dimanche 26 juin 2011

Haine raciale : le chef de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, acquitté

Haine raciale : le chef de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, acquitté

Le dirigeant du Parti de la liberté (PVV) était accusé notamment d'avoir comparé l'islam au nazisme.
Le chef de file de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse, a été relaxé jeudi par le tribunal d'Amsterdam. Le dirigeant du Parti de la liberté (PVV), a affirmé que sa relaxe constituait "une victoire pour la liberté d'expression" en Europe, menacée selon lui par l'islam.

Geert Wilders, qui soutient au Parlement le gouvernement du premier ministre libéral, Mark Rutte, devait répondre d'accusations d'outrage à un groupe de personnes et de quatre chefs d'incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse. Il encourait jusqu'à un an de prison ou 7 600 euros d'amende. Il était notamment poursuivi pour avoir comparé le Coran à Mein Kampf d'Adolf Hitler, et avait appelé les musulmans à se conformer à la "culture dominante" ou à s'en aller.

"Les déclarations de M. Wilders ne constituaient pas une critique des individus eux-mêmes mais une critique de leurs croyances", a déclaré le juge, qui a expliqué que "le tribunal juge ces déclarations acceptables en raison du contexte et du débat de société". S'il a qualifié ces déclarations de M.Wilders de "grossières et dénigrantes", le juge a fait savoir qu'"elles ne constituent pas une incitation à la haine."

"Ce n'est pas seulement une grande victoire pour moi-même, c'est une victoire pour la liberté d'expression", a commenté M. Wilders devant la presse à l'issue du jugement rendu par le tribunal d'Amsterdam. "Aussi longtemps que je vivrai, je continuerai de m'exprimer", a assuré le chef de file du Parti pour la Liberté (PVV), qui soutient au Parlement le gouvernement du premier ministre libéral, Mark Rutte. "Cela signifie que c'est légal de critiquer l'islam", a déclaré en anglais à l'intention des médias étrangers le député néerlandais qui s'est dit "extrêmement ravi et content".

PAS D'APPEL POSSIBLE

Ce verdict devrait clore définitivement les poursuites judiciaires à l'encontre de Geert Wilders. Le parquet avait requis la relaxe le 25 mai et les plaignants, en tant que partie civile, n'ont pas le droit d'interjeter appel, selon une porte-parole du tribunal d'Amsterdam.

Le ministère public néerlandais avait décidé dans un premier temps de ne pas engager de poursuites contre le député à la suite de plaintes déposées contre lui. Il y avait été finalement contraint le 21 janvier 2009, par la cour d'appel d'Amsterdam. Ouvert le 4 octobre 2010, le procès de M. Wilders avait été suspendu quelques semaines plus tard à la suite de la récusation des juges, demandée par le prévenu. Les nouveaux juges avaient ordonné le 30 mars la reprise du procès.

Le parti de Geert Wilders, qui affirme lutter contre l'islamisation des Pays-Bas, était arrivé troisième aux élections législatives anticipées du 9 juin 2010 avec 24 sièges de député sur 150.
source le monde