jeudi 1 septembre 2011

Nouvelles révélations chocs de Wikileaks sur la Tunisie

Nouvelles révélations chocs de Wikileaks sur la Tunisie (1)
Vendredi, 26 Août 2011 04:53

wikileaksQue faisait Boris Boillon, l’actuel ambassadeur de France en Tunisie, en 2008 en Syrie? Pourquoi la France a été si indulgente avec Ben Ali? Pourquoi Mc Donalds ne s’est pas installé dans notre pays ? Autant de questions auxquelles Wikileaks apporte des éléments de réponse.

Plus de 400 câbles diplomatiques confidentiels tout droit issus de l’ambassade américaine en Tunisie ont été divulgués dans l’après-midi du jeudi 25 août. Des télégrammes top-secret que les diplomates Etatsuniens en poste dans notre pays envoyaient à leur gouvernement à Washington sont désormais disponibles en ligne. Wikileaks a encore frappé. Les tn-tweeple ont littéralement épluché les nouvelles révélations concernant la Tunisie de l’organisation controversée de Julian Assange, qui se répercutaient d’un tweet à l’autre.

On apprend ainsi que McDonalds aurait voulu s’installer dans notre pays dès les années 1990. Une étude de marché a été accomplie, les autorisations obtenues, les locaux choisis, et la logistique installée. Mais la mafia au pouvoir a voulu lui imposer l’un de ses proches en tant que partenaire. La chaîne de restauration américaine a préféré se retirer plutôt que céder. Les Américains ont considéré cette ouverture avortée de l’une de leurs entreprises phares comme particulièrement significatif du climat peu propice à l’investissement en Tunisie.

Et le clan au pouvoir est abondamment cité. Sakhr El Materi comptait-il se réfugier en Suisse, en envisageant déjà, un possible départ définitif de la Tunisie ? Ainsi s’interrogeait un diplomate américain dès mars 2008, quand il a appris les démarches entreprises par le gendre de Ben Ali auprès de l’ambassade suisse. N’ayant pas pu obtenir un permis de résidence, il a fini par demander un simple visa de visiteur. Les petits Suisses n’ont sans doute pas été impressionnés par le tigre de Materi.

Les ambassadeurs de France en Tunisie
Selon les câbles diplomatiques divulgués, l’ex-ambassadeur français Serge Degallaix, était un fervent supporter du régime de Ben Ali, et défendait ardemment sa cause même auprès de son homologue américain de l’époque, M.Robert Godec. Ainsi, selon les paroles de Degallaix rapportées par Wikileaks, «Ben Ali est sur une corde raide. Il souhaiterait une ouverture, mais craint d’ouvrir les portes aux Islamistes. Et s’il offrait plus de libertés aux ONG, les Saoudiens et les autres s’engouffreraient immédiatement dans la brèche pour réclamer l’ouverture d’écoles islamistes, et d’autres organisations extrémistes».
On aura noté que ce même duo franco-américain a également discuté du cas Mohamed Abbou, membre du bureau politique du Congrès Pour la République. Pour rappel, cet avocat et militant des droits de l’homme, plutôt éloigné des thèses «islamisantes» a été mis en prison par Ben Ali pour avoir osé comparer les geôles tunisiennes à celles d’Abou Ghraieb.

On remarquera également que l’actuel ambassadeur de France en Tunisie, à savoir M. Boris Boillon est également cité, mais dans les télégrammes diplomatiques concernant la Syrie en 2008, qui vit actuellement sa Révolution. A l’époque Boris Boillon, était le conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient du président Nicolas Sarkozy. Et il s’intéressait de très près aux questions sécuritaires. Selon Wikileaks, il aurait discuté avec des responsables américains du «style» de l'assassinat du général syrien Mohamed Sleimane. L’Agence France Presse, reprenant à son tour les télégrammes confidentiels rapporte ainsi «Boris Boillon a aussi évoqué la théorie selon laquelle le général pouvait avoir été tué par le frère cadet du président syrien, Maher al-Assad, un homme fort du régime souvent décrit comme le second homme le plus puissant de Syrie».
On appréciera d’autant le calibre du diplomate que la France a envoyé dans la Tunisie Révolutionnaire.

Marwene El Gabsi
source mag14