احتجاجا على اسلوب المعالجة في الازمة الليبية' على ما اعلنت وكالة انباء الشرق الاوسط المصرية نقلا عن بيان صادر عن مكتبه في القاهرة.

مشروع قرار

وفي الخارج، تزداد الاعتراضات على نظام القذافي الذي يزداد عزلة مع تخلي عدد كبير من نظرائه العرب والمقربين والدبلوماسيين عنه.
وعرضت باريس ولندن على مجلس الامن الدولي الذي يجتمع في الساعة 20.00 تغ في نيويورك مشروع قرار ينص على 'حظر تام على الاسلحة' وفرض 'عقوبات' و'تقديم شكوى الى المحكمة الجنائية الدولية بتهمة ارتكاب جريمة ضد الانسانية'، وفق ما اعلنت وزيرة الخارجية الفرنسية ميشال اليو ماري.
واعلن دبلوماسي اوروبي الجمعة ان دول الاتحاد الاوروبي تستعد لاحتمال فرض حظر جوي على ليبيا لمنع الطائرات العسكرية الليبية من التحليق اذا اعطى مجلس الامن موافقته. وحذر برنامج الغذاء العالمي التابع للامم المتحدة من ان شبكة التموين بالمواد الغذائية في ليبيا 'مهددة بالانهيار' في حين تخشى منظمات انسانية من عدم قدرة الكثيرين على مغادرة البلاد.
وفي جنيف من المتوقع ان يتبنى مجلس حقوق الانسان التابع للامم المتحدة قرارا يطالب بتعليق عضوية ليبيا في المنظمة وبفتح تحقيق مستقل في التجاوزات المرتكبة في هذا البلد.
واعلنت المفوضة العليا لحقوق الانسان في الامم المتحدة نافي بيلاي انه 'وفقا لبعض المصادر قد يكون عدد القتلى والجرحى بالآلاف' مشيرة الى 'تكثف قمع المتظاهرين المسالمين بشكل مقلق في ليبيا في انتهاك مستمر للقوانين الدولية'.
ومع تفشي الفوضى في ليبيا، تتواصل عمليات اجلاء الاجانب في ظروف صعبة برا وجوا وبحرا ويبدي العديد من الدول الاوروبية وفي طليعتها ايطاليا مخاوف من حصول ازمة انسانية بفعل نزوح عشرات الاف الاجانب والليبيين من هذا البلد.
واعلن وزير الدفاع الايطالي اينياسيو لا روسا لتلفزيون 'سكاي تي جي 24' الجمعة ان روما 'تحضر لعملية عسكرية' لاجلاء ايطاليين عالقين من دون مواد غذائية 'في جنوب شرق ليبيا'.
وتم نقل حوالى 200 كندي وخمسين رومانيا الى بلديهم خلال الساعات الاخيرة، فيما اعلنت الصين انها اجلت حتى الان 4600 من رعاياها العاملين في ليبيا وعددهم يزيد عن ثلاثين الفا، بفضل عملية بحرية وبرية وجوية واسعة النطاق. وتملك ليبيا اكبر احتياطي نفطي في افريقيا، وقد ادت الاضطرابات التي تشهدها الى ارتفاع اسعار النفط في اسواق العالم لتصل الى اسعار قياسية منذ اكثر من عامين قاربت 97 دولارا في اسيا. واعتبر البيت الابيض الخميس ان الولايات المتحدة والعالم بامكانهما مواجهة انقطاع في امدادات النفط الليبي.

ابناء القذافي سيدافعون عن والدهم حتى النهاية حماية له ولانفسهم

ابناء القذافي سيدافعون عن والدهم حتى النهاية حماية له ولانفسهم.. والثورة تتماسك وتظهر ملامح تنظيم


لندن ـ 'القدس العربي': هل اقتربت النهاية، مع زحف القوات المعارضة للزعيم القذافي؟ وهل ستقوم الدول الغربية خاصة امريكا بتحرك عاجل لانقاذ الوضع عبر فرض عقوبات ومجال حظر جوي، وتجميد ارصدة تعود لعائلة الزعيم الليبي؟ من الواضح انه حسب التحليلات والوقائع ان النظام القائم الآن في ليبيا في لحظاته الاخيرة ولم يبق حول الزعيم الا عائلته - ابناؤه وبعض مساعديه فيما انشقت وحدات من الجيش واستقال دبلوماسيون.
وترى صحيفة 'نيويورك تايمز' في افتتاحيتها ان الوقت قد حان لوقف القذافي عند حده وقالت انه بدون العثور على طريقه لوقفه فلن يتورع القذافي عن الاستمرار في ذبح شعبه في محاولاته اليائسة التمسك بالحكم.
وقالت ان الليبيين اظهروا شجاعة نادرة فيما انشق عدد من الضباط الكبار على ما يبدو على النظام. ولا يعرف ان كانوا قادرين على الاطاحة بالنظام ام لا. ودعت في هذا السياق الى دعم الضباط ممن انقلبوا على النظام حيث قالت انهم بحاجة لدعم اكثر من ذلك التي يتلقونه الآن من الولايات المتحدة والدول الغربية. واضافت ان الرئيس الامريكي باراك اوباما تأخر اربعة ايام حتى يقوم بشجب العنف.
وتفهمت الصحيفة قلق الرئيس على المئات من الامريكيين العالقين الان في ليبيا وينتظرون اجلاءهم عن العاصمة، خاصة ان الحكومة الليبية رفضت السماح بوصول طائرات الاجلاء فيما منعت العواصف البحرية السفن الحربية الامريكية من الرسو على الموانئ الليبية.
ومثل بقية الدول الغربية فان المسؤولين الامريكيين اكدوا انهم يحاولون العثور على طرق من اجل اجلاء الامريكيين.
وفي ضوء الاتصالات الامريكية مع الحلفاء في اوروبا فان الوقت الباقي للقذافي بات قليلا. ويجب ايصال رسالة له ولعصابته ان الثمن سيكون باهظا في حالة عدم وقفهم اذا استمرت عمليات القتل. ولا ترى في الحديث عن فرض عقوبة امرا عمليا في الوقت الحالي لانه تمرير قرار سيأخذ وقتا. وهناك خيار وهو منع قادة النظام الكبار من السفر الى الخارج. وعلى اوروبا التي تبيع الاسلحة الى ليبيا ان توقف عمليات بيع الاسلحة. وعلى ليبيا التي خرجت من العزلة قبل سنوات أن تواجه عزلة جديدة. ودعت لجنة حقوق الانسان التابعة للامم المتحدة لشطب ليبيا من عضويتها.
ودعت كلّ ٌ من بريطانيا وايطاليا الحليفتان للنظام في السابق الى عدم التردد في اتخاذ المواقف مشيرة الى الاجراءات التي اعلنت عنها فرنسا والمانيا، خاصة ان الدول الاوروبية هي المصدر الرئيسي للسلاح لليبيا وهي المستورد الاساسي للنفط الليبي.
ودعت الصحيفة الى ايجاد ملاجئ آمنة على غرار ما تم في العراق حالة استمرار القتل. وختمت قائلة انه في حالة تأخر المجتمع وتردده عن اتخاذ قرارات حاسمة فان هذا يعني مزيدا من القتل.

تجميد اموال النظام

وضمن الجهود التي تحاول احتواء وممارسة الضغط على الزعيم الليبي قالت صحيفة 'ديلي تلغراف' ان الحكومة البريطانية تحاول الكشف عن اموال تقدر بالمليارات قام النظام الليبي واعوانه بإيداعها في لندن. وقالت ان الخزانة البريطانية من المتوقع أن تكون قد انشأت وحدة خاصة من اجل ملاحقتها وتجميدها. وتضم المصالح التي تعود لعائلة القذافي قصرا اشتراه ابن الزعيم الليبي، سيف الاسلام، في شمال لندن بقيمة 10 ملايين جنيه استرليني. ويعتقد ان النظام الليبي لديه 20 مليار جنيه على شكل ارصدة مجمدة، عقارات واسهم في شركات بريطانية وكلها في لندن.
ويتوقع ان تقوم الحكومة البريطانية باتخاذ قرارات من اجل تجميدها اسوة بالجهود الدولية التي بدأت تلاحق اموال القذافي وابنائه ونقلت عن مصدر بريطاني قوله ان المهمة الاولى امام الحكومة هي اجلاء الرعايا البريطانيين عن ليبيا ثم بعدها ستكون الحكومة في موقع قوي للتحرك ضد ارصدة النظام. واكد ان عملية ملاحقة المال الليبي هي اولوية وتبحث على اعلى المستويات.
وتثور حالة من الفوضى لدى الحكومة البريطانية بعد تأخر جهود نقل البريطانيين وتوفير وسائل النقل لهم وتصريحات نائب رئيس الوزراء نيك كليغ انه 'نسي' انه ينوب عن ديفيد كاميرون في ادارة البلاد اثناء غياب الاخير. وقطع كليغ عطلة عائلية له في منتجع دافوس في سويسرا لحضور اجتماع امني عقد الجمعة.
وكان كاميرون قد وصل البلاد عائدا من رحلة له في دول المنطقة، ونقل عنه انه اخبر وزير دفاعه ليام فوكس ووزير خارجيته ويليام هيغ انه غير راض عن الطريقة التي تعاملا فيها مع ازمة ليبيا وجهود نقل البريطانيين من هناك. وتقوم القوات الخاصة البريطانية في المساعدة باجلاء عمال النفط في المنشآت النفطية الليبية.
وبالنسبة للارصدة الليبية في بريطانيا قالت 'ديلي تلغراف' ان وثيقة من وثائق ويكيليكس اظهرت ان النظام قام بإيداع اموال كثيرة في بنوك اجنبية خاصة لندن. فقد قال مسؤول في صندوق الاستثمار الليبي للسفير الامريكي في لندن العام الماضي ان ليبيا لديها 32 مليار دولار في لندن.

سقوط التحالف مع الشيطان

وانتقدت صحيفة 'اندبندنت' في افتتاحيتها ما اسمته العقد الفاوستي مع الشيطان الذي قامت به حكومة توني بلير مع الرئيس الليبي وقدم الاخير للمجتمع الدولي. وربطت التقارب البريطاني مع النظام الليبي بالعطش الاوروبي للنفط حيث قالت ان ارتفاع اسعار النفط مرتبط بالفوضى والعنف الذي تشهده ليبيا. وعلى خلاف مصر وتونس فان تجار النفط لم يقلقوا مثل قلقهم الحالي لان عمليات ضخ النفط الليبي توقفت بسبب المواجهة بين القذافي والمعارضة.
ولم تؤد الحزمة التي اعلن عنها ملك السعودية عبدالله لمساعدة شعبه لتخفيف قلق سوق النفط، مع ان وزير النفط السعودي قال ان بلاده قد تقوم بزيادة انتاجها من اجل تغطية نقص النفط بسبب الاحداث في ليبيا.
وتقول الصحيفة ان الوضع مع ذلك لم يعد تحت السيطرة في السعودية فقبل شهر كان حسني مبارك والعقيد القذافي يبدوان قويين ومحصنين من الثورات والان فقد اجبر الاول على الرحيل اما الثاني فالشمس تغرب عنه.
ومن يتحدث عن سيناريو مشابه لما حدث للاثنين في السعودية يملك العديد من الاسباب. فمع ان الملك عبدالله لديه الكثير من المصادر من اجل شراء واحتواء الحنق في بلاده لكن لا احد يعرف فاعلية واثر المساعدات التي اعلن عنها العاهل السعودي.
وقالت ان من يشم رائحة الحرية فانه يذهب لابعد الحدود من اجل الحصول عليها. وعن اثر الاوضاع على سوق النفط تقول ان السوق يجني الآن ثمار القرارات السياسية الخاطئة فيما بعد الحرب العالمية الثانية حيث دخل الغرب في تحالف فاوستي في الشرق الاوسط: نشتري نفطهم ونغض الطرف في المقابل عن القمع الذي يمارسونه ضد ابناء شعبهم، وبالاضافة لذلك سيشتري الحكام الاسلحة المصنعة في الغرب والبضائع الفارهة. وتشير الى ان الصين عقدت نفس الصفقة مع انظمة قمعية لكن الثورات في العالم العربي تقوم باجهاض هذا النوه من الصفقات. وتعتقد ان الادمان على شراء النفط مع اثره على البيئة والثورات العربية الان قد تفتح اعينهم نحو تبني سياسات اكثر نجاعة من ناحية البحث عن مصادر جديدة للطاقة.

على بريطانيا دعم الشعب

وفي اتجاه اخر علقت صحيفة 'التايمز' على اهمية ان تحدد الحكومة البريطانية سياستها من ليبيا وان تتبنى سياسة تدعو لرحيل او الاطاحة بالقذافي. وانتقدت قرار نائب رئيس الحكومة لمغادرة بريطانيا لقضاء عطلة عائلية وتساءلت ان كان كليغ يأخذ دوره بجدية.
وانتقدت رحلة كاميرون للمنطقة في الظرف الحالي من اجل البحث عن عقود تجارية وعسكرية، قائلة ان الوضع في المنطقة تغير، فقد ثبت ان الحكام الشموليين غير دائمين ولا يمكن الثقة بهم. وقالت ان التغيير في المنطقة يحتاج الى قيادة ذات هدف واضح وسياسة جديدة. وترى ان الوقت لم يفت بعد على الحكومة التي شجعت القذافي واخرجته من عزلته فعليها اليوم ان تقوم بحماية المدنيين الليبيين من مجازره.
وقللت من اهمية الخيارات المطروحة حول مناطق الحظر والعقوبات وبدلا من ذلك دعت الى تهديد واضح للنظام الليبي وفي حالة عدم رضوخه فعلى بريطانيا ان تقوم بتقوية الشعب الليبي ودعمه ـ عسكريا - للاطاحة بزعيمه.
وتتساوق الجهود والدعوات الخارجية مع ما يحدث على الارض حيث تقول التقارير من المناطق التي سقطت بيد الثوار ان حركتهم بدأت تظهر تماسكا وقوة فيما بدأت حكومات وهيئات بديلة تظهر لادارة شؤون المناطق.
وتقوم هذه الحكومات على تعاون من المحامين وقادة العشائر والعائلات المعروفة حيث بدأت تظهر تحررا من قبضة 41 عاما من حكم القذافي وتنظر للمستقبل القادم. ويعتقد ان معظم وحدات الجيش الليبي انشقت ولم يبق الا الميليشيات التابعة للقذافي وابنائه للدفاع عن طرابلس حيث يهدد الثوار بعزل العاصمة عن بقية ليبيا مع اقتراب قواتهم منها.
ومن هنا يرى المراقبون ان محاولات القذافي اليائسة التمسك بالسلطة لن تتم بدون دعم مجموعة من المساعدين له مع ان انباء تحدثت عن انشقاق ابنه عز العرب ورحيله لمدينة بنغازي، وحديث اخر عن تصدعات في داخل العائلة ورحيل قذاف الدم الى مصر.

من سيحمي القذافي؟

وترى 'واشنطن بوست' ان القذافي يعول في عناده على ولاء حلقة مقربة منه تضم اقارب ورجال امن منهم عبدالله السنوسي المتزوج من اخت زوجة القذافي، إضافة لأفراد آخرين يرتبط مصيرهم بمصير الزعيم. ويرى مسؤولون امريكيون ان اربعة من اولاد القذافي هم من ضمن اهم افراد الحلقة.
ومع ان معظم مسؤولي البعثات الدبلوماسية في الخارج تخلوا عنه الا ان المحللين لا يعتقدون ان هذا الوضع سيؤثر على الموالين له والمقربين منه. ويقول باحث امريكي ان المتخندقين الى جانب الزعيم في القاعدة العسكرية كل واحد لديه اسبابه للدفاع عنه.
وقال انه لم يعد لدى الابناء اي خيار الا الدفاع عنه لان الثورة ضده باتت متأخرة ولانهم لن يجدوا اي مكان يذهبون اليه.
ومع ان ابناء القذافي ولسنوات كانوا يتنافسون على السلطة والتقرب من والدهم الذي شجع التنافس الا ان اللحظة الحالية ادت بهم للتخلي عن منافساتهم والتوحد معا، كوسيلة لحماية والدهم وكذلك حماية انفسهم.
وظهر سيف الاسلام مرتين على التلفاز من اجل حشد الدعم لوالده وكذا ابنه الساعدي وابنته عائشة التي نفت انها هربت الى بيروت، فيما كرس المعتصم، مستشار والده للامن القومي وخميس الذي تدرب في روسيا، جهودهما لحماية والدهما.
السنوسي وكوسا
واضافة الى الابناء هناك عبدالله السنوسي، مدير المخابرات العسكرية السابق ووزير الخارجية موسى كوسا الذي كان مديرا للمخابرات. وكان السنوسي بعد الحكم عليه غيابيا في فرنسا بتهمة التخطيط لتفجير الطائرة الفرنسية فوق النيجر عام 1989 قد اختفى عن الاضواء ومع ذلك يظل شخصا مهما حيث ارسل بعد سقوط بنغازي مع خميس للتخطيط من اجل استعادة السيطرة عليها.
ويصف دبلوماسي امريكي التقى السنوسي اكثر من مرة بانه أكثر الشخصيات إصابة بالخوف والرهاب، ومع ذلك فهو الرجل الاكثر تأثيرا في كل ملف من الملفات. وكان كوسا والسنوسي قد اتهما عام 2003 بمحاولة تنفيذ امر باغتيال ولي العهد في حينه، الملك الحالي، عبدالله بن عبدالعزيز. ولعب كوسا الذي يحمل ماجستير من جامعة ميتشغان دورا مهما في اعادة العلاقات الدبلوماسية مع واشنطن، وعين وزيرا للخارجية عام 2009 ولكنه لا يزال يؤثر على الملفات الامنية.
ووصف تقرير سرب عبر ويكيليكس كوسا بانه رجل يجمع الكثير من المواهب 'الثقافة العالية والذكاء والقدرات على ادارة العمليات اضافة لوزنه السياسي'. وقبل الثورة كان سيف الاسلام المتعلم في بريطانيا والانفتاحي بدون ثقل سياسي ودعم مرشح لخلافة والده امام المرشح الاقوى المدعوم من الجيش المعتصم ولدى الاخير صلات مع الحرس القديم من قادة الجيش وله دور مهم في عملية قمع الثوار. وذكرت 'واشنطن بوست' ان كلا من الاخوين قد قاما بلقاءات مع مسؤولين في السفارة الامريكية.
ويقول باحث ان المعتصم رجل خطير ويقوم بادارة حملات مواجهة الثوار. ويعتقد محللون ان التحولات التي بدت في مواقف سيف الاسلام المقرب من الغرب مدفوعة بالخوف من الاعتقال والمحاكمة حالة نجاح الثورة.

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Ce vendredi, des rassemblements monstres réclamant la démission du gouvernement ont eu lieu dans toute la Tunisie

Ce vendredi, des rassemblements monstres réclamant la démission du gouvernement ont eu lieu dans toute la Tunisie. Dans la capitale, la police parle de 100 000 manifestants. Olfa Riahi, journaliste, a elle aussi défilé. Elle nous raconte pourquoi elle n'a pas l'intention de s'arrêter.

C'était le 14 janvier 2011. Nous étions 40 000 devant le ministère de l'Intérieur, 40 000 à revendiquer l'abolition du système Ben Ali.

25 février 2011. Ben Ali est bel et bien parti, mais son système résiste encore. C'est donc dans ce contexte-là que notre crise de confiance face au gouvernement de Ghannouchi atteint son apogée. Et la question que se posent certainement les lecteurs de cet article est : qui sommes-nous ?

Nous sommes des centaines de milliers de citoyens tunisiens contre ce gouvernement de transition. Nous sommes revenus à la place de la kasbah depuis dimanche dernier et depuis, nous ne l'avons pas quittée. Nous sommes, en ce vendredi, des centaines de milliers à manifester dans la capitale tunisienne mais aussi à Sfax, à Sousse, à Monastir…

Nous sommes en ce « vendredi de la colère » des centaines de milliers de citoyens tunisiens à manifester dans les rues du pays contre le gouvernement de Ghannouchi et tant que nous n'aurons pas gain de cause, nous resterons dans les rues. (Voir la vidéo)


Un premier gouvernement de transition a été mis en place, avec pour Premier ministre monsieur Mohamed Ghannouchi. La nouvelle nous avait laissés perplexes dès le premier jour, perplexes malgré l'honnêteté apparente du Premier ministre, perplexes parce que même en supposant qu'il est honnête, la symbolique était sans appel ! Nous ne voulions pas du Premier ministre de l'ancien dictateur.
Un mouvement de contestation permanent

Un mouvement de contestation avait donc commencé à peine une semaine après le 14 janvier. Une caravane baptisée « Caravane de la liberté » avait quitté le gouvernorat de Sidi Bouzid le 22 janvier, annonçant le premier sit-in de la kasbah.

Pendant cinq jours, des manifestants venus de toute la Tunisie appelaient à la démission du Premier ministre et de son gouvernement.

Le 27 janvier, le Premier ministre a répondu au sit-in en nommant un nouveau gouvernement de transition constitué de plusieurs technocrates, certes « propres » mais sans aucune expérience de la politique et débarqués de pays européens où ils vivaient depuis des décennies et donc déconnectés de la réalité du pays.

Le lendemain, les manifestants restés sur place ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes, de matraques et de pierres. Le gouvernement avait annoncé ne pas avoir donné l'ordre d'évacuer la place de la kasbah et avait promis d'enquêter sur ce qui s'est passé.

Depuis, et même si le mouvement de contestation n'a jamais vraiment cessé, bon nombre de citoyens ont décidé de donner une chance à ce gouvernement de transition et à ces technocrates « propres », des citoyens surtout inquiets par rapport au devenir de la Tunisie sur un plan économique et sécuritaire. Des citoyens qui sont tout de même restés très vigilants.
Un gouvernement « incompétent »

Trois semaines après, le mouvement de contestation reprend de l'ampleur car le gouvernement ne cesse de prouver son incompétence et son inefficacité.

Le silence médiatique des chaînes de télévision et des radios nationales interpelle.

Les prises de décision du gouvernement de transition par rapport aux revendications sociales et salariales interpellent aussi car un gouvernement de transition n'est pas habilité à prendre de telles décisions.

L'absence de carnet de route des commissions d'enquête et de réformes politiques.

La non-dissolution du Parlement et de la Chambre des conseillers.

La crise sécuritaire du pays.

La non-transparence vis-à-vis des nouveaux partis.

La nomination de nouveaux gouverneurs et haut responsables d'institutions publiques ayant des liens directs avec l'ancien régime.

L'absence de réaction diplomatique face aux attaques directes du leader libyen Kadhafi lors de son premier discours.

L'absence de réaction diplomatique face au non-respect des journalistes tunisiens par l'ambassadeur français Boris Boillon.

Les visites des Américains dont Feltman, et les sénateurs John McCain et Joseph Lieberman.

L'inefficacité du gouvernement de transition en matière de rapatriement des ressortissants tunisiens bloqués en Libye.

Et la liste est encore longue…

un message inattendu : « Dansez et chantez, réjouissez-vous

Mouammar Kadhafi a fait une apparition vendredi après-midi sur la place Verte de Tripoli, au cœur de la capitale libyenne, pour prendre la parole devant des milliers de partisans agitant des drapeaux verts, avec un message inattendu : « Dansez et chantez, réjouissez-vous », leur a-t-il dit, en promettant la défaite à ses ennemis qui contrôlent une bonne partie du pays.

Il a réaffirmé qu'il allait mourir sur le sol libyen, et que le peuple allait montrer sa capacité de résistance, comme face aux « impérialistes italiens ». Il a annoncé que le peuple allait être armé pour organiser la résistance, et que les dépôts d'armement seraient ouverts pour des distributions à la population.

« Nous continuerons à nous battre. Nous mourrons ici sur le sol de la Libye. Nous leur infligerons la défaite comme nous avons autrefois défait l'impérialisme italien.

La vie sans dignité ne vaut rien, la vie sans drapeau vert ne vaut rien ».

La télévision libyenne a montré des images de la foule en délire, transportée par les paroles du Guide de la révolution.

Kadhafi portait un étrange couvre-chef, comme un chapeau d'aviateur incongru dans ce contexte, mais qui pourrait être, comme avec la coiffe qu'il portait lors de ses apparitions télévisées précédentes, une protection pare-balle contre tout attentat. Ses gardes du corps, à ses côtés, avaient la tête découverte.

Sur Al Jazeera comme sur la BBC, les commentateurs se demandaient vendredi soir si ce meeting, qui n'avait pas été annoncé, ne pourrait pas être un montage vidéo. Rien, toutefois ne permet de l'affirmer sans étude plus approfondie des images.
Kadhafi se compare à la reine d'Angleterre

C'est la quatrième intervention de Kadhafi en autant de jours, mais la première en public. La veille, il s'était adressé par téléphone à la télévision pour déclarer qu'il était désormais comme « la reine d'Angleterre », sans pouvoir particulier. Il avait alors accusé Al Qaeda et Oussama Ben Laden d'être responsables de la révolte d'une partie de la population.

Pas plus que lors de ses précédentes interventions, il n'est entré dans le détail de la situation dans le pays, en particulier dans les régions de l'Est qu'il ne contrôle plus et dans lesquelles les journalistes étrangers voyagent désormais librement. Kadhafi n'a qu'à se brancher sur CNN ou Al Jazeera pour voir la situation réelle du pays, et réaliser que son espace s'est considérablement réduit.

Au même moment, la confrontation se poursuit en différents endroits de Tripoli, où l'armée a ouvert le feu sur des protestaires, et de la Libye, tandis que l'est du pays revient à la normale, débarrassé de l'autorité de Kadhafi et de ses partisans. Une base aérienne du secteur de la capitale aurait fait défection et serait passé du côté des anti-Kadhafi.

Tunisie : la vérité sur la fuite de Ben Ali

Tunisie : la vérité sur la fuite de Ben Ali
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25/02/2011 à 17h:40 Par Marwane Ben Yahmed et Abdelaziz Barrouhi, à Tunis
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À l'aéroport de Tunis, en 2002. À l'aéroport de Tunis, en 2002. © AFP

Certains en ont fait un conte échevelé, voire un roman d’espionnage. Voici enfin, reconstitué, heure par heure, grâce à des témoins clés, le récit de ce 14 janvier qui vit le départ de Tunisie de Ben Ali et de ses proches.

Ce 14 janvier, dans l’après-midi, le cours de l’Histoire s’accélère. Depuis le milieu de la matinée, le général Ali Seriati, le chef de la garde présidentielle, est au palais, au côté de Ben Ali. Minute après minute, il reçoit de ses unités et des chefs de la police des nouvelles alarmantes. Sur l’avenue Bourguiba, l’informent ces derniers, les manifestants se comptent par dizaines de milliers. Et ils réclament le départ du président. C’est donc que le peuple n’a pas été dupe des promesses formulées la veille : dans un discours télévisé, Ben Ali avait demandé à ses concitoyens de lui laisser six mois pour entreprendre des réformes et s’était engagé à quitter le pouvoir ensuite, sans briguer un sixième mandat.

Accueil triomphal

Peu après 13 heures, Seriati apprend que plusieurs incendies ont éclaté – le premier dans la villa toute neuve de Houssem Trabelsi, à l’entrée de la côte de Gammarth, et donc à quelques minutes du palais. Houssem, propriétaire du restaurant Le Brauhaus 209, lui aussi en proie aux flammes, est le neveu de Leïla. Prise de panique, cette dernière téléphone aussitôt aux membres de sa famille. « Quittez immédiatement le pays ! » les supplie-t-elle, avant de presser son mari d’en faire autant, et tout de suite. « La situation est de plus en plus grave », lance Seriati en présence de deux des trois filles de Ben Ali issues d’un premier mariage. Alors que Dorsaf Chiboub et Ghazoua Zarrouk s’empressent de rentrer chez elles pour se mettre à l’abri, leur père ne manifeste pas la moindre intention de partir. Seriati lui conseille alors de prendre le large. Laissez-moi le temps de mater la révolte et de vous préparer ensuite un accueil triomphal, lui souffle-t-il. L’état-major est d’accord pour que vous partiez avec votre femme et vos enfants, mais sans les autres membres de la famille Trabelsi. Abattu, Ben Ali se résigne. Mais où aller ? Juste avant 15 heures, il téléphone à Nayef Ben Abdelaziz Al Saoud, le ministre saoudien de l’Intérieur, pour lui annoncer son arrivée dans la nuit. Nayef lui répond qu’il est son invité. Depuis l’époque où ils étaient membres du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, dont le siège permanent est à Tunis, les deux hommes ont noué des liens solides.

Contrairement à ce qui a parfois été dit ou écrit, il n’a jamais été question que Ben Ali et les siens partent pour la France, pour Malte ou pour la Grèce. Pas davantage qu’ils se réfugient à Djerba ou à Tripoli. Le plan de vol porte sur un trajet direct Tunis-Djeddah en vue de la Omra, le petit pèlerinage sur les lieux saints, en Arabie saoudite.

À 15 heures, la présidence donne l’ordre de préparer l’avion pour un départ à 17 heures, l’heure à laquelle le couvre-feu imposé par l’armée entrera en vigueur. L’équipage dispose de moins de deux heures pour se regrouper sur la base aérienne d’El-Aouina. De manière inhabituelle, on ne lui a pas communiqué les noms de code des passagers (VIP-1 pour Ben Ali, VIP-2 pour Leïla et VIP-3 pour leur jeune fils).

Comme le chef de l’État se rend rarement à l’étranger et que, de surcroît, on est en pleine révolte, seules VIP-2 et sa suite sont censées monter à bord. Ce qui n’est guère pour surprendre : depuis plusieurs années, Leïla utilise cet appareil pour ses fréquents déplacements – voyages d’affaires, vacances ou shopping – à travers le monde, notamment dans les capitales européennes et dans les pays du Golfe, avec une prédilection pour Dubaï et, occasionnellement, pour la « Omra-shopping ». Mais cette fois, Ben Ali est bel et bien en tête du petit groupe de passagers.

En quittant le palais peu avant 17 heures, il n’a dit au revoir à aucun de ses proches collaborateurs. Abdelaziz Ben Dhia, son ministre d’État, qui était aussi son conseiller politique numéro un et son porte-parole, n’en revient toujours pas. « Je ne l’avais pas vu depuis la veille – le jeudi 13 – à 9 heures du matin, lorsqu’il m’a demandé d’aller à la Chambre des députés pour assister au débat auquel participait le Premier ministre, raconte-t-il à J.A. À aucun moment il ne m’a ensuite contacté ou informé de ses projets de départ. Le lendemain, peu après 17 heures, l’aile du palais réservée à ses conseillers et où se trouvait mon bureau était quasiment vide. Alors, comme c’était l’heure du couvre-feu, je suis rentré chez moi. Je me suis installé devant la télévision au moment où elle annonçait qu’elle allait diffuser une information importante. C’est ainsi que j’ai appris qu’il venait de quitter le pays. »

Sur la base d’El-Aouina, l’ambiance est pesante. Arrivés dans une Mercedes noire blindée suivie de trois 4x4 également noirs, Ben Ali, Leïla, leur fils unique Mohamed (6 ans), leur fille Halima (18 ans) et son fiancé Mehdi Ben Gaied (23 ans), ainsi que la gouvernante, embarquent dans le Boeing 737 présidentiel. Tous sont visiblement angoissés mais silencieux. Une fois à bord, l’émotion submerge les fuyards. Ce sont les nerfs de Ben Ali qui lâchent en premier. Il se met à sangloter. Leïla craque à son tour. « Pourquoi pleurez-vous ? » ne cesse de leur demander l’enfant, gagné par leur chagrin. Halima fond en larmes. Son fiancé la console. La scène se déroule sous les yeux de la gouvernante et sous ceux, discrets, d’une partie des cinq membres de l’équipage, composé du commandant de bord, du copilote, d’un mécanicien, d’une hôtesse et d’un steward. Le plein de kérosène complété, le Boeing aux couleurs de la République tunisienne immatriculé TS IOO – « Oscar Oscar » pour les initiés – roule en direction de la piste 29 de l’aéroport de Tunis-Carthage, mitoyen avec la base. À 17 h 45, le signal du décollage est donné. L’appareil met le cap vers le sud, avant de virer vers l’est au niveau de Monastir, à 170 km de là, et de prendre la direction de Djeddah.

Pendant que ses proches prennent leurs aises dans le salon et que Leïla se repose dans la chambre aménagée à bord, Ben Ali s’installe dans le cockpit. Il ne le quittera à aucun moment. Le pilote – derrière qui il a pris place – et le copilote le sentent stressé et devinent qu’il a une arme. Craint-il qu’on leur donne l’ordre de rebrousser chemin afin de le ramener à Tunis ? Qu’ils changent de direction ? Plusieurs fois dans la nuit, il leur demandera quel pays ils sont en train de survoler.

Comme Idi Amin Dada

L’atterrissage est risqué : depuis plusieurs jours, Djeddah est noyé sous une pluie battante. Le pilote profite d’une ouverture dans la couche de nuages pour se poser, vers 1 heure du matin, heure locale. Soulagé, Ben Ali dénoue sa cravate. À sa descente d’avion, il se tourne vers les membres de l’équipage et lance, bravache : « Ne vous éloignez pas les gars, je serai bientôt de retour ! »

Le représentant du protocole saoudien le gratifie d’un « bienvenue, Excellence Président ». Le chef de l’État déchu et sa suite sont alors conduits jusqu’à l’un des palais qui ont vu défiler, entre autres dictateurs exilés, l’Ougandais Idi Amin Dada – qui y est mort en 2003. Pendant ce temps, les passeports des membres de l’équipage sont examinés selon les formalités d’usage. Ces derniers seront ensuite transférés, leur dit-on, dans un grand hôtel de la ville où ils sont censés passer le reste de la nuit. Alors qu’on leur sert des rafraîchissements dans un salon de l’aéroport, ils apprennent à la télévision que, à Tunis, le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, vient d’être intronisé président par intérim. Ils téléphonent aussitôt au PDG de la compagnie nationale Tunisair, leur supérieur hiérarchique, pour l’informer des allusions de Ben Ali sur un possible retour et lui font part de l’intention des Saoudiens de les garder à Djeddah. Après consultation avec les nouvelles autorités, le patron de Tunisair les rappelle et leur transmet l’ordre de rentrer immédiatement à Tunis avec leur avion. Ce qui fut fait.

Le témoignage de Ben Dhia – qui, après Ben Ali, était le personnage le plus important du régime – est crucial. Il confirme que, le 14 janvier, le raïs se trouvait isolé, prisonnier de ses tête-à-tête avec le général Seriati et Leïla. Il signifie aussi qu’une fois le couple parti, et aucune instruction n’ayant été donnée ni à Ben Dhia ni à Ghannouchi, Seriati devenait ipso facto l’homme fort du pays. On n’a pas de détails sur ce dont Ben Ali était convenu avec son sécurocrate. Mais Seriati était à la fois le chef de la garde présidentielle – mieux entraînée et équipée que l’armée –, le patron des chefs des services de police, et aussi celui qui, en pratique, supervisait l’armée pour le compte de la présidence. Doté de tels pouvoirs, il était donc le mieux placé pour mater la révolte populaire.

Mais roulait-il pour Ben Ali ou pour lui-même ? Circonspecte et très bien informée, la hiérarchie militaire s’est sans doute posé cette question en voyant l’avion de Ben Ali décoller. Elle choisira d’arrêter sur le champ le probable nouvel homme fort, avant qu’il ne facilite le retour de Ben Ali au pouvoir… ou ne s’en empare lui-même. Le soir même, Seriati était appréhendé et placé en détention sur la base d’El-Aouina, d’où était parti Ben Ali.

vendredi 25 février 2011

Jusqu’à quand la politique migratoire de l’Union européenne, va-t-elle s’appuyer sur les dictatures du sud de la Méditerranée ?

COMMUNIQUE DE MIGREUROP
Jusqu’à quand la politique migratoire de l’Union européenne, va-t-elle s’appuyer sur les dictatures du sud de la Méditerranée ?
Depuis le début des années 2000, l’Union européenne et ses États membres se sont appuyés sur les régimes du sud de la Méditerranée pour externaliser leur politique d’asile et d’immigration. Face aux révoltes populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, leurs réactions montrent que la « défense de la démocratie » et la « non ingérence » ne sont que rhétoriques quand il s’agit de réaffirmer les impératifs d’une fermeture des frontières attentatoire aux droits fondamentaux.

Ainsi, pendant que les forces armées libyennes massacrent les révoltés dans l’ensemble du pays, le colonel Kadhafi brandit le spectre de l’invasion migratoire en menaçant de mettre fin à toute « coopération en matière de lutte contre l’immigration irrégulière » si l’Union européenne continue d’« encourager » les manifestations populaires. Cette dernière, par la voix de sa haute représentante aux affaires étrangères, Catherine Ashton, a dit ne pas vouloir céder au chantage [1] alors même que les instances européennes continuaient de négocier, il y a moins d’une semaine, la participation libyenne à leur politique de bouclage de l’espace méditerranéen.

Suite à la chute de la dictature en Tunisie, quelques milliers de migrants arrivant sur l’île de Lampedusa (Italie) ont en effet été présentés comme une menace contre laquelle l’Union devait se défendre en mobilisant ses alliés d’Afrique du Nord. La « Méditerranée forteresse » devait être défendue au mépris des aspirations des populations et de principes (libertés, démocratie, droits humains...) pourtant présentés comme au fondement de l’UE. Alors que les manifestants d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient se battent contre l’emprise policière, les États européens répondent par des mesures sécuritaires. L’UE promet notamment de débloquer de l’argent pour aider la Tunisie à contrôler ses frontières et empêcher ses ressortissants de mettre en œuvre leur « droit de quitter tout pays y compris le sien » (art. 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme).

Ce faisant, l’UE et ses États membres souhaitent que les accords de coopération migratoire signés par les dictatures et attentatoires aux droits fondamentaux soient repris par les nouveaux régimes. C’est cette politique de guerre aux migrants qui a conduit à ce que des milliers de personnes tentant d’échapper aux patrouilles et autres dispositifs militaires meurent en Méditerranée tandis que des dizaines de milliers d’autres étaient enfermées dans des camps en Algérie, en Égypte, en Libye, en Tunisie... Elle est à tel point au cœur de la diplomatie de l’UE que plusieurs de ses États membres se sont affolés devant l’effondrement de régimes qu’ils arment depuis des années [2]. Aujourd’hui, ces armes sont utilisées contre le peuple libyen en lutte pour ses libertés.

Alors que l’ensemble des États membres est tenté de s’aligner sur la position italienne et de « ne pas interférer dans le processus de transition en cours dans le monde arabe (…) particulièrement en Libye (…) », il est urgent de rappeler que l’UE est face à une situation historique. Elle doit cesser de soutenir les régimes dont les atteintes aux droits de leurs populations sont redoublées par leur utilisation comme gendarmes de l’Europe.

Seule une réorientation radicale des politique migratoires de l’Union européenne permettra d’ouvrir une nouvelle ère, marquée par moins d’injustices, d’inégalités et d’atteintes aux droits, dans les relations entre l’Union européenne et ses voisins méditerranéens.