mercredi 20 juillet 2011

Sida : un traitement plus efficace que prévu

Sida : un traitement plus efficace que prévu
«Il y a quelques années, le monde n'aurait pu imaginer ce qui est maintenant devenu réalité : nous avons des preuves solides que les antirétroviraux préviennent l'infection au virus du sida», a lancé dimanche Michel Sidibé, directeur général de l'Onusida, devant les participants à la conférence de Rome.
«Il y a quelques années, le monde n'aurait pu imaginer ce qui est maintenant devenu réalité : nous avons des preuves solides que les antirétroviraux préviennent l'infection au virus du sida», a lancé dimanche Michel Sidibé, directeur général de l'Onusida, devant les participants à la conférence de Rome.

C'est une bonne nouvelle pour la lutte contre le VIH : l'utilisation du traitement antirétroviral contre la transmission de l'infection au virus du sida est encore plus efficace qu'annoncé, selon les résultats d'une étude officiellement présentés lundi à Rome.

Rendus publiques en mai dernier aux Etats-Unis, ces travaux démontrent en effet que le traitement précoce d'une personne infectée par le virus l'empêche dans plus de 96% des cas de transmettre l'infection.

Moinbs d'infections avec un traitement précoce

Baptisée HPTN052, l'expérience a été conduite dans neuf pays (Afrique du sud, Inde, Brésil, Etats-Unis, Botswana, Kenya, Malawi, Thaïlande, et Zimbabwe) sur 1 763 couples sérodifférents (une personne infectée, l'autre pas).

Dans la moitié des couples, la personne infectée a été aussitôt mise sous traitement, dans l'autre moitié, la mise sous traitement a été plus tardive. Au total, il y a eu 29 cas d'infections, dont 28 chez les personnes traitées plus tardivement. Et le seul cas d'infection dans le couple traité tôt est intervenu très probablement juste après le début du traitement, qui n'avait pas eu le temps de faire son effet. Pour les personnes traitées plus tôt, il y a eu aussi 41% de moins de maladies dites opportunistes (maladie causée par la baisse de l'immunité) et de décès.

L'OMS retarde ses recommandations

La présentation de ces résultats a eu lieu lundi à Rome, où quelque 5500 scientifiques, médecins et chercheurs sont réunis pendant quatre jours pour discuter des nouvelles avancées dans le traitement de l'épidémie. Elle a suscité l'enthousiasme mais aussi de nombreuses questions sur la façon de mettre ses enseignements en application et sur le problème, central, du financement.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui devait présenter à Rome ses recommandations sur le dépistage et le traitement dans les couples sérodifférents, a de son côté retardé cette publication. Ces nouvelles «données vont se refléter dans nos recommandations pour le dépistage des couples, et aussi dans des conseils concernant l'utilisation stratégique des antirétroviral (ARV) pour le traitement et la prévention du VIH», a souligné Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH/Sida à l'OMS. Myron Cohen (Université de Caroline du nord), le directeur de l'étude, s'est dit «particulièrement heureux» que l'OMS prenne en compte ces données pour ses recommandations.
source le parisien