vendredi 20 mai 2011

Echange de tirs meurtrier dans le nord de la Tunisie

Echange de tirs meurtrier dans le nord de la Tunisie
Un colonel et un soldat de l'armée tunisienne ainsi que deux Libyens, que les autorités tunisiennes soupçonnent d'appartenir à Al-Qaida, ont été tués mercredi 18 mai dans un échange de tirs dans la localité de Rouhia, à environ 200 km à l'ouest de Tunis, ont indiqué des responsables tunisiens et un témoin.

Selon une source sécuritaire "deux hommes, arrivés de Sbiba [située près de la ville de Kasserine] se sont dirigés vers un parc de stationnement à Rouhia où un gardien les a aidés à transporter leurs bagages, mais il a été surpris par le poids de leurs bagages, et a alerté la police et l'armée". Dans un communiqué, publié en arabe sur sa page Facebook, le ministère de l'intérieur tunisien confirme que "des unités spéciales de la garde nationale et de l'armée avec l'aide de quelques citoyens ont pu aux alentours de 6 h 55 découvrir trois terroristes armés dans la région de Rouhia".

"Ces terroristes ont tiré sur des unités de l'armée et de la garde nationale, blessant trois soldats avec des balles réelles dont l'un d'entre eux, un colonel, est décédé", poursuit le ministère dans son communiqué. Selon la source sécuritaire, "le soldat Walid Haji et le colonel Tahar Ayari sont morts dans ces échanges de tirs".

"Deux de ces terroristes ont été tués, tandis que le troisième a réussi à s'enfuir", poursuit le ministère de l'intérieur. Selon la source sécuritaire, "les deux hommes [...] avaient sur eux des passeports libyens". Une source autorisée a, par ailleurs, déclaré à l'AFP que ces hommes sont "fortement suspectés d'appartenir à Al-Qaida". Ces deux hommes "portaient des ceintures d'explosifs" et il s'agit de "terroristes, fortement suspectés d'appartenir au réseau Al-Qaida", a ajouté cette source.

Le déroulement des événements a été confirmé par un habitant contacté sur place qui a ajouté que deux civils avaient été blessés dont un grièvement et que ce dernier avait été hospitalisé à Tunis. Des hélicoptères de l'armée tunisienne survolaient mercredi la région, a ajouté ce témoin.

Les tensions s'accroissent en Tunisie à l'approche du scrutin du 24 juillet qui doit désigner une Assemblée chargée de réécrire la Constitution après le renversement de Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier. Environ 1 400 personnes ont été arrêtées ces dix derniers jours en Tunisie après des manifestations antigouvernementales qui ont conduit les autorités à imposer un couvre-feu et renforcer les mesures de sécurité, rapporte l'agence de presse tunisienne TAP. Parmi ces personnes, huit ont été inculpées d'homicide volontaire et soixante-deux d'agressions et de violences. Le couvre-feu allégé sera levé à partir de ce mercredi, a annoncé dans un communiqué le ministère de l'intérieur tunisien.
Tirs libyens : la Tunisie menace de saisir le Conseil de sécurité

La Tunisie a menacé mercredi 18 mai de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies si l'armée libyenne, en lutte depuis trois mois contre les insurgés, poursuit ses tirs d'obus de mortier en direction de son territoire, notamment du poste frontalier de Dehiba-Ouazine, a indiqué l'agence de presse officielle tunisienne Tap.

Mardi, au moins quatre roquettes Grad tirées de Libye sont tombées en Tunisie, selon un journaliste de Reuters sur place. Les tirs des forces gouvernementales ont forcé les rebelles à se retirer brièvement du poste frontalier de Dehiba-Ouazine, avant d'en reprendre le contrôle en fin de journée. Trois insurgés ont été tués et plusieurs autres blessés.

"Le gouvernement tunisien a chargé l'ambassadeur de Tunisie à Tripoli de faire part de sa vive indignation aux autorités libyennes", poursuit l'agence en ajoutant que la poursuite de ces violations par les forces pro-Khadafi aura "des conséquences néfastes et immédiates" sur les relations entre les deux pays.

"Ces graves agressions sont de nature à contraindre le gouvernement tunisien à prendre des mesures rigoureuses, dont le renvoi de la question devant le secrétaire général des Nations unies", dit Tap.
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