mercredi 25 mai 2011

Le gouvernement tunisien maintient les élections au 24 juillet

Le gouvernement tunisien maintient les élections au 24 juillet

Le gouvernement de transition tunisien a décidé de maintenir au 24 juillet l'élection cruciale d'une Assemblée constituante, contre l'avis de la commission électorale qui proposait de la reporter au mois d'octobre pour des raisons techniques et logistiques, a-t-il annoncé mardi 24 mai. "Le conseil des ministres a discuté longuement de la proposition de la haute instance pour les élections et il a décidé de respecter la date fixée par le gouvernement et le président, c'est-à-dire l'organisation des élections le 24 juillet", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Taïeb Baccouche. "La haute instance a proposé ce report sans discuter avec le gouvernement", a-t-il souligné. Ainsi, "le gouvernement décide de maintenir le rendez-vous du 24 juillet, en prenant l'engagement d'offrir à la haute instance tous les moyens pour organiser les élections", a-t-il ajouté.

Le président de la haute instance indépendante pour les élections avait en effet proposé, dimanche 22 mai, le report au 16 octobre de l'élection de l'Assemblée constituante. "Le temps sera insuffisant pour préparer tout ce qui est nécessaire à une élection transparente", s'était-il alors justifié. "Nous n'avons pas le choix", avait-il assuré en rappelant qu'"il faut 6 000 agents inscripteurs, 1 500 centres d'inscription, il faut procéder à l'inscription des électeurs, ce qui va prendre au moins un mois, il faut 8 000 bureaux de vote et un total de 40 000 agents scrutateurs, etc."

La question d'un report de ce scrutin – le premier depuis la chute de Ben Ali – faisait polémique ces dernières semaines en Tunisie, dans un contexte incertain, entre difficultés économiques, spectre d'une menace terroriste sur son territoire et débordement du conflit libyen à sa frontière sud.

Une partie de la classe politique, notamment le mouvement islamiste Ennahda (Renaissance), s'est prononcée pour le maintien de l'élection au 24 juillet, en agitant la menace d'une période prolongée d'instabilité en cas de report. "La prolongation de la période transitoire aurait des impacts sur les domaines économique, social et sécuritaire", avait affirmé lundi Ali Laraydh, le porte-parole de ce mouvement durement combattu sous le régime Ben Ali, bien connu des Tunisiens et crédité par les experts du meilleur score aux prochaines élections.
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