jeudi 28 avril 2011

Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens en garde à vue à Paris et Pantin

Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens en garde à vue à Paris et Pantin

Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des Tunisiens fraîchement arrivés en France, ont été placées en garde à vue mardi soir à Paris et en Seine-Saint-Denis pour "infraction à la législation sur le séjour", indique, mercredi 27 avril, la préfecture de police de Paris.

Quelque soixante-dix Tunisiens, mais aussi Egyptiens, Libyens et Algériens, ont été contrôlées mardi soir dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris et à Pantin. Sur ce total, "une soixantaine" ont été placées en garde à vue, et l'étaient toujours mercredi matin, "pour infraction à la législation". "Leur situation administrative est en cours d'examen", a-t-on indiqué de même source, en soulignant que l'opération policière avait pour "visée d'établir un diagnostic de (leur) situation".

La préfecture de Seine-Saint-Denis a précisé qu'à Pantin quatorze Tunisiens en situation irrégulière, tous majeurs, avaient été interpellés dans le quartier des Quatre Chemins. La police vérifiait en outre mercredi la nationalité de neuf autres personnes arrêtées. L'objectif est de contrôler l'identité de ces personnes et de donner les moyens de repartir dans leur pays à celles qui le souhaitent, a poursuivi la préfecture de Seine-Saint-Denis. Ils font l'objet d'une procédure judiciaire, et un juge devrait se prononcer mercredi sur d'éventuelles expulsions, selon la source policière.

D'après la préfecture de police de Paris, l'opération, qui a épargné un site rue du Chemin-de-Fer (19e), où des distributions de repas sont organisées par des associations, a permis d'établir que toutes ces personnes n'étaient "pas sédentarisées" : "aucun campement n'a pu être identifié".

Me Samia Maktouf, qui défend plusieurs migrants tunisiens, a dénoncé ces interpellations, estimant qu'elles "n'honorent pas la France". "Ils n'étaient pas en train de commettre un délit ni de troubler l'ordre public. Leur seule faute, c'est qu'on ait pu localiser l'endroit où ils dorment" après une petite manifestation mardi, pour demander à "être accueillis dans la dignité", a-t-elle dit. Selon la mairie de Paris, quelque deux cents immigrés tunisiens se trouvent actuellement dans la capitale "dans un état de grande précarité".

Le maire, Bertrand Delanoë (PS), a invité mardi l'Europe, et la France en particulier, à les traiter avec "humanité et dignité". Il a chargé les associations France terre d'asile et Emmaüs de mettre en place des dispositifs de soutien et d'accompagnement social et sanitaire, et d'accès à des hébergements hôteliers.
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