samedi 14 mai 2011

Consensus européen pour rétablir des contrôles aux frontières

Consensus européen pour rétablir des contrôles aux frontières
Un consensus a été trouvé jeudi entre les ministres de l'Intérieur de l'UE pour élargir les possibilités de rétablir des contrôles aux frontières nationales dans l'espace Schengen dans des «conditions très strictes», a annoncé la présidence hongroise.

«Il y a eu unanimité pour dire que la libre circulation des personnes est un des principaux acquis et qu'il faut le préserver», a souligné le ministre de l'Intérieur Hongrois Sandor Pinter au cours d'un point de presse en marge de la réunion à Bruxelles.

«Pour le préserver il faut renforcer les frontières extérieures de l'Union européenne et interdire le rétablissement de contrôles nationaux, sauf dans des conditions très strictes», a-t-il ajouté.

«L'opinion majoritaire est que les Etats ne doivent pas prendre cette décision seuls, car elle peut engendrer des réactions en chaîne», a-t-il précisé.

«Nous devons éviter les décisions non coordonnées», a pour sa part insisté la commissaire en charge de l'Immigration Cecilia Malmström.

«Le rétablissement de contrôles aux frontières nationales doit être en dernier recours, dans des conditions très précises», a-t-elle affirmé.

«Une très large convergence, pour ne pas dire une quasi unanimité s'est faite sur les propositions de la commissaire», a confirmé le ministre français Claude Guéant.
«La France veut défendre Schengen», soutient Guéant

«Il a été admis qu'il pouvait y avoir des perspectives de rétablissement exceptionnel des contrôles aux frontières nationales dans des situations d'exception, qui nous mettraient dans des situations de crise de caractère systémique», a-t-il précisé.

«La France est tout à fait en phase avec le consensus qui s'est dégagé», a-t-il annoncé.

La proposition de la Commission européenne cite une défaillance d'un Etat membre de Schengen dans le contrôle de sa portion de frontières extérieure et une pression migratoire «forte et inattendue».

Cette proposition fait suite à la dispute entre France et Italie sur l'accueil de 25.000 migrants tunisiens.

Finalement, Paris et Rome s'étaient mis d'accord pour demander un aménagement du traité de Schengen.

Le ministre français a récusé l'intention prêtée à la France de remettre en cause la liberté de circulation.

«La France veut défendre Schengen. Il est menacé par des flux migratoires qui se sont de plus en plus importants et il nous faut absolument éviter que face à des situations difficiles, il y ait des réactions des pays en ordre dispersé», a-t-il affirmé.

«Pour les clauses de sauvegarde qui permettraient de rétablir temporairement dans certains cas exceptionnels des contrôles aux frontières, des critères, des modalités doivent êtres fixés pour éviter que ce soit le libre arbitre de chacun qui commande», a-t-il insisté.

(Source AFP)
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