lundi 6 juin 2011

Le président tunisien déchu, Zine El-Abidine Ben Ali, et son épouse Leila Trabelsi seront jugés par contumace "dans les jours ou les semaines à venir"

Le président tunisien déchu, Zine El-Abidine Ben Ali, et son épouse Leila Trabelsi seront jugés par contumace "dans les jours ou les semaines à venir" pour deux premières affaires, a déclaré vendredi 3 juin à la presse un porte-parole du ministère de la justice.

Deux dossiers contre l'ex-président et sa femme sont "prêts à être jugés, alors qu'ils sont en fuite" en Arabie Saoudite depuis la chute du régime autoritaire le 14 janvier dernier, a déclaré Kadhem Zine El-Abidine, porte-parole du ministère de la justice.

Les juges d'instruction ont terminé leurs enquêtes. Elles seront transférées à la cour pénale "dans jours ou les semaines à venir", a ajouté le porte-parole. Le premier procès portera sur "la découverte d'armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage".

Le ministère tunisien de la justice avait annoncé le 10 mars la saisie de près de deux kilogrammes de stupéfiants – sans doute du haschich – dans le bureau privé du président déchu au palais de Carthage.

La deuxième action en justice portera sur les 27 millions de dollars en liquide découverts en février par la commission tunisienne anti-corruption dans un palais de Ben Ali à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis.

88 ENQUÊTES EN COURS

Au total, 88 enquêtes sont en cours concernant le couple Ben Ali, sa famille et d'anciens ministres et responsables du régime déchu, a indiqué le porte-parole du ministère de la justice. Leur état d'avancement est de"70 % à 80 %", a-t-il ajouté.

Ces affaires concernent des cas d'homicides volontaires, d'abus de pouvoir, de malversation, de trafic de pièces archéologiques, de blanchiment d'argent et de violation de la réglementation sur les marchés publics. M. Ben Ali a fait appel à un avocat libanais de renom pour assurer sa défense devant les tribunaux tunisiens et internationaux, a-t-on appris vendredi.

Trente-trois membres de son clan et de celui de son épouse Leila Trabelsi avaient été interpellés dans les jours suivant la chute de son régime. Vendredi, l'une des sœurs de l'ex-président, Najet Ben Ali, a été entendue par un juge d'instruction à Sfax sur son implication présumée dans plusieurs affaires, dont l'incendie prémédité d'un dépôt de marchandises de contrebande, selon l'agence officielle TAP. Elle a été remise en liberté en attendant la fin des enquêtes.
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