mercredi 21 décembre 2011

Israël libère 550 Palestiniens, dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri

Israël libère 550 Palestiniens, dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri


Contrairement au précédent échange, aucun des Palestiniens élargis ne fait partie du Hamas ou du groupe radical Jihad islamique, et aucun n'a "du sang sur les mains", selon l'expression des autorités israéliennes signifiant qu'ils n'ont pas été impliqués dans des attentats sanglants. ( © AFP Abbas Momani)
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JERUSALEM (AFP) - Israël a relâché dimanche 550 détenus palestiniens, dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri, dans le cadre de la dernière phase d'un échange qui a permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.

Le principal contingent de prisonniers (505) est arrivé tard dans la soirée à bord d'une dizaine de bus à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, tandis qu'un groupe de 41 détenus entrait au même moment dans la bande de Gaza.

Plusieurs milliers de proches ont célébré la libération des leurs, applaudissant et brandissant des drapeaux, devant la Mouqata'a à Ramallah, où sont situés les bureaux de la présidence palestinienne. Des scènes de liesse similaires se sont déroulées à Gaza.

Par ailleurs, Salah Hamouri, 26 ans, a été relâché sur la base militaire israélienne d'Atarot, à Jérusalem-Est, selon un photographe de l'AFP.

Il a été accueilli par ses parents avant de retrouver le domicile familial de Jérusalem-Est où l'attendaient des proches et des sympathisants dans une atmosphère de fête.

"Je veux remercier tous les gens qui ont soutenu la lutte des prisonniers, ma lutte et celle de ma famille", a-t-il confié à l'AFP.

Né à Jérusalem de mère française et de père palestinien, le jeune homme, arrêté le 13 mars 2005, a été reconnu coupable en 2008 par un tribunal militaire israélien de projet d'assassinat du rabbin Ovadia Yossef, le dirigeant spirituel du parti ultra-orthodoxe Shass.

Condamné à sept ans de prison, il a toujours clamé son innocence.

Le rabbin Yossef a donné son aval à la libération de Salah Hamouri, à la suite d'une requête du président Nicolas Sarkozy, un geste que la France a "apprécié", selon le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.

Aux termes d'un pacte conclu avec le mouvement islamiste Hamas, grâce à une médiation de l'Egypte, Israël avait relâché le 18 octobre un premier contingent de 477 détenus palestiniens, le jour même de la libération de Gilad Shalit, détenu pendant plus de cinq ans par le Hamas dans la bande de Gaza.

L'accord prévoyait qu'un deuxième groupe de 550 Palestiniens serait relâché dans les deux mois.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a fait savoir que "la seconde phase de l'opération pour le retour du sergent de 1ère classe Gilad Shalit est terminée". La Croix-Rouge internationale a assisté au transfert des détenus.

La Cour suprême israélienne avait levé le dernier obstacle à l'opération en rejetant vendredi des appels contre la remise en liberté des 550 Palestiniens.

Contrairement au précédent échange, aucun des Palestiniens élargis ne fait partie du Hamas ou du groupe radical Jihad islamique, et aucun n'a "du sang sur les mains", selon l'expression des autorités israéliennes signifiant qu'ils n'ont pas été impliqués dans des attentats sanglants.

"Le choix des noms a été le fait d'Israël seul, il n'y avait pas de nécessité de négocier", a assuré un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.

Ce dernier a précisé que l'accord prévoyait la libération de "prisonniers de sécurité", et non pas de détenus de droit commun, et "que la priorité a été accordée aux détenus du Fatah", le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.

Parmi les prisonniers qui recouvrent la liberté, figurent six femmes et, selon l'Unicef, 55 mineurs âgés de 14 à 17 ans.

Selon l'armée israélienne, 41 détenus sont retournés dans la bande de Gaza, 2 à Jérusalem-Est --dont Salah Hamouri--, 2 en Jordanie et 505 vers la Cisjordanie.

Quelques incidents --jets de pierre, pneus brûlés et gaz lacrymogènes-- ont éclaté dimanche après-midi aux alentours de la prison militaire israélienne d'Ofer, près de Ramallah, entre quelque 400 manifestants et des soldats, a constaté l'AFP. Un militaire a été légèrement blessé par une pierre, selon l'armée.

La radio publique israélienne a précisé que 300 des détenus élargis dimanche devaient être libérés dans moins d'un an et que 400 avaient purgé les deux tiers leur peine.
source libé
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