mercredi 8 juin 2011

La Grèce veut lutter contre la fraude aux prestations sociales

La Grèce veut lutter contre la fraude aux prestations sociales

L'Etat grec continue de verser des pensions de retraite à des milliers de personnes pourtant mortes depuis longtemps, a déclaré, lundi 6 juin, la ministre du travail grecque, Louka Katseli. La ministre s'est en outre engagée à lutter contre la fraude aux prestations sociales, un phénomène qui pèse sur le budget national.

Le gouvernement, qui a engagé le pays dans une cure d'austérité drastique exigée par ses créanciers, a décidé d'enquêter sur le nombre suspect, à ses yeux, de centenaires, environ neuf mille, qui perçoivent une retraite. "Nous vérifions actuellement combien d'entre eux sont encore en vie", a dit Louka Katseli dans une interview au quotidien Ta Nea. En recoupant des statistiques, le gouvernement s'est déjà rendu compte qu'environ quatre mille cinq cents fonctionnaires morts continuaient de toucher une pension, ce qui coûte plus de 16 millions d'euros par an à l'Etat, a-t-elle souligné.

POUR LES 18-25 ANS, UN SALAIRE MINORÉ DE 20 %

Le ministère du travail s'est engagé à réduire ses dépenses d'environ 8 millions d'euros sur la période 2012-2015 dans le cadre de l'austérité exigée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour qu'ils continuent à soutenir financièrement la Grèce. Une lutte plus efficace contre la fraude permettrait à la Grèce de remplir une grande partie de ses objectifs sans avoir à rogner sur les prestations sociales, juge le gouvernement.

Louka Katseli défend par ailleurs une mesure qui doit être appliquée cette année, et qui prévoit que les salariés de moins de 25 ans recevront un salaire minoré de 20 % par rapport aux accords collectifs et pourront être licenciés sans indemnités durant leurs trois premières années. "Le taux de chômage des 18-25 ans est de 40 %, a justifié la ministre. La mesure n'a pas pour but de réduire le coût du travail, mais d'inciter les entreprises à créer des emplois pour ceux qui, aujourd'hui, n'ont aucun revenu."
le monde