mardi 21 juin 2011

Les Saoudiennes défient le pouvoir et prennent le volant

Les Saoudiennes défient le pouvoir et prennent le volant
Plusieurs Saoudiennes ont pris le volant vendredi 17 juin en réponse à un appel lancé par des militantes à défier l'interdiction faite aux femmes de conduire en Arabie saoudite. Plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux en attestaient : "Nous revenons du supermarché. Ma femme a décidé de commencer la journée en prenant le volant à l'aller et au retour", écrit sur sa page Twitter Tawfiq Alsaif, un éditorialiste. "Mon épouse, Maha, et moi revenons d'une tournée en voiture de quarante-cinq minutes. Elle a conduit dans les rues de Ryad", écrit Mohammad Al-Qahatani, président de l'Association saoudienne des droits civiques et politiques, sur son compte Twitter.

ACTIONS INDIVIDUELLES

Des femmes ont indiqué dans des messages publiés sur une page Facebook avoir défié vendredi l'interdiction de conduire dans le royaume ultraconservateur, seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. La campagne Women2Drive, lancée depuis deux mois sur les réseaux sociaux, doit se poursuivre "jusqu'à la publication d'un décret royal autorisant les femmes à conduire", selon la page Facebook des organisateurs. Les femmes, notamment celles disposant d'un permis étranger, sont appelées à agir individuellement. L'objectif est de se démarquer d'un défilé de femmes au volant de voitures en 1990 dont les participantes avaient été interpellées.

Dans un communiqué, Amnesty International a appelé les autorités à "cesser de traiter les femmes comme des citoyens de seconde zone et ouvrir les routes du royaume aux femmes conductrices". "Ne pas permettre aux femmes de prendre le volant est une immense entrave à leur liberté de mouvement et limite leur capacité à mener leurs activités quotidiennes, comme aller au supermarché ou conduire leurs enfants à l'école", a ajouté l'organisation de défense des droits de l'homme.

FATWA

Les autorités se fondent sur un édit religieux promulgué dans le royaume, dont les lois s'inspirent d'une version rigoriste de l'islam, et invoquent l'opposition des puissants religieux et des milieux conservateurs pour maintenir l'interdiction. Les femmes doivent engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon-vouloir des membres masculins de leur famille.

L'icône de la campagne de vendredi est Manal Al-Charif, une jeune informaticienne libérée le 30 mai après avoir été détenue pendant deux semaines pour avoir bravé l'interdiction de conduire et posté sur YouTube une vidéo la montrant au volant.
source le monde