jeudi 9 juin 2011

L'élection d'une Assemblée constituante en Tunisie repoussée au 23 octobre

L'élection d'une Assemblée constituante en Tunisie repoussée au 23 octobre
Le premier ministre tunisien Beji Caid Essebsi, le 18 mai 2011 à l'Elysée,.
Les premières élections de l'après-Ben Ali en Tunisie, initialement prévues le 24 juillet, sont reportées, a annoncé le premier ministre de transition, Béji Caïd Essebsi. "Nous avons pris en compte tous les avis et nous avons décidé de tenir les élections le 23 octobre", a-t-il déclaré lors d'une réunion rassemblant les partis politiques, les représentants des régions et de la société civile. "Le plus important, c'est la transparence des élections", a-t-il insisté.

L'élection d'une Assemblée constituante était prévue le 24 juillet, mais la commission électorale avait demandé un report au 16 octobre, contre l'avis initial du gouvernement et de certains partis, en affirmant avoir besoin de ce délai pour organiser une élection crédible et transparente. "Il y a des partis qui n'étaient pas d'accord, même le gouvernement n'était pas d'accord, mais notre mission consiste à tenir des élections libres et transparentes", a déclaré le premier ministre, en soulignant que "la révolution et la Tunisie ont une réputation que nous devons protéger".

"Nous avions un choix : dissoudre la commission [électorale], revenir à des élections organisées par le ministère de l'intérieur et retomber dans les tares de l'ancien régime, ou garder la commission, nous avons donc décidé de la garder", a-t-il ajouté.

ACCORD DES PARTIS POLITIQUES

Les grands partis d'opposition avaient demandé une élection plus tôt, redoutant que le gouvernement ne renonce à sa promesse de mener la Tunisie sur la voie de la démocratie après la chute de Ben Ali en janvier.

Pour autant, l'annonce du report a été bien accueillie par les partis politiques. Le mouvement islamiste Ennahda, crédité d'au moins 20 % des intentions de vote par les experts, s'est dit "d'accord" mercredi avec ce report, après avoir longtemps insisté sur le respect de la date initiale. Même son de cloche au parti Al-Watan.

"L'essentiel, c'est que les conditions soient réunies pour que les élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles et réussissent", a dit son fondateur, l'ancien ministre des affaires étrangères Kamel Morjan. Le Parti démocratique progressiste (PDP), une autre grande formation politique, avait finalement accepté l'idée d'un report en octobre.

Cette élection doit déboucher sur la mise en place d'une Assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle Constitution en remplacement de celle de l'ancien régime. Après 23 ans de pouvoir sans partage, Ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier pour l'Arabie saoudite, sous la pression d'un puissant soulèvement populaire.
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