Le procès du président déchu Ben Ali commencera le 20 juin

Le procès du président déchu Ben Ali commencera le 20 juin
Le procès du président tunisien déchu Zine El-Abidine Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, commencera le 20 juin, a annoncé, lundi 13 juin au soir, le premier ministre de transition, Béji Caïd Essebsi. "Il sera jugé par des tribunaux militaire et civil", a déclaré M. Essebi lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision Al-Jazira.

M. Ben Ali aura à répondre de plus de quatre-vingt-dix chefs d'accusation, notamment de complot contre la sécurité de l'Etat, homicide prémédité et trafic et usage de stupéfiants.

Il doit être jugé par contumace, les autorités saoudiennes n'ayant pour l'heure pas répondu à la demande d'extradition envoyée par le gouvernement pour l'ex-président et son épouse, Leïla Trabelsi. Plusieurs membres de la famille Ben Ali ainsi que des proches ont par contre été arrêtés, dont sa sœur, Najet, interpellée au début du mois dans la région de Sousse, à 150 km au sud de Tunis. Elle pourrait être poursuivie pour malversations financières.

"MOI-MÊME JE PEUX ÊTRE JUGÉ"

Après vingt-trois ans de pouvoir sans partage, Zine El-Abidine Ben Ali avait fui la Tunisie le 14 janvier pour l'Arabie saoudite, sous la pression d'un puissant soulèvement populaire.

M. Ben Ali était sorti de son silence pour la première fois depuis sa fuite le 6 juin dernier, qualifiant de "mascarade", par l'intermédiaire de son avocat français Jean-Yves Le Borgne, le procès instruit à son encontre à Tunis et les perquisitions menées dans ses bureaux. Un proche de sa famille avait affirmé qu'il avait été victime à la mi-février d'un AVC (accident vasculaire cérébral) qui l'avait plongé dans le coma.

Interrogé par ailleurs sur la possibilité que Mohamed Ghannouchi – qui était le premier ministre de M. Ben Ali et qui avait continué à diriger le gouvernement dans un premier temps après sa fuite – pourrait être jugé, M. Essebsi a seulement répliqué : "Moi-même je peux être jugé."
le monde