mercredi 18 mai 2011

Pour Guéant, les migrants tunisiens «ont vocation à rentrer dans leur pays»

Pour Guéant, les migrants tunisiens «ont vocation à rentrer dans leur pays»
Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant, en mai 2011.
Les clandestins tunisiens arrivés en France via l'Italie «ont vocation à retourner dans leur pays et ce retour se fera dans le respect de leur dignité», a déclaré mardi à Tunis le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.

«Les migrants tunisiens arrivés en France via l'Italie ont vocation à retourner dans leur pays et ce retour se fera dans le respect de leur dignité», a déclaré M. Guéant au cours d'une conférence de presse à Tunis.

Ce retour, selon le ministre français, se ferait «avec des moyens financiers au titre d'une aide» qui devrait «normalement être fournie par l'Italie».

«Je sais que derrière chaque personne qui quitte le pays il y a une aventure douloureuse et un immense arrachement affectif mais notre politique est claire nous ne pouvons la changer, nous n'acceptons pas l'immigration illégale», a souligné M. Guéant.

Plus de 20.000 Tunisiens ont quitté leur pays après la chute, le 14 janvier, du régime Ben Ali, renversé par une révolte inédite, pour affluer à bord d'embarcations de fortune sur l'île italienne de Lampedusa. Quelque milliers d'entre-eux se sont rendus en France à la recherche d'un emploi, provoquant une crise entre Rome et Paris.

«La France n'est pas fermée à l'immigration (...) mais nous souhaitons que les choses se fassent d'une façon légale et à cet égard nous disposons avec la Tunisie d'un instrument de grande qualité, l'accord signé en avril 2008 qui organise les flux migratoires entre nos pays», un accord qui «s'applique et continuera à s'appliquer», a ajouté le ministre français.
«L'immigration illégale est un échec pour tous»

«L'immigration illégale est un échec pour tous, c'est pour cela que nous souhaitions donner de la vigueur et de l'ampleur à cet accord» et «notre position est claire, nous ne sommes pas favorables à l'immigration illégale», a martelé le ministre français.

D'autre part, selon M. Guéant - un proche de Nicolas Sarkozy -, la France soutient «avec détermination et conviction le processus de transition qui est en cours en Tunisie et qui doit aboutir à la création d'une Tunisie nouvelle».

«C'est la raison pour laquelle, a-t-il dit, le président Sarkozy a décidé en sa qualité de président de cette instance d'inviter la Tunisie à la réunion du G8 (...) Notre intention c'est la mobilisation internationale pour accompagner la Tunisie dans sa marche vers la démocratie et vers une développement économique créateur d'emplois».

La Tunisie va participer avec l'Egypte pour la première fois au G8 prévu les 26 et 27 mai à Deauville (nord-ouest de la France), réunion au cours de laquelle les huit puissances les plus industrialisées devraient adopter des «plans d'action» pour aider ces pays à réussir leur transition démocratique.

«C'est la raison pour laquelle les ministres du gouvernement français se succèdent à Tunis parce que dans tous les domaines de l'action politique nous sommes prêts à aider la Tunisie à réussir la transition et aborder avec succès cette nouvelle phase de son histoire, elle vit un moment exceptionnel, il faut qu'elle réussisse», a insisté M. Guéant.

M. Guéant était arrivé lundi pour sa première visite à Tunis. Il s'est entretenu avec son homologue tunisien Habib Essid, le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, ainsi qu'avec les ministres de la Défense nationale, Abdelkarim Zbidi, du Transport, Yassine Brahim, de l'Emploi et de la formation professionnelle, Saïd Aydi.

Il a signé lundi un accord de coopération dans le domaine de la protection civile.
source libé