vendredi 22 avril 2011

la reconnaissance d'un Etat palestinien?

Le président de l'Autorité palestinienne a été reçu, jeudi 21 avril, à Paris par le président Nicolas Sarkozy pour, a dit Mahmoud Abbas, lui "demander conseil" sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Selon l'Elysée, le président de la République a fait part à M. Abbas de son "soutien très clair aux efforts visant à la création d'un Etat palestinien", et de la volonté de Paris de travailler avec l'Autorité palestinienne à la préparation d'une conférence des donateurs que la France se dit prête à accueillir en juin.

Vers un Etat palestinien reconnu ? Le président de l'Autorité palestinienne veut demander en septembre à l'Assemblée générale de l'ONU de reconnaître un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza, occupés par Israël depuis 1967. Toutefois, a-t-il dit au Figaro, "la reconnaissance n'est pas une alternative aux négociations. Nous souhaitons reprendre les pourparlers" avec Israël.

Il tire des contacts qu'il a eus avec les dirigeants du monde entier, dont le président français, des conclusions relativement optimistes."On ne peut pas dire que ces Etats ou ces organisations ont promis. Mais tous les signes de ces Etats ou organisations montrent qu'ils attendent le bon moment pour reconnaître l'Etat palestinien", a-t-il déclaré jeudi sur France 24. Il en veut pour preuve le fait que nombre de pays ont, ces derniers temps, élevé au rang d'ambassadeur leur représentant auprès de l'Autorité palestinienne.

Dans l'attente d'un signe clair des Etats-Unis. Pour M. Abbas, le fait que le président américain, Barack Obama, se soit dit favorable à la solution des deux Etats constitue également un "signe clair" : "Nous avons beaucoup d'indices, beaucoup de signes que les Etats-Unis veulent reconnaître l'Etat palestinien."

Le président de l'Autorité palestinienne a exhorté les Américains à agir en faveur d'un Etat palestinien. "Les Etats-Unis, en tant que grande puissance, ont le devoir de faire des propositions. Ce sont eux qui peuvent convaincre Israël, a-t-il expliqué au Figaro. Tant qu'Obama est à la Maison-Blanche, le président doit s'occuper des affaires du monde jusqu'au dernier jour. Bill Clinton et George Bush ont tous deux travaillé jusqu'au dernier moment."

Paris pourrait reconnaître un Etat palestinien. Face au blocage des négociations de paix, interrompues après une brève relance en septembre, Paris semble envisager sérieusement une reconnaissance de l'Etat palestinien, même en l'absence d'accord entre les deux parties. François Fillon a ainsi déclaré, le 22 mars, que 2011 "doit être aussi l'année de la création d'un Etat palestinien".

Depuis sa prise de fonctions fin février, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est exprimé à deux reprises en ce sens : "C'est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre", a-t-il ainsi déclaré cette semaine.

"La reconnaissance de l'Etat de Palestine est une option à laquelle nous réfléchissons actuellement avec nos partenaires européens, dans l'optique de créer un horizon politique à même de relancer le processus de paix", a encore déclaré jeudi à New York l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.

Pour l'instant, 110 pays ont reconnu la Palestine en tant qu'Etat, Dans un rapport, le FMI écrit que l'Autorité palestinienne "est désormais capable de mener la politique économique solide qu'on attend d'un futur Etat palestinien viable".

Réconciliation Hamas-Fatah. Le président français a également apporté son soutien aux initiatives de Mahmoud Abbas en vue d'une réconciliation inter-palestinienne. Le dirigeant palestinien s'est notamment dit prêt à se rendre à Gaza, où règne le mouvement islamique Hamas.

"J'ai parlé avec le président Sarkozy de la réconciliation palestinienne et de l'initiative que j'ai lancée pour me rendre à Gaza afin de former un gouvernement de techniciens et de choisir la date des prochaines élections. Il m'a demandé de dire que la France soutenait cette démarche", a lui-même rapporté à la presse M. Abbas après la rencontre.
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