mercredi 20 juillet 2011

Hébergement d'urgence : rassemblement à Paris contre les coupes budgétaires

Hébergement d'urgence : rassemblement à Paris contre les coupes budgétaires
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour dénoncer les restrictions
PARIS (AFP) - Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour dénoncer les restrictions budgétaires en matière d'hébergement d'urgence et la fermeture fin juin du dernier centre parisien du Samu social accueillant des femmes, a constaté une journaliste de l'AFP.

Réunis en début d'après-midi près du musée d'Orsay, salariés du Samu social de Paris et membres de l'association Droit au logement (DAL) se sont allongés symboliquement sur des couvertures de survie installées sur une passerelle au-dessus de la Seine, en scandant "Un toit c'est la loi" et tenant des pancartes sur lesquelles était inscrit : "La rue tue".

Ils se sont ensuite acheminés en métro vers un square du 7e arrondissement en face du "Bon Marché", le square Boucicaut, à l'intérieur duquel s'étaient installées des familles et des personnes sans logement.

Un important dispositif policier avait été déployé, mais n'est pas intervenu pour faire évacuer les protestataires. Le dispositif a été levé en début de soirée, alors que familles et manifestants s'apprêtaient à lever le camp, sous une pluie battante. Les militants prévoyaient de revenir dimanche matin.

L'Etat, qui finance à 92% le Samu social, a annoncé en mai des réductions drastiques des moyens alloués à l'hébergement d'urgence.

Un "dispositif d'urgence saturé" et des "crédits bloqués" ne permettent plus au Samu social de "mettre à l'abri des personnes en grande précarité", femmes et familles avec enfants, a estimé Maeva Espinas, salariée au "pôle famille" du 115 parisien.

"Nous sommes passés d'un hébergement presque garanti pour les familles à plus d'hébergement du tout pour les nouvelles familles. C'est une situation inadmissible (...). A quoi sert le Samu social de Paris (s'il) ne peut plus héberger" ces populations, a-t-elle déclaré.

Ces restrictions budgétaires sont "criminelles", a lancé le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud. Celui-ci demande à l'Etat "d'appliquer la loi d'accueil inconditionnel, l'application de la loi Dalo (droit au logement opposable, ndlr), alors que 20.000 familles sont reconnues prioritaires et ne sont pas relogées, et l'application de la loi de réquisition".

Présent à la manifestation, le secrétaire national du Parti de gauche (PG) et conseiller régional de Paris Eric Coquerel a appelé à "revenir à un Etat social pour protéger les plus démunis", à l'heure où "même les classes moyennes sont menacées (...) par l'absence de politique de logement".
source libé