vendredi 22 avril 2011

SOS-Racisme annonce, mercredi 20 avril, avoir saisi la Cour de justice en raison des propos du ministre de l'intérieur, Claude Guéant

SOS-Racisme annonce, mercredi 20 avril, avoir saisi la Cour de justice en raison des propos du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, relevant, selon elle, de l'incitation à la discrimination raciale et qu'elle juge contraires à la Constitution. L'association estime que les propos réitérés du ministre sur les musulmans et l'islam "ne sont pas un simple dérapage" mais s'inscrivent dans un discours récurrent "fondé pour l'essentiel sur la xénophobie et la discrimination." La Cour de justice de la République statue sur des infractions commises par les ministres pendant l'exercice de leurs fonctions.

Outre SOS-Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), l'association SOS Soutien ô sans papiers et un élu local ont annoncé leur intention de porter plainte contre Claude Guéant.

"PROPOS D'UNE EXTRÊME GRAVITÉ

Dans sa requête, SOS-Racisme rappelle les propos de Claude Guéant le 4 avril en Loire-Atlantique, où il avait déclaré : "En 1905, il y a avait très peu de musulmans en France, aujourd'hui il y en a entre cinq et six millions. L'accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème."

Le texte évoque également des propos tenus au Monde le 15 mars. Le ministre de l'intérieur expliquait que "les Français ont le sentiment que les flux (migratoires) non maîtrisés changent leur environnement. (...) Ils ne sont pas xénophobes. Ils veulent que la France reste la France".

SOS-Racisme reproche, en outre, au ministre d'avoir, le 21 mars, expliqué que Nicolas Sarkozy avait eu raison de prendre "la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis la Ligue arabe et l'Union africaine" concernant la Libye.

"Ces propos sont d'une extrême gravité, en contradiction totale avec les valeurs de la République, valeurs qu'un ministre se doit de promouvoir et non de contribuer à affaiblir", estime Dominique Sopo, président de SOS-Racisme.

Brice Hortefeux, prédécesseur de Claude Guéant, avait été condamné pour injure raciale le 4 juin 2010. L'opposition de gauche accuse Claude Guéant de reprendre systématiquement depuis sa prise de fonctions en février dernier les thématiques du Front national. Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé que Claude Guéant, est "devenu le ministre du FN". La présidente du parti d'extrême droite, Marine Le Pen, a de son côté ironisé sur ce proche de Nicolas Sarkozy, estimant qu'il méritait d'être fait "président d'honneur" du FN.
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