samedi 30 avril 2011

RASSEMBLEMENT le 1er mai 2011, de 11h à 12h Pont du Caroussel

RASSEMBLEMENT le 1er mai 2011, de 11h à 12h Pont du Caroussel. Paris 75001
Appel pour un 1er mai de refus du racisme et de la xénophobie RASSEMBLEMENT le 1er mai 2011, de 11h à 12h Pont du Caroussel. Paris 75001 mardi 19 avril 2011 Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée. Il ne savait pas que des mains criminelles allaient le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les auteurs venaient de quitter le défilé du Front national. Seize ans plus tard, les discours de stigmatisation, de discrimination et de rejet de l’autre ont fait tache d’huile. Le Président de la République lui-même a osé montrer du doigt les Rom en les accusant de délits qu’ils n’avaient pas commis, demander que les Français naturalisés aient moins de droits que les Français de naissance, valider l’équivalence lepéniste entre immigration et insécurité. De loi Hortefeux en loi Besson, de traque des sans papiers en refoulement de demandeurs d’asile, de « débat » sur l’identité nationale en « débat » sur l’Islam et la laïcité, les gouvernants actuels ont pris la terrible responsabilité d’encourager la montée de l’intolérance et de la haine. A quelques mois d’échéances décisives, c’est le vivre ensemble démocratique qui est désormais menacé. Nous, citoyens et organisations fidèles aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Il est temps de dire notre refus de cette dérive dangereuse, de faire barrage à la lepénisation des esprits et des politiques. Oui, il faut barrer la route à l’extrême droite, barrer la route aux idées de haine qui ont tué Brahim Bouarram. C’est pourquoi toutes les organisations qui, depuis le 4 septembre 2010, se sont réunies « contre la politique du pilori et contre la xénophobie » appellent à un rassemblement le 1er mai 2011, à Paris à 11h au pont du Carrousel et dans le plus grand nombre possible de villes de France : • Pour rendre hommage à la mémoire de Brahim Bouarram et à toutes les victimes des crimes racistes • Pour dénoncer les discours et les lois xénophobes qui mettent en danger les étrangers et discriminent les citoyens selon leurs origines ou leurs croyances • Pour appeler à en finir avec tout ce qui, depuis des années, défigure la République. RASSEMBLEMENT le 1er mai 2011, de 11h à 12h Pont du Caroussel. Paris 75001 Premiers signataires : l’ACORT, AC, ACTIT, AMF, ATF, ATMF, ARAC, l’ARDHIS, ASDHOM, AFASPA, ATTAC France, CCFD, CISA, Autremonde, CIMADE, CEDETIM-IPAM, CGT éduc’action, le collectif l’égalité d’abord, CRAN, CRID,Droit Au Logement, Droit solidarité, Emaus international, FASTI, la fondation Copernic, Fédération Générale des PEP, La Ferc-CGT, France terre d’asile, FSU, FTCR, GISTI, L’Inter-LGBT, LDH, MJS, Marche européenne, Mouvement de la paix, MRAP, RESF, REMCC, le SNESUP-FSU, SNJ-CGT, SOS Racisme, SAF, SUD éducation, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Terre solidaire, Union syndicale solidaire, USP, MPEF. Partis politiques : Gauche unitaire, PCF, République et socialisme, la FASE, le parti socialiste, la gauche cactus, FG.PEP, Les alternatifs, le parti de gauche,MJS, le PCOT, le PCOF, PIR, MAN, EELV, La Voie Démocratique

Communique de la Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’étranger (DCTE) : Appel du 1er mai

Communique de la Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’étranger (DCTE) : Appel du 1er mai
Paris, le 29 avril 2011 DCTE s’associe à la fête du premier 1er mai de la révolution de la dignité en Tunisie, pour la démocratie, l’égalité et le progrès. DCTE est née récemment de la rencontre entre des associations, des groupes citoyens et d’hommes et de femmes indépendants, tunisiens et tunisiennes installés partout dans le monde. Un seul but les anime : participer à la réalisation des objectifs de la révolution en Tunisie : un état démocratique et une société juste, égalitaire et moderne. Le peuple Tunisien est en passe d’installer la deuxième république tunisienne avec l’élection d’une assemblée constituante qui aura lieu le 24 juillet 2011 et qui aura pour tâche principale la rédaction d’une nouvelle constitution suivie de l’élection des représentants du peuple sur les plans exécutif et législatif. La DCTE salut la mesure concernant la parité des listes et la mise à l’écart des responsables de l’ancien régime. Les Tunisiennes et les Tunisiens vivant à l’étranger sont partie prenante dans la réussite de ce processus de transition pour la réalisation de la démocratie et le développement économique, social et culturel de notre pays dans le respect de l’environnement. Longtemps tenus à l’écart, ils revendiquent aujourd’hui, en tant que partie intégrante du peuple tunisien, d’avoir une juste représentation dans les élections futures sur la même base qu’à l’intérieur du pays et veulent jouer pleinement leur rôle dans son développement. DCTE a pour vocation de fédérer des initiatives citoyennes qui oeuvrent dans ce sens. Parmi les difficultés liées à cette période de transition et aux problèmes économiques que rencontre notre pays, un certain nombre de nos compatriotes, surtout des jeunes, mettent leurs vies en péril pour rejoindre l’Europe misant sur l’élan de sympathie à l’égard des révolutions arabes. Ils ont vites déchantés en voyant l’accueil que leur réservent les gouvernements italien et français pour de basses raisons électoralistes. DCTE condamne fermement l’attitude du gouvernement français, qui s’inscrit dans le déni des valeurs de solidarité qui ont honoré la France en d’autres circonstances, en pourchassant ces migrants parvenus en France munis pourtant de permis délivrés par un autre état de l’Union Européenne. Nous saluons toutes les actions de solidarité d’associations françaises, étrangères ou tunisiennes ainsi que l’attitude solidaire de la Mairie de Paris et des forces de progrès en France. Nous sommes sûrs que tous les signataires de la Dynamique continueront à s’impliquer dans l’aide active à nos concitoyens et lutteront pour obtenir une réponse digne à leurs situations.
Par : Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (DCTE)

شتباكات عنيفة بين القوات التونسية وقوات القذفي في منطقة الذهيبة الحدودية

شتباكات عنيفة بين القوات التونسية وقوات القذفي في منطقة الذهيبة الحدودية


القاهرة- (د ب أ): يشهد معبر الذهيبة/ وازن الحدودي بين تونس وليبيا قصفا عشوائيا منذ مساء الخميس، وتبادل اطلاق نار مكثف بين الثوار الليبيين وقوات القذافي التي تمكنت من فرض سيطرتها على الجانب الليبي من المعبر لمدة أربع ساعات قبل أن يستعيده الثوار.
ونقلت وكالة (تونس أفريقيا) للأنباء عن مصادر عسكرية وأمنية القول بأن العشرات من طرفي القتال على الأراضي الليبية لقوا حتفهم، بالإضافة إلى إصابة نحو 20 شخصا.

وأثار فرار كتائب العقيد القذافي إلى تونس صباح الجمعة، عقب اشتباكاتهم مع الثوار بالمنطقة الحدودية بليبيا، حالة من الفوضى في مدينة الذهيبة حيث اقتحمت حوالي 15 سيارة تابعة لقوات القذافي أحياء المدينة.

وأشارت وكالة الانباء التونسية إلى أن "وحدات الجيش الوطني وحرس الحدود عززت تواجدها لحماية الحدود الوطنية وتولت مصادرة أسلحة الثوار لدى لجوئهم إلى التراب التونسي ومراقبة تحركات الكتائب على الحدود من الجانب الليبي".

وكانت الخارجية التونسية قالت في بيان الخميس إنها "تتابع ببالغ الانشغال التصعيد العسكري الخطير في منطقة وازن القريبة من منفذ الذهيبة على الحدود التونسية الليبية".

وأضافت إن "إطلاق النار باتجاه التراب التونسي في منطقة آهلة بالسكان يشكل خرقا لحرمة التراب التونسي ومساسا بأمن المواطنين بالمنطقة".
alkouds

فرار 522 سجينا من أحد السجون التونسية

فرار 522 سجينا من أحد السجون التونسية

تونس ـ (يو بي أي) قال مصدر رسمي إن 522 سجينا تونسيا تمكنوا الجمعة، من الفرار من السجن بمدينة القصرين الواقعة على بعد نحو 190 كيلومترا جنوب غرب تونس العاصمة.
ونقلت وكالة الأنباء التونسية الحكومية مساء الجمعةعن مصدر عسكري قوله إن عملية الفرار الجماعي هذه تمت "إثر نشوب حريق داخل السجن المذكور".

وأكدت أن هذا الحريق لم يخلف خسائر بشرية، حيث لم تسجل وفيات أو إصابات،وأشارت إلى أن أسباب الحريق لا تزال إلى حد الآن مجهولة.

وكانت وزارة العدل التونسية أكدت نشوب الحريق المذكور، وتعهدت بإجراء تحقيق حول ظروف وملابسات هذا الحادث للوصول إلى الحقيقة.

ولم تفلح هذه التأكيدات في طمأنة سكان مدينة القصرين،حيث عمت حالة من الرعب والخوف صفوف المواطنين،فيما سارع أصحاب المحلات التجارية والمؤسسات الخدماتية إلى غلق محلاتهم تحسبا لما قد يصدر عن الفارين من أعمال شغب وعنف.
alkouds

L'Egypte va rouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza afin d'alléger le blocus imposé par Israël à ce territoire

L'Egypte va rouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza afin d'alléger le blocus imposé par Israël à ce territoire, a annoncé vendredi 29 avril le ministre des affaires étrangères égyptien, Nabil Al-Arabi, sur la chaîne de télévision Al-Jazira.

L'Egypte "va prendre des mesures importantes pour aider à alléger le blocus dans les jours à venir", a-t-il dit, précisant que son pays n'acceptera plus que le terminal frontalier situé à Rafah reste bloqué. M. Arabi a qualifié de "honteuse" la décision de fermer ce terminal, seul point d'entrée de la bande de Gaza à ne pas être contrôlé par Israël.

L'Egypte n'ouvrait jusqu'ici qu'exceptionnellement le terminal de Rafah, pour des raisons humanitaires, comme en février dernier, notamment.
le monde

قوات القذافي تقصف المعارضة قرب حدود تونس

قوات القذافي تقصف المعارضة قرب حدود تونس


الذهيبة- رويترز: قال شاهد من رويترز إن قوات العقيد الليبي معمر القذافي قصفت الخميس مواقع للمعارضة المسلحة حول معبر حدودي مع تونس.
وقال مصور من رويترز إن بعض قذائف المدفعية سقطت أيضا فيما يبدو على الجانب التونسي من الحدود.

وسيطر مقاتلون في المعارضة الليبية من منطقة الجبل الغربي الليبية على معبر الذهيبة وازن الحدودي الأسبوع الماضي وكانوا يتوقعون هجوما من جانب قوات القذافي.
alkouds

l'Etat palestinien , c'est maintenant

Le Proche-Orient est à la croisée des chemins. La poursuite de la colonisation israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l'impasse. Le désespoir risque de provoquer l'éclatement d'une troisième Intifada. A l'heure où les peuples arabes reprennent en mains leur destin, seule une reconnaissance généralisée de l'Etat de Palestine dans les frontières d'avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, peut ouvrir une perspective nouvelle.

Or, le 24 septembre 2010, le président Barack Obama a proposé à l'Assemblée générale des Nations unies de "revenir l'année prochaine avec un accord qui amènera un nouvel Etat membre aux Nations unies, un Etat palestinien indépendant et souverain, qui vive en paix avec Israël".

Ce moment est venu. Le président Mahmoud Abbas a entamé une tournée afin d'obtenir la reconnaissance de l'Etat de Palestine. En Israël même, des personnalités, pour la plupart issues du Mossad, du Shin Bet, de l'armée et du monde des affaires, ont rendu publique une "Initiative de paix israélienne" en faveur de la création d'un Etat palestinien à côté de celui d'Israël. Cette initiative a été suivie d'une pétition dans le même sens signée par une soixantaine de personnalités, dont dix-sept lauréats du prix Israël, une des plus hautes distinctions en matière d'art, de sciences, de lettres. Les signataires ajoutent : "Nous avons regardé autour de nous, constaté ce qui se passe dans les pays voisins et nous nous sommes dit qu'il est temps pour les Israéliens de faire entendre leur voix."

Nous exhortons la communauté internationale à prendre enfin ses responsabilités : soixante-quatre ans après l'avortement du plan de partage de la Palestine qu'elle ne s'est pas donné les moyens d'appliquer, il lui revient d'assurer un règlement définitif, juste et durable fondé sur le droit international.

La France et l'Union européenne doivent prendre l'initiative en reconnaissant sans attendre l'Etat palestinien dans les frontières d'avant la guerre de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, et en appelant l'ONU à faire de même sans délai. Mais nous ne pouvons nous en remettre aux seules autorités nationales et internationales.

Notre responsabilité de citoyens est aussi de mobiliser l'opinion pour qu'elle pèse dans ce sens. C'est pourquoi nous invitons les personnalités et les intellectuels de toutes origines, tendances et sensibilités à se joindre à cet appel.

Pour que la paix l'emporte sur la guerre. Pour empêcher de nouvelles tragédies. Pour assurer l'avenir des deux peuples vivant sur cette même terre.
Jean Christophe Attias, directeur d'études à l'EPHE (Sorbonne) ;
Bertrand Badie, politologue ;
Jean Baubérot, historien et sociologue ;
Esther Benbassa, directrice d'études à l'EPHE (Sorbonne) ;
Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite (université Paris VII-Diderot) ;
Jean Daniel, éditorialiste, écrivain ;
François Gèze, éditeur ;
Gisèle Halimi, avocate, ambassadrice de l'Unesco ;
Stéphane Hessel, ambassadeur de France ;
Daniel Lindenberg, professeur émérite (université Paris-VIII-Saint-Denis) ;
Roger Martelli, historien ;
Edgar Morin, sociologue ;
Pierre Nora, historien ;
Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien ;
Joël Roman, philosophe ;
François Salvaing, écrivain ;
Dominique Vidal, historien et journaliste.
le monde

De violents affrontements opposaient jeudi 28 avril insurgés et loyalistes libyens des deux côtés du poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba

De violents affrontements opposaient jeudi 28 avril insurgés et loyalistes libyens des deux côtés du poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba, conquis par des insurgés, tandis qu'un millier de personnes évacuait Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli.

Extrême tension à la frontière. "Une dizaine de projectiles sont tombés en territoire tunisien près des maisons. Les élèves ont quitté l'école. Les habitants sont terrés chez eux", a rapporté un responsable de la Maison des jeunes de Dehiba. Selon lui, les tirs se sont déroulés de 14 h 30 à 15 heures dans cette ville située à environ 200 km au sud de Ras Jdir, principal point de passage entre la Libye et la Tunisie.

En début de soirée, plusieurs sources indiquaient que les insurgés opposés au colonel Kadhafi avaient repris en fin d'après-midi le poste-frontière de Dehiba lors d'un violent affrontement au cours duquel huit soldats loyalistes ont été tués.

Avancée des kadhafistes dans le Sud-Est. Les forces loyales à Kadhafi ont pris le contrôle jeudi de la ville d'Al-Koufra, dans le sud-est de la Libye, a annoncé la rébellion. "Une soixantaine de 4×4, avec à leur bord quelque 250 soldats libyens, sont arrivés à Al-Koufra", a déclaré un combattant rebelle. Les insurgés se sont retirés après "avoir peu résisté", a-t-il déclaré, précisant que les pro-Kadhafi "contrôlaient maintenant les trois quarts de la ville".

Evacuation humanitaire à Misrata. Un bateau transportant un millier de personnes évacuées de la ville libyenne assiégée de Misrata, dont des centaines de réfugiés nigériens et un blogueur français grièvement blessé, est arrivé jeudi à Benghazi, fief de la rébellion libyenne.

Des ressortissants africains évacués de Misrata arrivent à Benghazi, jeudi.

Des ressortissants africains évacués de Misrata arrivent à Benghazi, jeudi.REUTERS/YANNIS BEHRAKIS

Le port de Misrata, troisième ville de Libye, a été la cible mardi de bombardements menés par les forces de Mouammar Kadhafi, qui ont obligé le navire affrété par l'Organisation internationale des migrations (OIM) à rester au large pour n'accoster que mercredi matin, une fois le port "sécurisé" par les rebelles.

Le bateau a embarqué 1 091 passagers, en très grande majorité des Nigériens, qui doivent être emmenés dans un camp de réfugiés construit dans le centre de Benghazi. Il transportait aussi des Soudanais, Egyptiens, Tunisiens ainsi que 30 Libyens nécessitant des soins et 50 accompagnateurs.

Un Français parmi les évacués. Parmi les blessés, un jeune blogueur français, dans un état critique après avoir été touché à la nuque par une balle perdue le 23 avril. Le jeune homme, Baptiste Dubonnet, a été emmené au centre médical de Benghazi, sous assistance respiratoire et sédatifs, ont précisé des sources médicales. "Son état est stable médicalement, comme lorsque nous l'avons pris en charge", a indiqué le Dr Imad Talahma.

Cinq amis du blogueur ont indiqué dans un mail commun s'être rendus avec élui à Misrata afin de couvrir le soulèvement libyen pour des médias alternatifs.

Selon l'OIM, près de 626 000 personnes ont fui les violences en Libye, et l'organisation en a évacué plus de 5 500, pour la plupart des travailleurs étrangers coincés dans le pays.
le monde

l'endroit où se retrouvent les sans-papiers tunisiens depuis près d'un mois

Tout au nord de Paris, accolé au périphérique, l'endroit où se retrouvent les sans-papiers tunisiens depuis près d'un mois n'est pas facile à trouver. Et pourtant, ce petit square de la porte de la Villette ne désemplit pas. Jeudi 28 avril matin, une petite centaine de Tunisiens assistaient au balai continu des membres d'associations humanitaires, mais aussi des journalistes et des politiques venus à leur rencontre.

Dans un brouhaha permanent, chacun essaie d'obtenir les dernières informations sur "ceux qui se sont fait choper". Mercredi soir, une "cinquantaine" de policiers sont venus interpeller les migrants au moment du dîner. Selon les associations, des dizaines de Tunisiens ont été conduits au commissariat.

Un groupe se forme spontanément autour de Nabil, qui vient tout juste d'être relâché du commissariat. Les yeux clairs, le teint sombre, le jeune homme raconte que "tout s'est passé très vite : on nous servait à manger, et les policiers sont arrivés, en criant. On ne comprenait rien, ils ne nous expliquaient pas, on avait tous très peur". D'un geste, il explique avoir dû laisser ses empreintes. Le jeune homme a été relâché, sans pouvoir expliquer vraiment pourquoi :"On m'a donné un papier, je dois quitter le territoire d'ici sept jours." Quand il finit son récit, les autres Tunisiens l'acclament.

"L'AVENIR, ÇA N'EXISTE PAS"

La préfecture de police a annoncé qu'une "majorité" de ces Tunisiens "ont ou vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière". Un geste fort pour montrer l'exemple, et prévenir la venue de nouveaux migrants. Une décision qui provoque la colère dans le square : "On le sait, on est arrivés au mauvais moment, on est que des jouets dans la politique", martèle Amal, 44 ans. "Le problème c'est que tant qu'on est un enjeu politique, pour nous, l'avenir, ça n'existe pas."

Ils ont tous conscience d'être au cœur des débats. Sourire aux lèvres, un jeune homme de 17 ans raconte avoir découpé les photos dans les journaux pour les envoyer à sa mère. Leur futur se décide dans les plus hautes sphères de l'Etat : mardi 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se rencontraient pour régler leurs différends sur le contrôle de l'immigration. "A force d'entendre parler de ces deux-là, on a l'impression que c'est comme de la famille… Ils ont la même importance dans notre vie en tous cas !" lance l'un des migrants.

Lassaad est arrivé il y a deux mois à Paris. Quatre jours par semaine, il dort dans un parc.

Lassaad est arrivé il y a deux mois à Paris. Quatre jours par semaine, il dort dans un parc.Charlotte Chabas

Lassaad, arrivé il y a deux mois à Paris, vient du sud de la Tunisie, près de la frontière libyenne. Il lui aura fallu une semaine et près de 1 500 euros pour gagner la capitale. A Vintimille, il n'a pas pu prendre le train. Il a franchi la frontière à pied, et marché 40 kilomètres pour rejoindre Nice. Depuis son arrivée à Paris, il dort trois jours par semaine chez un ami à lui, dans un petit appartement près du métro Crimée (19e arrondissement). Le reste du temps, il dort dans le parc de la Villette, sous une tente à demi arrachée. "Pas vraiment une tente berbère traditionnelle", plaisante-t-il.

DES HOMMES "À BOUT DE FORCE"

Il reconnaît "être à bout de forces, comme la plupart des gens ici". La tension est telle que les échauffourées sont fréquentes. Le ton monte facilement, pour le moindre prétexte. A midi, une association vient distribuer du pain, quelques sandwiches pour les plus chanceux. Une heure plus tard, c'est une distribution de vêtements qui provoque une cohue. "On en finit par se battre pour trois slips. Quand on ne nous respecte pas, on devient comme des bêtes…", commente Lassaad, un peu à l'écart. A 29 ans, il semble plus calme mais "c'est surtout parce [qu'il est] malade depuis une semaine". Avec cinquante euros pour toutes économies, il préfère attendre que les associations distribuent des médicaments. "Pour ça, moi aussi je me battrai peut-être."

En six ans, c'est la troisième fois qu'il essaie de s'installer en France. Ses six frères et sœurs l'ont regardé partir. "Ils espèrent tous que je réussisse, parce qu'on a beau dire, la France ça reste un rêve pour tout le monde en Tunisie." Les six derniers mois, il travaillait dans un hôtel cinq étoiles, sur la côte : "A la fin de mon contrat, le patron m'a dit qu'il n'y avait pas assez d'argent pour me payer. C'est tout le temps pareil." De son passage en Italie, il a gardé quelques expressions. Presque toutes ses phrases sont ponctuées d'un "mamma mia" lassé.

RÉVOLUTION SANS EFFET

Comme Lassaad, ils expliquent tous être venus pour "gagner leur vie, envoyer de l'argent en Tunisie". Des motivations économiques plus fortes que jamais, malgré la révolution de jasmin qui a fait chuter Ben Ali. Pour Ayeb, 23 ans, étudiant en économie gestion, "la vraie révolution, celle qui nous sortira de la misère, ça ne sera pas avant cinq ans". La discussion s'engage, les pronostics vont bon train : "Pas cinq ans, dix… Il faut reconstruire toute l'économie !" Beaucoup affirment avoir manifesté contre Ben Ali. "On aimerait faire la même chose ici, mais si on prend des pancartes, la police va nous tomber dessus", reprend l'étudiant.

Ayeb a déjà été arrêté par la police. Il devait quitter le territoire avant le 4 avril.

Ayeb a déjà été arrêté par la police. Il devait quitter le territoire avant le 4 avril.Charlotte Chabas

"Quand la Tunisie aura besoin de moi et de mes bras, je rentrerai", reprend Ayeb. En attendant, il espère que "tous les politiques arrêteront leur blabla", et qu'ils les "laisseront tranquilles". De Paris, il n'aura vu presque que ce square pour l'instant, "et c'est loin de ressembler aux guides touristiques que j'avais lu".
le monde

jeudi 28 avril 2011

عودة فلسطين لمصر الثورة

عودة فلسطين لمصر الثورة

عبد الباري عطوان
حدثان وقعا امس كانا على درجة كبيرة من الاهمية من حيث دلالاتهما السياسية والاستراتيجية، الاول: توقف تدفق الغاز المصري الى اسرائيل بعد تفجير خط الانابيب الناقل له من قبل مجموعة مجهولة استهدفته في صحراء سيناء. الثاني: توصل حركتي 'فتح' و'حماس' الى 'تفاهمات' بعد اجتماعات مكثفة في القاهرة، تنص على تشكيل حكومة انتقالية من شخصيات فلسطينية مستقلة، تشرف على انتخابات تشريعية ورئاسية في غضون عام.
بالطبع فاننا نعارض اي عمل يمس الامن القومي المصري، ولكن من الانصاف القول ان الهجوم على انبوب الغاز في العريش يتساوق مع مشاعر الغضب والكراهية التي يكنها المصريون لاسرائيل والعلاقات التجارية قبل الدبلوماسية معها، ورفضهم بيع الغاز المصري بأسعار اقل كثيرا من سعره في الاسواق العالمية. بل لا نبالغ اذا قلنا ان الغالبية الساحقة من الشعب المصري لا تريد بيع اي غاز مصري لاسرائيل حتى بعشرة اضعاف سعر السوق.
فاحدث استطلاعات الرأي التي اجريت قبل اسبوع كشفت ان اكثر من نصف الشعب المصري يريد الغاء اتفاقات كامب ديفيد التي وقعها الرئيس محمد انور السادات عام 1979، وعودة مصر بالتالي الى مواقفها الوطنية الصلبة في مواجهة الغطرسة الاسرائيلية وما ينتج عنها من احتلالات للارض العربية وسياسات استيطانية عدوانية.
ولعله ليس من قبيل الصدفة ان يقع الهجوم على انبوب الغاز المصري المتجه الى اسرائيل، وتعطيله بالكامل، في وقت تتواصل فيه التحقيقات مع السيدين علاء وجمال مبارك في سجن طرة بتهمة تلقي عمولات ضخمة من وراء عقود وصفقات بيع الغاز الى اسرائيل، فهناك شبهات بان رجل اعمال مصرياً كبيراً كان واجهة نجلي الرئيس في هذه الصفقات.
ايقاف الغاز المصري الى اسرائيل، التي بدأت تعد العدة فعلا لهذه الخطوة، وتبحث عن البدائل في اماكن اخرى، لا يجب ان يتم من خلال التفجير في رأينا، وانما من خلال قرار سيادي من المحكمة المصرية التي تبحث حالياً دعوى مقدمة من السفير ابراهيم يسري، هذا الرجل الشجاع الذي سخر ما تبقى من حياته لفضح جميع حلقات الفساد المتعلقة بصفقات الغاز، ومنع اي غاز مصري عن اسرائيل لاسباب مبدئية تتعلق برفضه الكامل لاتفاقات كامب ديفيد.
رجل اعمال فلسطيني كبير على دراية كاملة بملف الغاز المصري وصفقاته المذكورة بحكم دوره في التفاوض مع الطرف الاسرائيلي لاشهر عدة لبيع غاز قطاع غزة الى اسرائيل (القطاع ما زال تحت الاحتلال الاسرائيلي من الناحية القانونية) اكد لي شخصياً انه رفض صفقة مماثلة للصفقة المصرية، وبالاسعار نفسها، لان الغاز المصري كان يباع في حينه باقل من ثلاثة دولارات للمتر المكعب، بينما سعره الحقيقي في الاسواق الدولية ضعف الثمن المذكور.
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اما دلالة الحدث الثاني، وهو توقيع طرفي المعادلة السياسية الفلسطينية، اي حركتي 'فتح' و'حماس' على اتفاق مصالحة ينهي الانقسام الفلسطيني، فتتلخص في عودة مصر بقوة لدورها القيادي في المنطقة العربية كرافعة اساسية للقضية العربية المركزية، وهذا تطور كبير ولافت يستحق الثناء والترحيب.
المصالحة الفلسطينية تعثرت لان نوايا الرئيس المصري المخلوع حسني مبارك ونظامه لم تكن سليمة، فالرئيس مبارك كان يريد توظيف هذه المصالحة في خدمة المخططات الاسرائيلية، من حيث جر حركة حماس والفصائل الفلسطينية الاخرى الى مستنقع المفاوضات العبثية، وتحويل الفلسطينيين جميعاً الى حراس لاسرائيل ومستوطناتها.
مصر الثورة تتعاطى مع الملف الفلسطيني بطريقة مختلفة كلياً، وتتبع استراتيجية تتماشى مع تطلعات الشعب المصري ومشاعره الحقيقية المشرفة تجاه الاغتصاب الاسرائيلي للارض المحتلة، فالسيد نبيل العربي وزير الخارجية الذي خلف احمد ابو الغيط اكد منذ اللحظة الاولى ان بلاده تعارض بشدة اي عدوان اسرائيلي على قطاع غزة، واتهمت اسرائيل المشير حسين طنطاوي رئيس المجلس العسكري الحاكم بانه كان يعارض تشديد الحصار على قطاع غزة ومنع تهريب اسلحة على عكس اللواء عمر سليمان رئيس جهاز المخابرات والذراع اليمنى للرئيس حسني مبارك.
الوحدة الوطنية الفلسطينية هي أخطر سلاح موجه الى اسرائيل، خاصة انها تعود بقوة مع تأجج الثورات العربية التي تريد الاطاحة بانظمة ديكتاتورية فاسدة، وانهيار نظام مبارك عميد هذه الانظمة، والعمود الفقري في ما يسمى محور الاعتدال العربي الذي كان يستجدي السلام مع اسرائيل، ويقيم علاقات تطبيعية معها، ويتآمر على حركات المقاومة في كل من فلسطين ولبنان.
ومن هنا لم نستغرب اصابة بنيامين نتنياهو رئيس وزراء اسرائيل بحالة من الهلع وانعدام الوزن بعد سماعه انباء توقيع اتفاق المصالحة الفلسطينية، وهو هلع عبر عنه في تصريحاته التي اطلقها يوم امس وقال فيها ان على الرئيس الفلسطيني محمود عباس ان يختار بين اسرائيل وحماس. وانه لا يمكن ان يأمل بتوقيع اتفاق سلام مع اسرائيل اذا مضى قدماً في اتفاق المصالحة هذا.
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الرئيس محمود عباس اختار السلام مع 'حماس' على السلام المغشوش والمزور مع اسرائيل، ونعم الخيار، فالتصالح مع ابناء شعبه، ووضع حد لمفاوضات مهينة، هو الرهان الوطني الحقيقي الذي يضع الشعب العربي الفلسطيني على طريق الحرية والاستقلال بعد سنوات من الاذلال والمهانة على موائد لئام عملية سلمية لم تثمر الا العدوان على قطاع غزة، والمزيد من المستوطنات والاقتراب من التفريط بالثوابت الفلسطينية.
الشعب الفلسطيني بدأ يتخلص من عقدة الخوف من امريكا واسرائيل معاً، وبات يستعد لاطلاق انتفاضته الثالثة، ولعل نتنياهو، وهو يطلق مثل هذه التهديدات الجوفاء للرئيس عباس، يشعل فتيلها بارتكاب حماقة جديدة على غرار حماقة آرييل شارون استاذه ومعلمه عام 2000 عندما قرر زيارة المسجد الاقصى وتدنيس باحته في استفزاز علني للشعب الفلسطيني والامة الاسلامية كلها من خلفه.
اتفاق المصالحة الفلسطينية سيصمد ليس فقط لانه يجسد طموحات الشعب الفلسطيني، وانما ايضاً لانه يرتكز على ارضية مصر الثورة، مصر الجديدة، مصر الكرامة والعزة، مصر شباب التحرير التي انتظرناها اكثر من اربعين عاماً وها هي تعود الينا شابة رشيقة تنهض كالمارد من بين ركام الفساد والعبودية لاسرائيل وامريكا.
وكما ان نجاح ثورة مصر، جعل من الثورة حالة عربية، فان عودة الدبلوماسية المصرية لتخدم مصلحة امتها بدلا من اعدائها يستطيع ان يغير الموازين الاستراتيجية في المنطقة، وهو ما بدأنا في رؤية بوادره.
alkouds

Terrorisme : l'étrange info des USA sur la mosquée de Lyon

Terrorisme : l'étrange info des USA sur la mosquée de Lyon

Un document des services de renseignement américain révélé par WikiLeaks identifie la Grande Mosquée de Lyon comme l'une des neuf bases arrière du terrorisme international. Pourtant, celle-ci n'a jamais été liée au salafisme radical, comme l'ont été par le passé d'autres lieux de prières de l'agglomération.

La Grande Mosquée est-elle un foyer du terrorisme international, à l'instar de Finsbury Park à Londres ? C'est ce qu'indique un document de dix-sept pages du département d'Etat américain mis au jour par WikiLeaks. Ce document, intitulé « Matrix of Threat Indicators for Enemy Combattants » rédigé en août 2004, est adressé aux interrogateurs de Guantanamo afin d'évaluer le niveau d'importance des prisonniers dans la hiérarchie d'Al Qaeda.
Aucun fidèle de la Grande Mosquée de Lyon arrêté

Parmi les critères référençant la dangerosité des prisonniers, on trouve le fait que ces individus se soient rendus en Afghanistan après le 11 Septembre, qu'ils aient été invités au mariage de Ben Laden fils ou encore qu'ils portent une montre Casio – le modèle argenté ayant été offert par la nébuleuse terroriste à ceux qui avaient participé à une formation sur le maniement des explosifs improvisés.

A la page 9 du document est également dressée une liste de neuf mosquées connues selon les experts américains pour avoir accueilli et recruté des « membres connus d'Al Qaeda ». La fréquentation de ces épicentres de l'islam radical est donc un indicateur déterminant éveillant les soupçons.

Ces mosquées sont situées à Sanaa au Yémen, à Karachi au Pakistan, à Kaboul en Afghanistan mais cinq d'entre elles sont basées en Occident, et parmi elles la Grande Mosquée de Lyon, appelée « Laennec mosque » dans le document.

L'information interpelle : la Grande Mosquée de Lyon n'est pas connue des services français pour avoir, hier comme aujourd'hui, abrité des prêches intégristes. Par ailleurs, aucun des présumés terroristes arrêtés à Lyon n'a été un fidèle de ladite mosquée.

L'information est donc à relativiser au regard de ce que l'on sait de l'histoire des mouvements intégristes dans l'agglomération lyonnaise. Celle-ci fut certes le lieu d'entrée du salafisme en France, mais sa dérive intégriste s'est polarisée bien plus dans des mosquées à Vénissieux, La Duchère, Bron, Saint-Fons ou Saint-Fons.

D'ailleurs, de nombreux sites identitaires ou fascistes se sont immédiatement fait le relais de cette nouvelle.
Kamel Kabtane « très surpris »

Le recteur de ce lieu de culte, Kamel Kabtane, s'est dit « très surpris » de ces révélations. Il souligne les très bonnes relations qu'il entretient avec les autorités américaines, le consul venant chaque année rompre le jeûne du ramadan à son invitation.

« Comment se fait-il que les Américains soient plus forts que la police française qui n'est jamais intervenue chez nous ? », ironise-t-il, demandant à rencontrer l'ambassadeur américain.

Kamel Kabtane reconnaît que Lyon a été identifié il y a quelques années comme une base de l'islam radical voire terroriste, citant Khaled Kelkal, mais jamais la Grande Mosquée de Lyon.

Le recteur est aussi surpris de voir l'Institut culturel islamique de Milan sur la liste :

« C'est un centre qui rassemble surtout des convertis, des gens très posés, universitaires, médecins, chercheurs, que je connais bien. »

En revanche, il est moins étonnant de retrouver les mosquées de Londres, notamment la mosquée de Finsbury Park, dans les documents révélés par WikiLeaks. C'est par elle qu'ont transité bon nombre d'apprentis jihadistes européens avant de se retrouver dans des camps d'entraînement au Pakistan ou en Afghanistan.

Ce fut par exemple le cas des Lyonnais qui ont séjourné à Guantanamo, Nizar Sassi, Mourad Benchellali, mais également de Nabil Hadjarab. Ce Lyonnais de nationalité algérienne (dont le cas avait été révélé par Lyon Capitale) a grandi du côté de Gerland et reste encore aujourd'hui prisonnier sur la base de Guantanamo.
rue89

syndicaliste menacé d'exclusion de la CFDT faisant le salut nazi devant le panneau de la ville de Vichy

Alors que Marine Le Pen a entrepris une grande opération de nettoyage au sein du FN, Rue89 a retrouvé la photo d'un candidat aux cantonales et syndicaliste menacé d'exclusion de la CFDT faisant le salut nazi devant le panneau de la ville de Vichy.

« Je ne suis qu'un simple homme » : c'est ce que Daniel Durand-Decaudin a déclaré quand je lui ai téléphoné pour lui demander ce qu'il faisait le bras levé devant un panneau de la ville de Vichy. Sous-entendu : je n'ai pas de responsabilité politique, pourquoi venir me chercher des noises avec une photo privée ?

Mais voilà : monsieur Durand cristallise autour de sa personne les ambiguïtés les plus récentes du Front national. Il a été candidat aux dernières élections cantonales en Moselle, où il se présentait sous l'étiquette Front national. Il n'a pas été élu mais il a obtenu un honorable score de 35,8%. Il est également syndiqué CFDT. Et risque l'exclusion de ce syndicat pour son appartenance au FN.
« Je ne suis pas nazi. Je suis gaulliste »

Au téléphone, cet ancien légionnaire commence d'abord par nier être jamais allé à Vichy, puis se souvient y être « passé » à l'été 2010 pour rejoindre un festival de country en Ardèche. Ça explique son chapeau, dit-il :

« Faire un salut nazi à Vichy, c'est montrer qu'on est contre Pétain. J'ai fait ça comme une blague à ma femme, elle est thaïlandaise.

Je ne suis pas nazi. Je suis gaulliste. D'ailleurs, quand on m'a proposé d'être candidat, j'ai dit oui parce que Marine, ça change de Jean-Marie Le Pen. J'ai dit que je voulais bien à condition de ne pas me retrouver dans des réunions avec des gens qui prônent des choses horribles. On m'a dit “non, ne t'inquiète pas, ça ira”.

Cette histoire de photo, c'est pour essayer de déstabiliser le FN. Moi, j'ai la conscience tranquille. »

Cette explication fait rire certains proches de Daniel Durand-Decaudin, qui le décrivent comme un homme très sympathique mais « extrémiste, obsédé par les questions de race ». Une description du militant type dont Marine Le Pen dit ne plus vouloir dans son parti. Pour le prouver, la présidente du FN a décidé d'exclure du parti Alexandre Gabriac, candidat aux cantonales à Grenoble, dont une photo avait circulé le montrant faisant le salut hitlérien devant un drapeau nazi.
« Le FN est un parti reconnu »

Mais comment peut-on être frontiste, faire des saluts hitlériens et être à la CFDT ? Daniel Durand-Decaudin ne voit pas très bien où est le problème : « J'ai toujours voté FN et j'ai toujours été syndiqué. » Le candidat malheureux aux cantonales est notamment passé chez FO et Sud.

Mais les syndicats, eux, ne veulent pas des frontistes chez eux. Le 6 avril dernier, Fabien Engelmann, un autre candidat aux cantonales sous l'étiquette Front national, a été exclu de la CGT, et son syndicat de Nilvange (Moselle) a été dissout. La raison est simple : « incompatibilité de valeurs ».

Thierry Gourlot, cofondateur avec le vice-président du FN, Louis Aliot, du Cercle national de défense des travailleurs syndiqués (CNDTS), lui-même à la CFTC, s'emporte contre la position de l'intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, Solidaires et FSU) affirmant que « la préférence nationale n'est pas compatible avec le syndicalisme » :

« Ils parlent de la préférence nationale qui serait discriminatoire, mais c'est une préférence citoyenne. Tous les pays du monde font ça et ça ne choque nulle part ailleurs qu'en France. C'est un faux procès. Relisez ce que disait Marchais dans les années 80. Le FN n'est ni raciste, ni xénophobe, ni antisémite, ni hors la loi, ni interdit. »

Daniel Durand-Decaudin juge lui aussi la position de la CFDT injuste :

« Les syndicats se mettent hors la loi et même hors de leurs propres statuts. La CFDT dit défendre des valeurs fondamentales mais pas dans mon cas puisque je suis inquiété pour mes opinions politiques.

Si j'appartenais à une secte ou une organisation interdite, d'accord, mais le FN est un parti reconnu. Je n'ai de leçons à recevoir de personne, j'ai des valeurs. J'ai été éducateur. Je me suis battu pour des jeunes, je me foutais de leur couleur et de leur religion.

Quand, dans les années 95, des syndicats ont été crées par le FN puis interdits parce qu'ils véhiculaient des idées politiques via le syndicat, j'étais d'accord. Il ne faut pas confondre les rôles. Celui d'un syndicat est de défendre les salariés, le rôle d'un parti c'est de défendre des idées. »

On adhère à un syndicat pour sa pomme

C'est précisément cette approche clientéliste des syndicats – un simple rôle d''agence sociale » selon Pierre Rosanvallon – qui explique la nouvelle diversité politique en leur sein, indique l'historien Stéphane Sirot :

« Depuis 1989, on constate une désertion du champ politique de la part des organisations syndicales. Avec le “recentrage du syndicalisme” à partir des années 90, les syndicats sont passés de la confrontation au réformisme. On cogère les réformes plus qu'on ne s'oppose au pouvoir politique. Le syndicat est dans la revendication immédiate mais il n'est plus du tout porteur d'utopie ou de projet politique au sens étymologique du terme.

C'est cela qui a créé la déliquescence du politique dans les syndicats. On n'adhère plus à un syndicat parce qu'idéologiquement, on s'en sent proche. On adhère parce qu'on voit les gains immédiats que cela peut apporter. »

La « stratégie d'entrisme » du FN dans les syndicats

Stéphane Sirot met en garde contre l'« impression » de nouveauté liée à l'exposition médiatique des quelques syndicalistes du FN :

« Le phénomène n'est pas nouveau. Les syndicats n'échappent pas aux évolutions politiques de la société et au phénomène d'enracinement du FN dans la société française.

A la dernière présidentielle, à la CGT, on avait plus voté FN que PCF et ça s'est solidifié ces dernière années parce que le discours antimondialisation du FN trouve un écho dans le monde du travail.

En revanche, ce qui est nouveau, c'est la stratégie d'entrisme du FN. Le FN va encourager ses militants à aller dans les syndicats. C'est dangereux pour eux d'autant que ce n'est pas très compliqué d'avoir des responsabilités syndicales rapidement. »

La décision de la CFDT Santé-Sociaux de Moselle concernant l'exclusion ou non de Daniel Durand-Decaudin sera rendue le 24 mai.

rue89

Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens en garde à vue à Paris et Pantin

Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens en garde à vue à Paris et Pantin

Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des Tunisiens fraîchement arrivés en France, ont été placées en garde à vue mardi soir à Paris et en Seine-Saint-Denis pour "infraction à la législation sur le séjour", indique, mercredi 27 avril, la préfecture de police de Paris.

Quelque soixante-dix Tunisiens, mais aussi Egyptiens, Libyens et Algériens, ont été contrôlées mardi soir dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris et à Pantin. Sur ce total, "une soixantaine" ont été placées en garde à vue, et l'étaient toujours mercredi matin, "pour infraction à la législation". "Leur situation administrative est en cours d'examen", a-t-on indiqué de même source, en soulignant que l'opération policière avait pour "visée d'établir un diagnostic de (leur) situation".

La préfecture de Seine-Saint-Denis a précisé qu'à Pantin quatorze Tunisiens en situation irrégulière, tous majeurs, avaient été interpellés dans le quartier des Quatre Chemins. La police vérifiait en outre mercredi la nationalité de neuf autres personnes arrêtées. L'objectif est de contrôler l'identité de ces personnes et de donner les moyens de repartir dans leur pays à celles qui le souhaitent, a poursuivi la préfecture de Seine-Saint-Denis. Ils font l'objet d'une procédure judiciaire, et un juge devrait se prononcer mercredi sur d'éventuelles expulsions, selon la source policière.

D'après la préfecture de police de Paris, l'opération, qui a épargné un site rue du Chemin-de-Fer (19e), où des distributions de repas sont organisées par des associations, a permis d'établir que toutes ces personnes n'étaient "pas sédentarisées" : "aucun campement n'a pu être identifié".

Me Samia Maktouf, qui défend plusieurs migrants tunisiens, a dénoncé ces interpellations, estimant qu'elles "n'honorent pas la France". "Ils n'étaient pas en train de commettre un délit ni de troubler l'ordre public. Leur seule faute, c'est qu'on ait pu localiser l'endroit où ils dorment" après une petite manifestation mardi, pour demander à "être accueillis dans la dignité", a-t-elle dit. Selon la mairie de Paris, quelque deux cents immigrés tunisiens se trouvent actuellement dans la capitale "dans un état de grande précarité".

Le maire, Bertrand Delanoë (PS), a invité mardi l'Europe, et la France en particulier, à les traiter avec "humanité et dignité". Il a chargé les associations France terre d'asile et Emmaüs de mettre en place des dispositifs de soutien et d'accompagnement social et sanitaire, et d'accès à des hébergements hôteliers.
le monde

Le gouvernement marocain a convenu d'augmenter le salaire des agents de la fonction publique à partir du mois de mai ainsi que le salaire minimum

Le gouvernement marocain a convenu d'augmenter le salaire des agents de la fonction publique à partir du mois de mai ainsi que le salaire minimum à compter de juillet, a annoncé, mardi 26 avril, la télévision nationale. Le gouvernement augmentera de 600 dirhams (50 euros) net les salaires des fonctionnaires de la fonction publique à compter du 1er mai. Cette décision intervient après les manifestations importantes de dimanche, pour la troisième fois, dans plusieurs villes du Maroc pour un changement politique et social profond.

Les premières avaient eu lieu le 20 février, d'où le nom du mouvement de contestation, dans le contexte des révolutions et troubles secouant différents pays arabes. Au début de la réunion, mardi soir, entre les syndicats et le gouvernement, le premier ministre marocain, Abbas El-Fassi, a "salué le climat de sincérité et la ferme volonté affichée par les syndicats les plus représentatifs (...) pour défendre les intérêts de la classe ouvrière".

L'un des dirigeants de la Fédération démocratique du travail (FDT), Abdelmalek Aferyate, a pour sa part déclaré que "cette augmentation sert les intérêts des salariés, même s'il faut institutionnaliser le dialogue social. Celui-ci ne peut être que conjoncturel".

Le gouvernement et les syndicats se sont également mis d'accord sur le "relèvement de la pension minimale de retraite de 600 dirhams (50 euros) à 1 000 dirhams (90 euros) et du quota de promotion interne à 33 % en deux étapes – de 28 % à 30 % à partir de janvier 2011 et de 30 % à 33 % à partir de janvier 2012".

Mardi, le roi Mohammed VI a annoncé que le salaire minimum agricole (SMAG) serait "valorisé" au Maroc et a demandé que l'ouvrier agricole bénéficie de couverture et d'assistance médicales. Le SMAG, qui correspond au salaire mensuel d'un ouvrier agricole au Maroc, est fixé actuellement à 150 euros par mois.
le monde

réconciliation entre le Hamas et le Fatah?

Que penser d’une annonce égyptienne de réconciliation entre le Hamas et le Fatah? Qu’il faut par précaution attendre confirmation des deux intéressés. Mais il est vrai que le contexte qui prévaut au Proche Orient pourrait expliquer une plus grande aménité du Hamas.

Le départ du président Hosni Moubarak le 12 février, ne s’est pas accompagné jusqu’à présent d’un assouplissement, côté égyptien, du blocus de Gaza, en dépit des bonnes relations qui existent entre le Conseil suprême militaire égyptien et les Frères musulmans (comme l’a attesté leur position commune lors du référendum de mars), dont le Hamas est un épigone palestinien. Le durcissement de la situation en Syrie, où est installée la direction officielle du mouvement islamiste, fragilise également le Hamas.hamas_logo.1303923405.jpg

Une réconciliation entre les deux principaux mouvements palestiniens constituerait un défi supplémentaire pour Israël, qui a toujours annoncé qu’il romprait toutes relations avec une Autorité palestinienne réunifiée. Mais aussi pour les parrains occidentaux d’un “processus de paix” en coma dépassé. Jusqu’à présent, ces parrains (Etats-Unis et Europe) boycottent le Hamas. Changeraient-ils d’avis après une réconciliation dûment actée, alors qu’une entente entre les deux est vitale pour la viabilité de l’Etat palestinien qu’ils appellent de leurs voeux?
le monde

Environ deux-cent jeunes hommes tunisiens se sont regroupés au pied du périphérique

Dans le nord de Paris, des centaines de migrants tunisiens sont arrivés ces dernières semaines. Ceux qui n’ont pas de famille se sont regroupés dans des espaces verts en bordure du périphérique, livrés à eux-même. Témoignage.

Question de survie... Environ deux-cent jeunes hommes tunisiens se sont regroupés au pied du périphérique, dans le nord de Paris. Tous ont fui la Tunisie, en quête d’une vie meilleure après la révolution ayant entraîné la chute de Ben Ali... et celle du tourisme local, poumon économique du pays. La plupart de ces Tunisiens ne trouvent pas de place dans les foyers d’hébergements et l’aide alimentaire des associations, déjà surchargées, est insuffisante.

Pour tous, la désillusion est immense.

Sidi Mohamed, 18 ans, est arrivé sur l’ile italienne de Lampedusa il y a trois mois, dans une barque, avec 39 personnes à bord. Par chance, sa traversé n’a duré que 24 heures sur une mer calme, alors que d’autres ont passé trois jours à chercher leur cap.

Pris en charge par les autorités italiennes pendant cinq jours, Sidi Mohamed a été transféré par avion vers le sud de l’Italie. Avec une carte de circulation, il a quitté le centre d’hébergement pour rejoindre la France via Vintimille.
politis

Quelles sont les implications de Schengen ?

Que sont les accords de Schengen ? Ce terme recouvre plusieurs textes progressivement adoptés par la quasi-totalité des pays européens : en 1985, cinq membres de la CEE (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) signent un accord à Schengen, au Luxembourg. Sa mise en œuvre, fixée cinq ans plus tard par la convention de Schengen, sera effective à partir de 1995 : au sein de l'espace Schengen, le contrôle des personnes aux frontières intérieures des pays participants est supprimé. En contrepartie, ils sont renforcés à la frontière extérieure, avec une harmonisation des règles et un renforcement des coopérations. En 1997, le traité d'Amsterdam incorpore "l'acquis de Schengen" à "l'acquis de l'Union".

Quels sont les pays désormais concernés ? Vingt-deux des vingt-sept pays membres de l'UE : le Royaume-Uni et l'Irlande ont choisi de ne pas adhérer à la convention Schengen, mais en appliquent une partie ; pour trois adhérents de l'UE – Bulgarie, Roumanie et Chypre –, c'est le Conseil de l'UE (qui réunit les ministres des pays membres) qui décidera de la levée des contrôles aux frontières. Quatre pays extérieurs à l'Union européenne ont par ailleurs intégré l'espace Schengen : l'Islande et la Norvège (2001), la Suisse (2008) et le Liechenstein (2011).

Quelles sont les implications de Schengen ? Outre la suppression des contrôles aux frontières intérieures, des règles communes ont été fixées pour l'entrée, le séjour et le droit d'asile. La police d'un pays peut poursuivre la surveillance et la filature d'un individu sur le territoire d'un autre pays, et même le poursuivre en cas de flagrant délit ou de fuite. L'entraide judiciaire a été développée, avec notamment une extradition accélérée. Et une base de donnés commune, le système d'information Schengen (SIS), a été créée.

Sur quels points les récentes frictions entre la France et l'Italie ont-elles porté ? Paris, comme d'autres capitales européennes, a reproché à Rome de délivrer à des milliers de migrants tunisiens des permis de séjour provisoires d'une durée de six mois afin qu'ils puissent gagner d'autres pays de l'espace Schengen. La Commission européenne a rappelé aux autorités italiennes que, selon le code frontière Schengen, cela n'est possible que si leurs détenteurs présentent un passeport valide et justifient de ressources suffisantes pour financer leur séjour et leur retour dans leurs pays d'origine.

Le 17 avril, Paris a bloqué durant quelques heures le trafic ferroviaire en provenance de l'Italie, ce que Rome a dénoncé comme une violation des accords de Schengen. La Commission a donné raison à la France, qui s'appuyait sur l'article 25 du code frontière Schengen, craignant des troubles à l'ordre public, en raison de la présence de manifestants voulant accompagner en France les immigrés tunisiens. "Nous avons reçu une lettre des autorités françaises qui nous expliquent que c'était une mesure d'ordre public, une interruption très temporaire, unique, et que maintenant le trafic passe normalement", a indiqué la commissaire européenne chargée des questions d'immigration, Cecilia Malmström."Il semble que ça ne tombe pas sous le règlement de contrôle des frontières Schengen", a-t-elle ajouté.

Quelles sont les évolutions envisagées ? Lors du sommet franco-italien, mardi 26 avril, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy ont annoncé avoir envoyé une lettre commune au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Ils demandent d'"examiner la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures" des Etats membres "en cas de difficultés exceptionnelles dans la gestion des frontières extérieures communes, dans des conditions à définir".

Bruxelles a annoncé juste après que la commissaire Cecilia Malmström ferait des propositions le 4 mai afin de "préciser les conditions dans lesquelles il sera possible de rétablir temporairement les contrôles aux frontières nationales". Une éventualité déjà prévue par le code Schengen, qui précise que seule une "menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure" peut "exceptionnellement" justifier la réintroduction du contrôle aux frontières, pour une période de trente jours maximum, éventuellement renouvelable tant que la menace subsiste.

Aujourd'hui, "il s'agit de dire ce qu'il est possible de faire quand un Etat qui est frontière extérieure de l'UE ne respecte pas ses obligations ou quand il prend des décisions unilatérales", a expliqué un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, à l'AFP. Tout en précisant : "Nous n'allons pas révolutionner quoi que ce soit. Il s'agit d'aider à régler les différences d'interprétation" sur ces règles.

Quelques jours plus tôt, une source européenne avait déjà indiqué à l'AFP que Bruxelles planchait déjà depuis plusieurs mois sur un mécanisme qui permettrait de "reculer les frontières extérieures de Schengen" dans le cas de "dysfonctionnements", parmi lesquels des flux migratoires massifs. Ce qui permettrait aussi de résoudre les cas de la Bulgarie, de la Roumanie et de Chypre.
le monde

la France et l'Italie se sont déclarées favorables à "des modifications" au traité de libre circulation de Schengen

Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se sont rencontrés, mardi 26 avril, à Rome, pour essayer de ramener un peu de sérénité dans des relations franco-italiennes tendues par la crise libyenne, l'afflux d'immigrants d'Afrique du Nord et l'appétit de groupes français pour les entreprises transalpines.

A l'occasion de ce 29e sommet franco-italien, les deux pays ont annoncé un certain nombre de positions communes, s'évertuant sans cesse à prouver leur unité. Silvio Berlusconi a qualifié le sommet de "très très positif", qui a fait état de "fortes convergences" entre les deux pays. De même, Nicolas Sarkozy a affirmé que "les tensions qui sont apparues il y a quelques jours n'[avaient] pas lieu d'être" et que "l'Italie, pour nous, c'est plus que l'Europe : c'est un pays frère".

Sur le dossier le plus épineux, celui de la gestion des immigrants d'Afrique du Nord, la France et l'Italie se sont déclarées favorables à "des modifications" au traité de libre circulation de Schengen, "dans les circonstances exceptionnelles" actuelles, selon les termes du président du Conseil italien. Les deux pays ont envoyé une lettre commune à Bruxelles, qui détaille ces modifications souhaitées. "Nous voulons que Schengen vive, mais pour que Schengen vive, Schengen doit être réformé", a dit Nicolas Sarkozy. "Nous voulons le renforcement de son texte, nous voulons le renforcement de ses évaluations, nous voulons davantage de moyens pour que les frontières de l'espace Schengen soient garanties", a-t-il ajouté. "C'est justement parce que nous croyons en Schengen que nous voulons un renforcement de Schengen."

"LE SOUHAIT COMMUN DE CRÉER DE GRANDS GROUPES FRANCO-ITALIENS"

L'Italie a assuré soutenir la position française, expliquant que la France a fait un effort "plus important" que l'Italie en matière d'accueil d'immigrés tunisiens. Silvio Berlusconi a souligné que la France en avait accueilli "cinq fois plus" que son pays. Les pays de la rive sud de l'Union Européenne "ne peuvent être laissés seuls", a-t-il dit.

Au niveau international, les deux chefs d'Etat ont "adressé un appel commun à Damas, pour que la répression violente prenne fin et qu'une suite immédiate soit donnée aux mesures annoncées." Sur le plan économique, Silvio Berlusconi a déclaré que la France et l'Italie avaient "le souhait commun" de créer de "grands groupes franco-italiens".

Le chef de gouvernement italien n'a pas cité de noms d'entreprises, mais cette déclaration intervient alors que le groupe laitier français Lactalis, qui détenait déjà près de 29 % de Parmalat, a annoncé mardi matin le lancement d'une offre d'achat sur l'Italien afin de donner naissance au numéro un mondial du secteur. Rome avait adopté ces dernières semaines des mesures afin de bloquer l'offensive de Lactalis. Le chef du gouvernement italien s'est dit par ailleurs "convaincu" que l'"économie doit être libre".

LA FRANCE SOUTIENDRA MARIO DRAGHI À LA PRÉSIDENCE DE LA BCE

Le centre d'accueil des migrants tunisiens, à Vintimille.

Le centre d'accueil des migrants tunisiens, à Vintimille.Le Monde.fr

Par ailleurs, la France a annoncé qu'elle sera très heureuse de soutenir un candidat italien à la présidence de la Banque centrale européenne. "La France sera très heureuse de soutenir un Italien à la présidence de la Banque centrale européenne", a déclaré Nicolas Sarkozy. Citant "Mario Draghi [le gouverneur de la Banque centrale italienne – NDLR], que je connais bien", il a ajouté : "Nous ne le soutenons pas parce qu'il est Italien, nous le soutenons parce que c'est un homme de qualité." Le mandat de l'actuel président de la BCE, Jean-Claude Trichet, prend fin à la fin d'octobre.

L'unité affichée survient alors que plusieurs dossiers avaient semé le trouble entre les deux pays. Quelques jours avant la tenue de ce 29e sommet franco-italien, la France avait jeté un pavé dans la mare en annonçant qu'elle souhaitait revoir les "clauses de sauvegarde" des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes en Europe, afin de pouvoir rétablir, dans certains cas, des contrôles aux frontières nationales.

Le 17 avril, Paris avait suscité la colère de Rome en suspendant la circulation des trains depuis la ville italienne de Vintimille vers la France (lire notre reportage "Nice-Ville, terminus forcé pour les migrants tunisiens"). La France avait estimé qu'un train, avec à son bord des militants qui voulaient accompagner des immigrés tunisiens, posait un risque pour l'ordre public. Paris est en effet irrité par l'Italie, qui a décidé d'octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20 000 Tunisiens arrivés sur ses côtes depuis janvier pour qu'ils puissent rejoindre "amis et parents" en France et ailleurs en Europe.

La Commission européenne planche sur les cas de recours aux contrôles aux frontières nationales

La Commission européenne va redéfinir les "conditions exceptionnelles" permettant aux Etats membres de Schengen de rétablir "temporairement" des contrôles à leurs frontières nationales, a annoncé mardi un porte-parole.

"Mais nous n'allons pas révolutionner quoi que ce soit", a-t-il averti. "Il s'agit d'aider à régler les différences d'interprétation" sur ces règles, a-t-il précisé.

Le rétablissement des frontières nationales pourra toutefois être autorisé en "dernier recours", si l'Etat en position de frontière extérieure de l'UE a "failli à ses obligations" en s'avérant dans l'impossibilité de les contrôler, a-t-on précisé de source communautaire.

La Commission européenne a reconnu que l'exercice était dicté par le contentieux opposant la France à l'Italie après la décision des autorités italiennes de régulariser 25.000 migrants tunisiens arrivés illégalement sur ses côtes
le monde

La France et l’Italie se renvoient les immigrés tunisiens

La France et l’Italie se renvoient les immigrés tunisiens

La décision de Rome d'octroyer des titres de séjour temporaire aux Tunisiens arrivés sur ses côtes provoque une vive tension avec Paris. A la frontière, les policiers refoulent de part et d'autre les réfugiés.

Philippe Martinat | Publié le 19.04.2011, 07h00
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La France a fait suspendre toute la journée de dimanche la circulation des trains depuis la ville italienne de Vintimille vers la Côte d'Azur, alors qu'un convoi de manifestants et migrants tunisiens allait traverser la frontière, suscitant la colère de Rome.

La France a fait suspendre toute la journée de dimanche la circulation des trains depuis la ville italienne de Vintimille vers la Côte d'Azur, alors qu'un convoi de manifestants et migrants tunisiens allait traverser la frontière, suscitant la colère de Rome. | Roberto Salomone Zoom

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L’incroyable confusion qui règne depuis quelques jours à la frontière entre l’Italie et la France jette une lumière crue sur le mauvais fonctionnement de la zone Schengen, censée régir la circulation des personnes au sein de cet espace communautaire européen. Débordées par l’arrivée de plus de 20000 Tunisiens sur les côtes de la Péninsule depuis janvier, les autorités italiennes, lassées que leurs appels à l’aide ne soient pas entendus par Bruxelles, ont décidé d’ouvrir les vannes.

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Les Italiens ont donc accordé généreusement aux clandestins tunisiens des permis de séjour de six mois valables théoriquement dans tous les pays européens de l’espace Schengen. Attirés par les pays du Nord, et particulièrement la France où réside une forte minorité d’origine tunisienne, ces derniers se sont logiquement dirigés vers Vintimille, à la frontière entre les deux pays. Dimanche, sentant la situation leur échapper, les autorités françaises décidaient de réagir en interrompant le trafic ferroviaire entre les deux pays pendant une demi-journée, provoquant la colère de Rome et le dépôt d’une plainte d’une association d’usagers italiens des chemins de fer. Hier encore, le ballet des policiers français ramenant vers l’Italie des clandestins tandis que leurs homologues italiens faisaient la même chose en sens inverse vis-à-vis de Tunisiens refoulés par les Français se poursuivait.

Sarkozy et Berlusconi se rencontrent mardi prochain

Faute d’anticipation, l’Europe ne parvient pas pour l’heure à maîtriser ce flux d’immigration provoqué par l’instabilité d’une révolution tunisienne pourtant applaudie au nord de la Méditerranée. Les différences entre les législations nationales et les retards de transposition des directives européennes n’arrangent rien. Même si, sur le fond, Bruxelles semble donner aujourd’hui raison à Paris contre Rome, le dossier immigration, si sensible politiquement de part et d’autre des Alpes, alourdit un peu plus le contentieux (notamment économique) entre l’Italie et la France, à une semaine de la rencontre prévue à Rome entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi.
le parisien

dimanche 24 avril 2011

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (D.C.T.E.) Axe 2 : Culture et mémoire

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger
(D.C.T.E.)

Axe 2 : Culture et mémoire
Contribution : Proposition de création d’un Institut Culturel Tunisien (Al-Ma‘hid al-Thaqâfî al-Tûnisî ) et d’un Collège Tunisien d’enseignement de l’arabe (Ma‘hid Tûnes li-tadriss al-arabîyya)
Auteurs :
. Abdelatif Ben Salem
. Réseau Euromaghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC)
. Association Jisr (Lille)
. Union des Tunisiens de l’Est (Montbéliard)
Date : mars 2011

La création culturelle et artistique constitue, il va sans dire, une partie importante de la construction de l’identité nationale, elle contribue à la configuration d’une image totalisatrice qu’un peuple veut projeter de soi-même, vers soi même et vers le monde. L’acte culturel est par essence universel au sens qu’il aspire au dialogue continuel avec autrui. En invoquant le passé, en convoquant le présent et en anticipant sur le futur, il narre par accumulations créatrices successives le continuum d’une nation et l’élaboration historique de son paysage mental. Mettant fin à des siècles « d’absence » et d’existence périphérique, la Révolution démocratique du 14 janvier 2011 à réinséré la Tunisie de plain-pied dans l’Histoire. Elle lui a fournit l’occasion de réunir à nouveau les conditions de l’universel, non pour renouer uniquement avec son prestige d’antan comme héritière de Carthage, de Rome, de Kairouan et d’al-Andalus, mais pour apporter aussi sa contribution originale à l’écriture de l’épopée humaine.

La production culturelle et son exposition publique est assurément la voie royale pour découvrir, aimer et faire aimer un pays, mais les régimes autoritaires ont toujours considéré l’art et la culture avec un œil méfiant, ni l’Etat de Bourguiba ni celui de Ben Ali n’ont en effet dérogé à la règle, irréductibles ennemis de la culture, ils ont érigé la censure en norme absolue. Et c’est ainsi que la Tunisie, contrairement à des nombreux autres pays émergents, demeure depuis plus d’une cinquantaine d’années sans la moindre représentation culturelle digne de ce nom dans le monde. Notre présence culturelle hors de frontières nationales durant les cinq dernières décennies était réduite à néant, à l’exception de rares manifestations indépendantes (telles que des représentations théâtrales) organisées au compte goutte ça et là, grâce à l’invitation des pays d’accueil. La désertification culturelle sous le régime de Ben Ali a été encore plus dramatique.

Déclaré sur le papier « Centre culturel » depuis déjà les milieux des années soixante-dix, le site Botzaris, outre le fait qu’il n’a jamais rempli sa vocation, a été transformé illégalement, étant donné son statut diplomatique, en siège successivement du parti socialiste destourien et à partir de 1987, l’Etat policier ne trouva rien de mieux que de faire de ce prestigieux bâtiment situé dans le 19éme arrondissement de Paris, face au parc des Buttes-Chaumont, une succursale du parti R.c.d, dissimulée derrière des associations-écran, pour y loger ses miliciens et y installer ses réseaux d’indicateurs et de barbouzes chargés de surveiller la communauté tunisienne et de terroriser les acteurs politiques et associatifs s’opposant à la dictature en Ile de France et au delà.

Aujourd’hui, en libérant les hommes et les femmes, l’acte et la parole, la Révolution du 14 janvier eut pour conséquence une explosion de création, autant dire une véritable révolution esthétique, augurant de l’émergence de nouveaux courants et de production à profusion dans les différents domaines, Y-a-t-il meilleur moyen de donner à voir à l’étranger le visage de la Tunisie nouvelle et émancipée qu’une institution culturelle sur ce site surplombant l’un des plus beaux parcs haussmannien de la capitale française ?


Proposition de création d’un « Pôle culturel » sur les sites de Botzaris (19eme) et de l’ancien Consulat (17eme) *

L’idée de lancement de « Pôle culturel » est appelée à s’étendre ultérieurement comme suit, pour former un réseau sur plus de cinq capitales de pays non-arabophones à forte présence tunisienne :

Europe
1- France – Paris
2- France – Marseille
3 - Italie - Rome
4- Allemagne - Berlin
Amérique du Nord /Canada
5 - New York ou Ottawa

Ce Pôle comprend deux modules :
Premier module :

Institut Culturel Tunisien (Al-Ma‘hid al-Thaqâfî al-Tûnisî )

L’Institut Culturel Tunisien est hébergé dans les locaux du 36, rue Botzaris Paris 75019 :

▪ L’Institut culturel tunisien est une institution officielle dédiée à la promotion de la culture et de la création contemporaines tunisiennes et à la création arabe en général, ainsi qu’à l’enseignement de la langue arabe.

▪ L’Institut Culturel Tunisien est placé sous le Haut patronage de la Présidence de la République tunisienne, du ministère des Affaires Etrangères, du ministère de l’Education et du ministère des Affaires sociales.

▪ L’institut Culturel Tunisien propose au public des programmes d’activités culturelles, dispense des cours d’enseignement d’arabe, délivre des diplômes d’arabe et met à la disposition du public :

- Une bibliothèque, une médiathèque pluridisciplinaire spécialisée dans la thématique tunisienne dont le fonds d’ouverture sera constitué d’un minimum de 15.000 à 20.000 références bibliographiques consultables sur place dans un premier temps.

- Un centre de documentation, une salle de lecture et de consultation de périodiques de 30 à 40 places qui proposera aux visiteurs : livres presse quotidienne, hebdomadaire etc. revues culturelles, généralistes ou spécialisées, DVD’s, CD’s, vidéos et matériel multimédia, équipés d’accès à Internet et des bases de données reliés au fonds de la Bibliothèque Nationale (Dâr al-kutub al-wataniyya).

- Une salle d’exposition d’art permanente qui portera une attention particulière à la production d’œuvres d’artistes tunisiens (peinture, sculpture, dessin, photographie, performances etc.)

- Un auditorium ou salle de spectacle équipée de matériel de projection cinéma multi-supports de deux cents places minimum. Cet auditorium servira également aux représentations théâtrales, au spectacle chorégraphiques, au cycle de cinéma, à l’organisation de conférences, des séminaires, des tables rondes, des débats littéraires, des colloques et d’autres manifestations tels que les récitals de poésie, les monologues, les concerts de musique etc.)

- Une aire d’activité culturelle, ouverte les mercredis (selon le calendrier scolaire du pays d’accueil), destinée aux enfants et axée sur la découverte et la connaissance de la Tunisie.

- Une programmation trimestrielle de l’ensemble des activités en plus d’un guide reprenant l’actualité culturelle relative à la Tunisie dans le pays d’accueil concerné seront édités périodiquement par l’Institut et diffusés sur support papier et numérique.

- Une Cafétéria
- Des locaux d’administration

▪ Des locaux pour la gestion administrative

Les ministères de tutelle nomment un directeur et proposent un Conseil d’Administration composé d’un tiers de fonctionnaires, d’un tiers de personnalités issues du monde de la culture et d’un tiers de personnalités issues des communautés tunisiennes expatriées provenant de divers horizons professionnels.

P.S : Il est à noter que de travaux de réaménagement du site Botzaris s’imposent car la configuration architecturale actuelle ne permet pas l’installation d’un lieu consacré à ce type d’activité. Ceci étant dit, nous recommandons, dans l’attente de ces travaux, d’ouvrir les locaux au public pour des activités culturelles restreintes qui restent à définir entre la direction provisoire, les Ministères et les partenaires pressentis.

Deuxième module :

Collège Tunisien d’enseignement de l’arabe (Ma‘hid Tûnes li-tadriss al-arabîyya) :

▪ Le Collège Tunisien d’Enseignement d’arabe est hébergé dans les locaux de l’hôtel particulier de l’ancien Consulat du 25, rue Fortuny 75017 Paris.

▪ Le collège Tunisien a pour mission de dispenser des cours d’enseignement d’arabe en tant que langue étrangère selon les méthodes modernes en usage à l’Institut de langue vivantes de Tunis.
Les cours s’adresseront aux enfants et aux adultes débutants et non-débutants tunisiens et non tunisiens. Toutefois les enfants des ressortissants tunisiens seront exonérés des frais d’inscriptions soit totalement soit partiellement en fonction des ressources parentales. Une tarification par programme semestriel sera déterminée selon le niveau d’étude choisi qui sont au nombre de 4 :
A - Cours de langue générale
- Débutant
- Intermédiaire
- Supérieur
- Approfondi
B - Cours spécialisés
C - Cours par internet
D- Cours intensifs

▪ Ce collège d’excellence a pour vocation de délivrer au nom du ministère de l’Education des diplômes reconnus à l’échelle internationale attestant divers niveaux et maitrise de la langue arabe.

P.S : Dans l’hypothèse d’une pénurie de locaux, les autorités tunisiennes s’engagent à déclencher des actions en justice et de poursuites judiciaires pour la dévolution à l’Etat des biens appartenant au dictateur déchu et à sa famille et de les mettre à disposition des promoteurs du projet.


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* Ce projet est décliné dans ces lignes directrices, ce sont les commissions d’experts nommées par l’Etat Tunisien, une fois le projet entériné, qui auront pour charge d’en définir les modalités de réalisation.

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (D.C.T.E.) Axe 1 : Citoyenneté et représentativité

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger
(D.C.T.E.)

Axe 1 : Citoyenneté et représentativité
Contribution : Pistes d’actions et un point de vue à propos de la loi électorale et de la Constituante
Auteur : Mohamed SMIDA, Association de Tunisiens en France (ATF)
Date : avril 2011

La citoyenneté implique que tout tunisien majeur puisse jouir de tous ses droits et participer à la vie politique dans le pays même s’il vit en dehors de la Tunisie : pouvoir participer à toutes les échéances électorales en tant qu’électeur et candidat dans les dispositions prévues par la loi.
Droit de vote et d’éligibilité aux élections de la constituante et plus tard aux élections présidentielles et législatives.
Sur la place des Tunisiens vivant à l’étranger
Notre rôle en tant qu’acteur de la société civile tunisienne à l’étranger est de revendiquer ces droits et de les défendre. C’est aussi de mener des actions pédagogiques de sensibilisation à l’exercice de ce droit rattaché à la citoyenneté tunisienne. Un programme de rencontres, dans ce cadre, devrait à notre sens voir le jour et être pris en charge collectivement par les acteurs de cette dynamique.
Le projet de loi pour l’élection de la constituante n’est pas satisfaisant concernant la représentation des tunisiens résidents à l’étranger.
Dans son article 30 le projet de loi se contente d’annoncer que la constituante comprendra des représentants dont la « représentativité » serait fixée par décret.

Aussi et partant du fait que nous, sommes partie intégrante de notre peuple, nous revendiquons les mêmes droits et la même représentativité.
L’organisation d’élections à l’étranger est certainement plus compliquée que les élections à l’intérieur, mais nous devons assurer aux tunisiens qui vivent à l’étranger les mêmes possibilités d’exercer pleinement leur droit de choisir leurs représentants parmi eux.
C’est non seulement un droit, une exigence démocratique ; c’est aussi un enjeu de taille. Il y va de la crédibilité du processus de transition démocratique. Le réussir c’est jeter les bases d’une réconciliation avec 1/10ème de notre population.
Sur l’éligibilité
S’il semble acquis que les tunisiens résidents à l’étranger auront leurs représentants à l’assemblée constituante, il n’est pas clairement indiqué que ces représentants doivent être élus et parmi les résidents à l’étranger, il faudrait le préciser dans la loi électorale.
Cela doit être dans le projet de décret loi et non dans un texte à part même s’il est possible et envisageable de prévoir les modalités d’organisation dans un second texte.

I. Le scrutin et le nombre de siège
Le projet de décret-loi comporte deux options
• Pour le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Nous proposons que les circonscriptions électorales à l’étranger soient en fonction de la compétence du poste consulaire (Consulat général).
Pour la France, Il y aurait ainsi deux circonscriptions vu la configuration géographique et la concentration des tunisiens en région parisienne et en PACA. Le nombre de siège serait de 1 siège pour 50 000 tunisiens résidents dans la circonscription.
Pour les autres pays, on pourrait envisager des circonscriptions sur la base de zones géographiques de lieux de résidence corrigées par le nombre de résidents
• En cas de scrutin de liste,
Le nombre de siège devrait être sur les mêmes bases que pour l’intérieur du pays. (Un siège pour 60 000 résidents) avec une adaptation des circonscriptions en fonction de l’implantation géographique de la communauté.
• D’autres adaptations sont nécessaires
a) Révisions des listes électorales.
Beaucoup de nos compatriotes à l’étranger n’étaient pas inscrits et nombre d’entre eux ne sont pas répertoriés par les services consulaires et n’ont pas de carte consulaire.
Nous proposons que les autorités consulaires sous le contrôle de la commission électorale régionale (il doit y en avoir une au moins par consulat général et par pays d’émigration) trouvent des modalités spécifiques pour l’établissement des listes en prenant en compte, les inscrits (carte consulaires, les nouveaux arrivés et les résidents munis de passeports et sans titre de séjour dans les pays d’accueil).
b) Carte d’électeur
Il a été proposé que la carte d’électeur soit remplacée par la carte d’identité. Pour la communauté tunisienne vivant à l’étranger, cela nécessite une adaptation car le domicile est plus matérialisé par les cartes consulaires pour les résidents réguliers. En plus, nombreux jeunes binationaux ne sont pas immatriculés.
Nous pensons qu’il est possible de permettre le vote avec le passeport à défaut d’une carte nationale d’identité.

II- La campagne électorale
Des adaptations sont nécessaires pour la campagne électorale notamment le financement

III- Les opérations électorales.
Nous proposons aussi qu’il y ait une adaptation des horaires de fonctionnement des services consulaires pour faciliter l’inscription des citoyens (samedi et dimanche)

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (D.C.T.E.)

Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger
(D.C.T.E.)

Le 14 janvier 2011, au terme d’un mois de manifestations historiques et de répression sanglante qui a causé la mort de plusieurs dizaines de jeunes assassinés par les sbires de la dictature criminelle, le peuple tunisien et sa jeunesse, dans un sursaut magnifique de dignité et d’aspiration obstinée à la liberté et à la justice, ont réussi l’impensable : chasser le dictateur et abattre l’une des tyrannies les plus funestes du début de ce XXIe siècle.

La révolution démocratique et populaire tunisienne menée à mains nues, sans ingérence extérieure et dans un face à face homérique contre la dictature, portait un souffle épique, qui a frappé l’imagination des hommes et des femmes de par le monde, par son pacifisme, par son caractère citoyen et par la détermination des Tunisiennes et des Tunisiens à changer le cours de leur destin.

Depuis la chute de la dictature et la fuite du despote, les flammes qui ont dévoré le corps humilié de Mohamed Bouazizi un 17 décembre 2010 dans un acte d’indignation absolu, se sont transformées en aurore illuminant l’horizon géographique arabe et inaugurant, après des siècles de déclin, une nouvelle temporalité, chargée de promesses de progrès, de liberté, de justice et de dignité.

A l’heure actuelle notre pays se fraye sa voie vers l’instauration d’une République démocratique, ouverte sur le monde et d’un Etat de droit garantissant les droits et les devoirs de chaque citoyen sans distinction de credo, de rang social, de genre ou d’origine géographique.

Voici donc venu le temps de la reconstruction. Tous les Tunisiens y compris ceux et celles contraints par des nécessités diverses, ont dû opter de vivre à l’étranger, loin de leur pays, sont appelés à participer à l’œuvre globale d’édification de l’avenir, et d’élever sur le champ de ruine du régime déchu, des nouvelles réalités politiques, économiques, sociales et culturelles.
Place et rôle de la communauté tunisienne
Les Tunisiens et les Tunisiennes vivant à l’étranger ont été longtemps marginalisés et exclus de la vie politique par les régimes despotiques qui se sont succédés à la tête du pays. Réduits à un simple variable économique, leurs droits de citoyens ont été bafoués. Les rapports qu’entretenaient avec eux les représentations consulaires ont toujours été teintés de suspicion et de mépris. L’image négative et xénophobe de la figure de « l’immigré » dans le pays d’accueil, les discours nourris des préjugés dans le pays d’origine, ont induit des réflexes de fermeture communautaire chez bon nombre de nos concitoyens et en particulier chez les plus jeunes, d’où des comportements d’indifférence si ce n’est de rejet vis-à-vis de la chose publique.

L’exclusion et les fraudes massives à répétition, organisées depuis plus d’un demi siècle à l’occasion d’échéances abusivement appelées « électorales », l’approche clientéliste et sécuritaire suivie successivement par les régimes bourguibiste et benaliste, le quadrillage policier et la surveillance exercée par le parti-Etat grâce à ses réseaux enchevêtrés d’officines, d’amicales et d’informateurs à sa solde, ont contribué à maintenir la communauté tunisienne à l’étranger dans un état de peur, de division et de désorganisation à l’exception de quelques îlots qui ont réussi à fonder en contrepoint, des structures associatives et fédératives qui, bien que minoritaires, n’en ont pas moins réussi, bon an mal an, à maintenir vivace l’esprit de résistance, et à diffuser les valeurs démocratiques et citoyennes.

L’effondrement du régime de Ben Ali et le démantèlement des clans mafieux liés à la Famille, a eu pour effet immédiat, de raviver chez la communauté tunisienne vivant à l’étranger, le sentiment de fierté d’être Tunisien et le désir de prendre part au processus de construction démocratique fondé sur la citoyenneté, l’égalité, la liberté et la justice sociale. Aussi, a-t-on pu assister à une véritable explosion, partout dans le monde, de regroupements politiques, associatifs, professionnels et citoyens crées par des Tunisiens et des Tunisiennes, désireux tous d’apporter leur contribution au débat national sur les réformes politiques en cours et d’ajouter leur pierre à la construction de la Nouvelle Tunisie.

En conséquence et vu l’importance de notre communauté à l’étranger - plus d’un million de personnes dont plus de 600 000 en France – sa richesse et sa variété tant du point de vue social qu’économique, aucune structure politique organisée ou a fortiori associative ne peut prétendre, aujourd’hui, la représenter à elle seule et, encore moins, en être le porte-parole exclusif.

Pour toutes ces raisons, nous, associations autonomes de l’immigration, fédérations d’associations, groupes de citoyens tunisiens, personnalités indépendantes appartenant au monde de la culture, ou issues des professions libérales, avocats, médecins, ingénieurs, ou enseignants, professeurs, étudiants, travailleurs jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, binationaux et immigrés, à l’issue de nombreux rencontres et débats, mettons en place une dynamique collective, participative et plurielle.

Cette initiative ouverte à tous nos compatriotes où qu’ils se trouvent, a pour règle de base, le respect fondamental de l’opinion d’autrui et le consensus dans toute prise de décision. Nous participons tous avec les mêmes droits.

Pour ce faire, nous inaugurons par cette note une série de propositions portant sur les aspects de la vie de tous les jours dans nos pays d’accueil et de nos liens multiformes avec notre pays d’origine, que nous soumettons aux autorités qui en examineront, avec notre concours, la pertinence et exploreront les possibilités de réalisation. Sachant que cette révolution victorieusement menée, par notre peuple, nous offre une chance historique unique, dans la perspective de la consécration des principes d’Egalité dans la Nouvelle Constitution, de mettre fin à des décennies d’indifférence, de marginalité et d’exclusion du dixième de notre population.

Les premières consultations ont permis de dégager trois axes principaux qui résument, à notre avis, l’essentiel des préoccupations des Tunisiens et des Tunisiennes résidents à l’étranger. Outre le fait qu’ils ne sont pas limitatifs, ces axes sont appelés à être développés. C’est ce que nous proposons de réaliser tous ensemble dans le cadre d’une démarche fondée sur le dialogue alliant le mode direct, autrement dit les réunions, et indirect grâce aux contributions à distance sur les réseaux sociaux et les autres moyens de communication.

Nous vous invitons à développer une synergie autour de cette dynamique non seulement sur l’ensemble du territoire français, mais aussi dans toute l’Europe et partout dans le monde. Chaque structure, chaque groupe et chaque citoyen et citoyenne convaincu(e) de l’intérêt stratégique que représente cette dynamique doit mettre à profit ses réseaux et ses relations de manière à contribuer à la diffusion de son contenu et à en traduire les idées en actes concrets sur le terrain pour le bien de la communauté tunisienne dans le monde.
Les trois axes et les premiers projets
Certains projets relevant de l’un ou l’autre de ces axes vous sont livrés sous forme de propositions. D’autres axes ne sont pas encore déclinés en projets. Nous comptons sur l’avancement de la dynamique et de l’adhésion de compétences et forces de propositions pour en expliciter le contenu. Nous définirons par ailleurs les priorités des projets dans des ateliers de travail et lors des rencontres.
Axe 1- Citoyenneté et représentativité
• La réhabilitation de la citoyenneté dans une nouvelle République démocratique respectueuse de la souveraineté du peuple qui garantisse l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales individuelles et collectives. Les droits de vote et d’éligibilité des Tunisiens résidents à l’étranger aux échéances électorales notamment à la Constituante et aux législatives sont une condition nécessaire mais non suffisante.
• La représentativité des Tunisiens à l’étranger en impulsant la création d’un Haut Conseil de Tunisiens à l’Etranger (H.C.T.E.), autrement dit, d’une instance spécifique avec des compétences transversales capable d’esquisser une approche englobant le phénomène migratoire dans ses dimensions économiques, humaines et stratégiques.
Axe 2- Culture et mémoire
• La défense de notre mémoire et le renforcement de la présence culturelle et linguistique dans les pays à forte présence tunisienne par la mise en place, entre autres, de pôles culturels à l’étranger.
Axe 3- Contribution des Tunisiens à l’étranger à l’économie nationale
• Le développement de l’économie de notre pays et l’investissement dans les projets de développement de l’économie nationale.

samedi 23 avril 2011

M. Yadh Ben Achour à Paris: «les Tunisiens de l’étranger voteront bel et bien»

M. Yadh Ben Achour à Paris: «les Tunisiens de l’étranger voteront bel et bien»
18 Avril 2011 Par Meryem Belkaïd

M. Yadh Ben Achour, président de L'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, a été invité à participer à un séminaire de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), ce lundi 18 à Paris, intitulé «définir les règles de la transition démocratique en Tunisie». Une partie de ce séminaire était ouverte aux journalistes.
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La délégation tunisienne comprenait notamment, Ghazi Gheraïri, porte-parole de L'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, Ahmed Zarrouk, Directeur Général de la Fonction Publique auprès du Premier Ministère et Coordonnateur National du Programme MENA-OCDE pour la gouvernance, et Khalil Ghariani, membre du Conseil de l'Instance et représentant du secteur privé.

Ghazi Gheraïri a commencé son intervention par quelques considérations générales relatives à la Tunisie rappelant que le pays depuis longtemps fait figure d'exception dans la région, notamment en raison du niveau élevé d'éducation de la population, du statut de la femme depuis 1956 (date de l'instauration du Code du Statut Personnel) et de la politique de planning familial que l'on ne cite pas suffisamment. Le porte-parole de L'Instance a rappelé que le processus de démocratisation en cours était un véritable défi dont l'aboutissement pourrait toucher l'ensemble de la région. La Tunisie est donc aujourd'hui face à une responsabilité plus large qu'elle tente de porter humblement.

M. Gheraïri est ensuite revenu sur les étapes qui ont mené à la constitution de l'actuelle Instance qui bénéficie aujourd'hui d'un certain assentiment et qui a été en mesure de présenter un projet de décret loi que M. Gheraïri a présenté dans ses grandes lignes.

Il a rappelé d'abord, la constitution d'une Haute autorité indépendante pour les élections qui sera composée de 15 membres issus des différents secteurs de la société et élus par la Haute instance, chaque secteur présentant un nombre de candidats équivalent au double du nombre de siège prévu par secteur. Cette Haute autorité constitue une rupture de principe avec le passé car désormais le pouvoir exécutif n'aura plus voix au chapitre dans l'organisation des élections qui jusque là relevaient de la responsabilité du ministère de l'intérieur.

Il a ensuite présenté dans ses grandes lignes, le projet de loi électorale et le mode de scrutin dont la Haute Instance propose qu'il soit par liste et à la proportionnelle avec un représentant pour 60 000 habitants, y compris les Tunisiens à l'étranger. La Haute commission a par ailleurs prévu l'inéligibilité d'une partie du personnel politique du RCD, ancien parti au pouvoir. Enfin s'inscrivant dans la tradition des réformateurs de la deuxième moitié du XIXe siècle, la Haute Instance a inscrit dans le projet de loi le principe de parité.

Ces derniers volets du projet de décret-loi ne vont pas sans susciter des tensions. Il y a d'abord comme l'a rappelé M. Gheraïri des demandes qu'il a qualifié de maximalistes et qui veulent étendre l'inéligibilité à l'ensemble des adhérents du parti et des demandes minimalistes qui veulent revenir sur cette exclusion.

M. Ghraïri a rappelé pour finir qu'il reste à la Haute instance à travailler sur d'autres textes notamment sur:

- Le droit des associations et des partis politiques.

- La régulation des médias afin d'éviter d'éventuelles dérives et un rôle positif et égalitaire des médias pendant la campagne électorale à venir.

Répondant aux diverses questions que lui posait la salle, M. Ben Achour est revenu sur le projet de décret loi et a insisté sur le fait qu'aucun mode de scrutin ne pouvait être parfaitement satisfaisant et qu'il ne fallait pas aujourd'hui perdre de vue que la Tunisie est en passe de voir naître la première loi électorale permettant des élection libres et démocratiques. Il ne faut pas a-t-il rappelé faire de questions de détails des questions de principe et tâcher avant tout de mesurer l'importance du pas franchi.

Il a exprimé son inquiétude face à la réaction du gouvernement concernant le projet de loi. Il a noté que certains membres du gouvernement ont été éduqués dans l'ancien régime, ce qui expliquerait leurs réticences concernant l'exlusion des anciens dirigeants du RCD lors des prochaines élections. Il craint également que certains membres de la direction politique n'aient pas pris conscience que beaucoup de Tunisiens ne sont pas prêts à voir l'ancienne machine politique se recycler et continuer à fonctionner comme s'il ne s'était rien passé. Si les morts de 1978 (jeudi noir : plus de 200 morts) de 1984 ( Emeutes du pain plus de 300 morts) n'ont jamais permis une chute du régime, il semblerait bien que 2011 soit le rendez-vous que les démocrates tunisiens ne veulent en aucun cas manquer.

L'exclusion des prochaines élections de certains membres du RCD relève donc selon M. Ben Achour d'une responsabilité historique. Il a rappelé à cet égard à quel point l'ancien parti au pouvoir a perverti les Institutions, investi l'Etat et jusque l'Université que le régime de Bourguiba «épargnait». Il y a donc des choses qu'on ne peut oublier et nier.

Concernant les modalités de vote des Tunisiens de l'étranger M. Ben Achour a réaffirmé que les Tunisiens de l'étranger qui jusque là ne s'exprimaient que lors des présidentielles voteront bel et bien pour l'Assemblée constituante. Les pays concernés seront certainement ceux qui comptent au moins 60 000 Tunisiens sur leur territoire. Mais l'organisation technique et logistique d'un tel vote pose certaines difficultés. Une équipe formée des membres de la Haute instance, de membres du Ministère des affaires étrangères et de la Commission nationale de l'informatique travaillent à la mise en place des modalités du vote. Il n'est pas à exclure que le vote des Tunisiens à l'étranger soit différé d'un mois et 15 jours par rapport au vote des Tunisiens sur le territoire.
mediapart

vendredi 22 avril 2011

النيابة العمومية تستمع إلى عبد العزيز الجريدي من أجل الثلب

صـ باح الوطن

النيابة العمومية تستمع إلى عبد العزيز الجريدي من أجل الثلب

علمت» الصباح « ان ممثل النيابة العمومية بالمحكمة الابتدائية بتونس المكلف بالصحافة قد استمع امس الى عبد العزيز الجريدي وذلك في اطار الشكاية التي تقدم بها ضده محمد كريشان الصحفي بقناة الجزيرة من اجل الثلب.

وقد حضر الجريدي في حدود الرابعة والربع تقريبا ثم غادر المحكمة بعد سماعه. وللتذكير فان الشكاية تم رفعها على اثر مقال نشر باحدى الصحف الاسبوعية تضمّن اتهامات الى محمد كريشان الذي اعتبرها
تحريضا على الاعتداء عليه والمسّ بصورته وسمعته

مواجهات بين الصوماليين والتشاديين تسفر عن عدد من الجرحى بينهم عنصران من الجيش

صـ باح الوطن
رأس جدير

مواجهات بين الصوماليين والتشاديين تسفر عن عدد من الجرحى بينهم عنصران من الجيش

عاش مخيم «الشوشة» من معتمدية بن قردان من ولاية مدنين بعد ظهر أمس 3 ساعات فوضى نتيجة مصادمات بين اللاجئين التشاديين والصوماليين اللاجئين بالمخيمات.

وتعود أسباب هذه المصادمات حسب ماذكره شهود عيان لـ«الصباح» أنه أثناء تقديم الغذاء أراد لاجىء تشادي تجاوز لاجىء صومالي في الطابور دون احترام الأولوية فقام اللاجىء الصومالي بالاعتداء عليه بواسطة قضيب حديدي على رأسه مما أدى الى حصول مصادمات وخصومات بين جموع عديدة من الصوماليين والتشاديين وتم استعمال الحجارة والهراوات مما أدى الى حصول حالة من الهلع لدى بقية اللاجئين.

وقد تدخل الجيش الوطني لوضع حد لهذه المعركة وتفرقة المتصادمين من الشقين. وعلمت «الصباح» أن الحادثة أسفرت عن سقوط عدد من الجرحى في صفوف الصوماليين والتشاديين الذين نقلوا جميعا الى المستشفى العسكري المتنقل التابع للجيش الوطني التونسي وقد أصيب عنصران من الجيش الوطني بجروح وأحدهما أصيب بكسر في يده نتيجة هذه الأحداث.

وقد ترددت أخبارأخرى أن أسباب هذه الحادثة تعود الى مسائل تتعلق بعلاقة التشاديين والصوماليين فيما بينهم على مستوى الشرف وتجاوزات أخرى أخلاقية.

توافد العائلات الليبية

وقد شهد المعبر الحدودي برأس جدير خلال الـ 24 ساعة الفارطة توافد أعداد كبيرة من العائلات الليبية مقارنة بالفترة السابقة وبلغ عددها 2262 من جملة 3329 الذين اجتازوا المعبر. وأضاف شهود عيان لـ«الصباح» أنه سجل تراجع في نسق توافد الرعايا الأجانب مقارنة بالأيام الفارطة وقد توافد على المعبر 15 سوريا و19 عراقيا و39 تشاديا و95 نيجيريا و45 سودانيا وبلغاريان وروسيان وتركيان و4 بريطانيين وأمريكي وكندي. وعرف هذا المعبر عودة 735 تونسي الى تونس خلال نفس الفترة في حين بلغ عدد المغادرين عبر المعبر الحدودي خلال الـ24 ساعة الفارطة 2310 مغادرا وبلغ عدد الليبيين الذين عادوا الى ليبيا 1582 اضافة الى فرنسي و3 بوسنيين أما عدد التونسيين الذين توجهوا الى ليبيا فقد وصل 710.

وسجل المعبر الحدودي أمس على غرار الأيام الفارطة مرور عدد هام من الشاحنات الليبية في اتجاه ليبيا محملة بالمواد الاستهلاكية والغذائية كما تحدث شهود عيان لـ»الصباح» أن المعبر الحدودي سجل عبور عدد من رجال الأعمال واعلاميين وديبلوماسيين من الفليبين والبنين. كما شهدت الرحلات الجوية من مطار جربة جرجيس الدولي نقصا مقارنة برحلات يوم الاربعاء حيث تمت برمجة 4 رحلات توجهت 2 منها نحو الخرطوم ورحلة نحو التشاد وأخرى نحو النيجر وبلغ العدد الجملي للمستفيدين من الرحلات الجوية 600 لاجئ.

من جهة أخرى انطلقت البعثة الطبية التطوعية للجمعية الخيرية التركية « كيم سي يوك مو» والتي تدعى» النداء» صباح أمس في نشاطها بمخيمات اللاجئين وزيادة على تدخلاتها الطبية لفائدة اللاجئين قررت الجمعية تقديم مساعدات لـ150 عائلة ليبية موجودة بمدنين و150 بتطاوين وتتمثل هذه المساعدات في مواد غذائية بما قيمته 50 دينارا لكل عائلة. كما علمت» الصباح» أن هذه الجمعية قررت رصد مبلغ أولي قدره 15 ألف دينار لاقتناء أدوية لفائدة المنظومة الصحية الناشطة على الحدود. أما في المجال الصحي يشهد المستشفى الجهوي بمدنين يوميا توافد 10 أشخاص ليبيين للاستفادة من العيادات الموجودة بهذه المؤسسة التي تستقبل أيضا مرتين في الأسبوع 6 مواطنين ليبيين للقيام بحصص في تصفية الدم كما أن هذه المؤسسة لازالت تحتفظ بجريح ليبي بقسم جراحة العظام ومريضا آخر بقسم الأعصاب كما غادرت سيدة ليبية هذا المستشفى بعد أن وضعت مولودها بقسم الولادة بالمستشفى.
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قضية "تمويل التجمع" استنطاق كمال مرجان وإبقاؤه بحالة سراح

صـ باح الوطن

قضية "تمويل التجمع"
استنطاق كمال مرجان وإبقاؤه بحالة سراح


استمع امس قاضي التحقيق الاول بالمكتب الخامس بالمحكمة الابتدائية بتونس الى كمال مرجان وزير الخارجية الاسبق وذلك في اطار القضية التي رفعها عدد من المحامين ضد بعض الرموز والتي اتهموهم فيها بالفساد المالي واستغلال الصفة الحكومية والوظيفة السامية التي تقلدوها والتصرف بدون وجه في اموال ومنقولات عمومية لفائدة التجمع الدستوري الديمقراطي المنحل.

وقد حضر مرجان في حدود الثانية والنصف بعد الزوال تقريبا وتواصلت معه الابحاث بحضور محامين اثنين. وبعد حوالي الساعتين من الاستنطاقات خرج مرجان وتم ابقاؤه بحالة سراح. ورغم حضور وسائل الاعلام فان مرجان رفض الادلاء باي تصريح وراى احد محاميه ان البحث مازال متواصلا وان بقاء منوبه بحالة سراح يعتبر قرينة لبراءته كما ان التهم الموجهة واهية ولاتخص منوبه. وتجدر الاشارة الى ان كمال مرجان هو المتهم التاسع الذي تم سماعه والرابع الذي تم تسريحه بعد رضا شلغوم وزهير المظفر وحامد القروي في حين كان قاضي التحقيق قد اصدر بطاقات ايداع بالسجن ضد عبد الوهاب عبدالله وعبدالله القلال وعبدالعزيز بن ضياء ومحمد الغرياني وعبد الرحيم الزواري. وللتذكير بالتهم الموجهة الى جميع المتهمين فهي اختلاس موظف عمومي او شبهه اموالا باطلا واستغلال موظف عمومي او شبهه صفته لاستخلاص فائدة لاوجه لها لنفسه او لغيره او للاضرار بالادارة او خالف التراتيب المنطبقة على تلك العمليات لتحقيق الفائدة او الحاق الضرر المشار اليهما والمشاركة في ذلك طبق الفصول 32و 95و96من المجلة الجزائية.

alsabah

26 AVRIL : QUELLE LIBERTÉ DE CIRCULATION ? une rencontre organisée par le Gisti

26 AVRIL : QUELLE LIBERTÉ DE CIRCULATION ?

une rencontre organisée par le Gisti

L’actualité méditerranéenne met en évidence l’inadaptation de l’approche, par les pays européens, de la question des migrations. Et l’urgence de sortir des schémas dans lesquels la classe politique, mais aussi un bon nombre d’entre nous, sont enfermé·es : le contrôle des déplacements des personnes par la fermeture des frontières à l’immigration serait le seul mode d’organisation possible.

Pourtant, dans un contexte économique fondé sur la mondialisation des échanges, tout montre que la position qui vise à assigner à résidence les êtres humains n’est pas viable. Elle ne pourra survivre ni aux coups de boutoirs de celles et ceux qui la combattent au risque de leur vie (les milliers de morts de la « guerre aux migrant·es » qui dure depuis deux décennies), ni à la prise de conscience que l’emmurement du monde est une fuite en avant.

Pour en parler, le Gisti, qui a publié en janvier « Liberté de circulation : un droit, quelles politiques ? » vous invite à
une soirée-table ronde en compagnie de :

Michel Agier (anthropologue, EHESS)
Jean-Pierre Dubois (président de la Ligue des droits de l’homme)
Stéphane Maugendre (président du Gisti)
Fred Mawet (directrice du CIRÉ, Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Étrangers, Bruxelles)
Ariane Mnouchkine (metteur en scène, théâtre du Soleil) [sous réserve].

Les débats seront animés par Sylvia Zappi (journaliste au Monde).
La soirée se déroulera le 26 avril de 19 à 21h
au Comptoir général
80 quai de Jemmapes, 75010 Paris (plan)

>> Entrée libre, inscriptions par mail à libertedecirculation@gisti.org.

مصر تعرض الفيلم التركي "وادي الذئاب فلسطين" في ذكرى احتفالات الهولوكوست

مصر تعرض الفيلم التركي "وادي الذئاب فلسطين" في ذكرى احتفالات الهولوكوست


القاهرة- د ب أ: يبدأ الأربعاء بمصر عرض الفيلم التركي (وادي الذئاب فلسطين) الذي تدور أحداثه بالكامل داخل الأراضي الفلسطينيية وتضم مواجهات مسلحة بين فرقة خاصة من الأتراك والفلسطينيين وفرقة عسكرية تنتمي للجيش الإسرائيلي.
وقال بسام عادل، المتحدث باسم شركة (جود نيوز) موزعة الفيلم في مصر، لوكالة الأنباء الألمانية إنه تم التعاقد على عرض 10 نسخ من الفيلم في دور العرض المصرية، مشددا على أنه يعد "أضخم إنتاج سينمائي في تاريخ السينما التركية".

وتقيم الشركة الموزعة عرضا خاصا للفيلم مساء السبت المقبل بحضور السفير التركي بالقاهرة حسين عوني بوصطالي ومدير شركة (جود نيوز) عادل أديب حيث اختير الموعد ليكون مواكبا للإحتفالات في ألمانيا والنمسا بذكرى المحرقة اليهودية (هولوكوست) يوم 22 نيسان/ أبريل من كل عام.

وتدور أحداث فيلم (وادي الذئاب فلسطين) حول فريق كوماندوز تركي يذهب لفلسطين للانتقام من قائد إسرائيلي أعطى الأوامر بمهاجمة سفينة المساعدات التركية (مرمرة) في آيار/ مايو 2010 والذي أسفر عن استشهاد تسعة أتراك.

ويعد الفيلم نموذجا سينمائيا من مسلسل بنفس الاسم بدء عرض موسمه الأول قبل 7 سنوات ولازال يعرض حتى الآن من إنتاج شركة (بانا فيلم) التركية متواكبا مع المتغيرات على الساحة التركية والإقليمية بمجموعة أبطال تضم نجاتي شاشماز وقرقان أويجون وكنان شوبان ونور أيسان وإردال أوغلو وإركان سفار والفيلم من إخراج زبير شاشماز.
alkouds

250£ poue aider les jeunes

Rémunérer des jeunes est-il un bon moyen de les inciter à chercher activement un emploi ? C’est la question à laquelle le gouvernement va pouvoir répondre à l’issue des deux années d’expérimentation du revenu contractualisé d’autonomie. Inscrit dans le plan Agir pour la jeunesse présenté en 2009, le RCA — à ne pas confondre avec le RSA, le revenu de solidarité active — commence à être testé auprès de 5 500 jeunes peu ou pas diplômés.

Doté d’une enveloppe globale d’environ 20 M€, ce dispositif, financé par l’Etat, vise deux publics.

Dégressif la deuxième année

L’essai a démarré le 1er avril pour 5 000 personnes âgées de 18 à 22 ans ayant le bac ou moins, au chômage depuis au moins un an, et inscrites dans l’une des 82 missions locales retenues. Soutenus par un tuteur, ils doivent prouver leur motivation à s’insérer dans la vie active. En contrepartie, ils seront rémunérés 250 € par mois la première année. Une somme qui peut diminuer si le bénéficiaire dispose d’autres ressources d’activité. La seconde année, le barème est dégressif, pour atteindre 60 € par mois lors du dernier trimestre.
Par ailleurs, 500 jeunes âgés de 18 à 23 ans, titulaires au moins d’une licence, inscrits à Pôle emploi depuis six mois ou plus, participent à l’expérimentation depuis début février dans l’une des cinq régions choisies (Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Paca, Midi-Pyrénées), mais sur un an seulement.
Un bilan doit être dressé afin de savoir si le dispositif est efficace. Mais il suscite déjà des critiques. « C’est un cache-misère. On préférerait que tous les jeunes à partir de 18 ans bénéficient du RSA, mais revalorisé, car il est déjà largement en dessous du seuil de pauvreté, confie Jean-François Yon, délégué fédéral au Mouvement national des chômeurs et précaires. On demande aussi la création d’emplois jeunes, un bon moyen de leur mettre le pied à l’étrier.
le parisien