dimanche 2 octobre 2011

ONU: les Palestiniens déposent la demande historique d'adhésion de leur Etat

ONU: les Palestiniens déposent la demande historique d'adhésion de leur Etat


Sur place, des milliers de manifestants étaient massés dans le centre de Ramallah, la capitale politique de la Cisjordanie, à Naplouse (nord), à Hébron et à Jéricho, notamment, dans une ambiance festive. ( © AFP Marco Longari)
NEW YORK (Nations unies) (AFP) - Le président Mahmoud Abbas a présenté vendredi la demande historique d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU sur la base des lignes de 1967, contraignant la communauté internationale à appeler à de nouvelles négociations de paix avec Israël.

Dans un discours très applaudi devant l'Assemblée générale, M. Abbas a précisé avoir présenté juste auparavant au secrétaire général Ban Ki-moon la demande d'adhésion d'un Etat comme membre à part entière des Nations unies "sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale". Brandissant le document, il a reçu un tonnerre d'acclamations.

M. Abbas a déposé cette demande, qui doit être transmise pour examen au Conseil de sécurité, plus de 60 ans après le plan de partage de la Palestine à l'ONU.

Le Conseil se réunira lundi après-midi pour une première séance de consultations sur cette demande, a annoncé l'ambassadeur du Liban, Nawaf Salam, qui préside cette instance en septembre.

Nous sommes "prêts à revenir immédiatement aux négociations sur la base des références fondées sur le droit international et d'un arrêt total de la colonisation", a dit M. Abbas, notamment en référence aux lignes de 1967.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est adressé peu après à l'Assemblée générale, a rejeté l'initiative, affirmant: "La vérité est que nous ne pouvons pas parvenir à la paix par des résolutions de l'ONU mais par des négociations".

"La vérité est que jusqu'à présent, les Palestiniens ont refusé de négocier," a-t-il accusé. L'origine du conflit a toujours été et demeure le refus des Palestiniens de reconnaître l'Etat juif".

M. Abbas a assuré que par leur démarche les Palestiniens "ne cherchaient pas à isoler ni délégitimer Israël", mais l'occupation et la colonisation.

Il a accusé le gouvernement israélien d'avoir "sapé tous les efforts de paix" depuis un an et affirmé que la colonisation israélienne était "en train de détruire une solution à deux Etats".

Il a été applaudi par de nombreux délégués, notamment lorsqu'il a cité le discours de son prédécesseur, le dirigeant palestinien historique Yasser Arafat, à la même tribune en 1974, au cours duquel il avait lancé cet appel: "Ne laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma main".

"Les règles du jeu ont complètement changé aujourd'hui", a estimé Majdi al-Khaldi, conseiller diplomatique de M. Abbas.

Moins de quatre heures après ce discours, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) proposait une reprise des négociations de paix avec l'objectif d'aboutir à un accord fin 2012.

Selon la déclaration, les deux parties se rencontreraient une première fois dans un mois pour établir "un calendrier et une méthode de négociations", une exigence répétée des responsables palestiniens.

Un engagement d'aboutir à un accord définitif fin 2012 "au plus tard" serait pris lors de cette même réunion "préparatoire", selon le texte.

Le Quartette demande aux parties de présenter "des propositions complètes d'ici trois mois sur la sécurité et le territoire (la question des frontières), et d'avoir fait des progrès substantiels en six mois",.

Une conférence internationale aura lieu à Moscou pour évaluer l'avancée des discussions "au moment qui conviendra".

Israël et les Etats-Unis s'opposent catégoriquement à l'initiative de M. Abbas, affirmant qu'un Etat palestinien ne peut être que le résultat d'un accord de paix. L'administration américaine a averti qu'elle y opposerait son veto au Conseil de sécurité si nécessaire.

"Nous voulons que cette proposition soit étudiée dès que possible. Nous ne sommes pas ici pour bluffer, ni jouer", a prévenu le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh.

Les Palestiniens comptent obtenir les 9 voix sur 15 nécessaires au Conseil pour valider une demande d'adhésion, ce qui forcerait Washington à recourir au veto.

Ce vote ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, mais les Palestiniens se sont dits prêts à attendre que le Conseil statue avant d'étudier des solutions de substitution.

Des dizaines de milliers de Palestiniens ont célébré, dans les grandes villes de Cisjordanie, la demande d'adhésion.

Un Palestinien a été tué et trois autres blessés vendredi en Cisjordanie par des tirs de l'armée israélienne à la suite de heurts entre des villageois palestiniens et des colons israéliens.

© SOURCE 2011 AFP
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