samedi 14 mai 2011

L'épouse de l'ex-président Moubarak placée en détention

L'épouse de l'ex-président Moubarak placée en détention
Suzanne Thabet est accusée de s'être enrichie illégalement en abusant de la position de son mari.AFP/FETHI BELAID

Quelques heures après avoir été placée en détention préventive, vendredi 13 mai, dans le cadre de l'enquête sur sa fortune, l'épouse de l'ex-président Hosni Moubarak a été admise en soins intensifs après une attaque cardiaque, a annoncé la télévision égyptienne.

Suzanne Thabet est accusée de s'être enrichie illégalement en abusant de la position de son mari. Vendredi après-midi, l'annonce de son incarcération avait été saluée par plusieurs milliers de manifestants rassemblés sur la symbolique place Tahrir, dans le centre du Caire, pour appeler à l'unité entre chrétiens et musulmans. La foule avait lancé des vivats tandis que des femmes poussaient des youyous en signe de joie.

L'ex-première dame et son époux ont été interrogés, jeudi, dans le cadre d'une enquête pour enrichissement illégal par une équipe du département des gains illicites à Charm el-Cheikh, station balnéaire située sur la mer Rouge où l'ancien chef d'Etat s'est réfugié après sa démission sous la pression populaire, le 11 février. Selon la MENA, les époux Moubarak ont signé pendant leur interrogatoire des décharges en arabe, anglais et français levant le secret sur leurs comptes bancaires en Egypte et à l'étranger.

INTERDICTION DE QUITTER L'ÉGYPTE

C'était la première fois que le couple était interrogé par cette section du ministère de la justice, qui cherche des "preuves qu'ils ont abusé de leur position pour s'enrichir illégalement". Hosni Moubarak, 83 ans, est soigné depuis le 12 avril à l'hôpital international de Charm el-Cheikh après avoir eu un malaise cardiaque pendant un interrogatoire. Chassé du pouvoir il y a trois mois par une révolte populaire, il a été placé le 13 avril en détention dans cet hôpital dans le cadre d'une enquête pour corruption, ainsi que pour la répression meurtrière de manifestations qui réclamaient son départ.

Mardi, la justice a prolongé, pour la deuxième fois en quinze jours, sa détention préventive. Jeudi soir, le département des gains illicites a ordonné qu'il soit détenu pour quinze jours, qui viendront s'ajouter à sa période de détention actuelle, pour enrichissement illégal. Le président déchu, qui a confié le pouvoir à l'armée lors de son départ, avait déjà été interrogé par le bureau du procureur concernant différentes accusations, notamment les tirs contre les manifestants hostiles au pouvoir.

Les deux fils d'Hosni Moubarak, Gamal et Alaa, sont de leur côté incarcérés à la prison de Tora, au Caire, dans le cadre d'enquêtes pour corruption et sur la répression des manifestations. Hosni et Suzanne Moubarak, Alaa et Gamal et leurs épouses ont interdiction de quitter l'Egypte, et leurs avoirs dans le pays ont été gelés.

Depuis la chute de M. Moubarak, deux anciens ministres, celui du tourisme Zoheir Garranah et celui de l'intérieur Habib El-Adli, ont été condamnés pour corruption. Le premier a écopé de cinq ans de prison, le second de douze ans.
Le monde