lundi 11 juillet 2011

Le gymnase de la Fontaine-au-Roi fermé aux migrants tunisiens

Le gymnase de la Fontaine-au-Roi fermé aux migrants tunisiens

GYMNASE DE LA FONTAINE-AU-ROI (XIe), HIER SOIR. Le rideau métallique du gymnase baissé, des CRS postés devant l’entrée et tous les accès bouclés : les migrants tunisiens qui occupaient les lieux depuis le mois de mai devront dormir ailleurs. Leurs affaires, toujours à l’intérieur, devraient leur être rendues ce matin.
GYMNASE DE LA FONTAINE-AU-ROI (XIe), HIER SOIR. Le rideau métallique du gymnase baissé, des CRS postés devant l’entrée et tous les accès bouclés : les migrants tunisiens qui occupaient les lieux depuis le mois de mai devront dormir ailleurs. Leurs affaires, toujours à l’intérieur, devraient leur être rendues ce matin. |

Ils ont trouvé porte close hier soir. La centaine de migrants tunisiens qui occupaient depuis le début du mois de mai le gymnase de la Fontaine-au-Roi (XIe), en plein cœur de Belleville, se sont heurtés dès les premières heures de la soirée à un volet métallique hermétiquement clos, protégé par une haie de CRS, qui avaient fermé d’un ruban tricolore tous les accès à la rue de la Fontaine-au-Roi.



Depuis un peu moins d’un mois, les réfugiés se savaient en sursis, menacés par une décision de justice qui devait prendre effet rapidement. Mais la colère n’en est pas moins perceptible chez les quelques jeunes gens qui attendaient encore, dans la soirée, à l’angle du boulevard de Belleville, une hypothétique possibilité de regagner leurs « pénates ». « Nos affaires sont à l’intérieur. Je n’ai que ce que je porte sur moi », « on va aller où? Dans les parcs, encore? » s’inquiètent deux exilés. « La police, toujours la police! » s’exclame un troisième, soutenu par un habitant du quartier, qui ironise un brin : « Je ne savais pas que Belleville était en guerre… Je n’ai jamais vu autant de policiers ici! »

Au cabinet de Bertrand Delanoë on assure que les Tunisiens savaient parfaitement ce que serait l’épilogue de cette occupation… Même si la discrétion la plus totale a été gardée sur la date de fermeture : « Il fallait, soutient-on dans l’entourage du maire, rendre à ce lieu son usage normal, d’autant que des travaux sont prévus pour le rendre à ses utilisateurs au mois de septembre. Mais les exilés ne sont pas oubliés : quarante places d’hébergement leur sont proposées. »

Une solution qui fait bondir les soutiens des Tunisiens : « Les lits sont uniquement offerts pour une soirée! La plupart les ont d’ailleurs refusés et ils iront certainement dormir au parc de Belleville, soutient Gilles, qui leur porte assistance. La situation est explosive, poursuit-il : Paris, aujourd’hui, n’est pas capable de gérer 300 Tunisiens qui sont condamnés à errer dans la capitale, alors même que plus personne n’arrive de l’île de Lampedusa. C’est une catastrophe. Il suffirait d’un petit coup de pouce supplémentaire, puisque la plupart d’entre eux veulent trouver une solution pour retourner dans leur pays. » Aux organisations qui soutiennent les réfugiés, il a été précisé que tous les bagages restés enfermés dans le gymnase, seraient posés dehors ce matin…

source le Parisien