lundi 28 mars 2011

Syrie : la révolte continue malgré la libération de détenus politiques

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Syrie : la révolte continue malgré la libération de détenus politiques

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Comme une traînée de poudre, la révolte se répand en Syrie, au Yémen et en Jordanie. En Syrie, la contestation, jusqu’ici cantonnée dans le sud du pays, commence à se faire entendre dans les rues de la capitale Damas, où la police secrète a arrêté des dizaines de personnes samedi matin.

Solidaire avec la ville martyre de Deraa, fief de l'opposition, la population s'insurge.
Les récentes promesses du pouvoir sur une possible annulation de l'état d'urgence, la libération effective de 260 opposants ou des augmentations de salaire, n'ont eu aucun effet. Samedi, des manifestants ont incendié une station de police et un siège du parti Baas au pouvoir dans le Sud du pays, au 12e jour d'une contestation sans précédent contre le régime.

En Jordanie, le premier affrontement entre les forces de l'ordre a eu lieu vendredi. Un manifestant a été tué et il y aurait au moins 160 blessés. Le groupe des «jeunes du 24 mars» ainsi que l'opposition islamiste demandent le départ du Premier ministre qui s'était dit prêt au dialogue.

20 heures. En Jordanie, le chef de la sûreté générale, le général Hussein Majali, annonce un nouveau bilan de «160 blessés, dont 83 policiers», soulignant que la police anti-émeutes et les gendarmes «ne portaient pas d'armes à feu». Vingt-et -une personnes ont été arrêtées et déférées devant les tribunaux.

19h20. L'opposition islamiste jordanienne n'accepte pas la main tendue un peu plus tôt par le Premier ministre qui l'avait accusée la veille de «recevoir des ordres de l'Egypte et de la Syrie». «Ce gouvernement doit démissionner ou être limogé, un gouvernement qui fait couler le sang de ses citoyens perd sa légitimité», affirme lors d'une conférence de presse à Amman cheikh Hamzeh Mansour, chef du Front de l'action islamique (FAI), branche politique des Frères musulmans.

18h30. Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) serait près d'organiser un attentat, mettant à profit l'agitation politique en cours dans le monde arabe, particulièrement au Yémen, selon le «Washington Post». De hauts responsables américains qui ont parlé au journal ont précisé que ces informations étaient fragmentaires et qu'ils n'avaient pas suffisamment d'éléments pour lancer une alerte ni prendre des mesures spécifiques. Selon le journal, la CIA et l'armée américaine ont déployé des dizaines d'agents au Yémen depuis 18 mois pour aider l'armée yéménite à poursuivre Al-Qaïda.

18h10. En Syrie, deux personnes ont été tuées et deux blessées par des francs-tireurs non identifiés dans la ville côtière de Lattaquié au nord-ouest de Damas.


17h55. Au Yémen, trois des meneurs du Mouvement sudiste sont libérés à Aden à l'issue de près d'un mois de détention. Cette mouvance anime la contestation contre le pouvoir central dans le sud du pays, un Etat indépendant jusqu'en 1990. Il a rejoint en mars le mouvement général demandant le départ du président Ali Abdallah Saleh.

17h33. Le Premier ministre jordanien, Maarouf Bakhit, qui avait violemment critiqué les islamistes vendredi, se dit prêt à un dialogue avec eux : «Le Front de l'Action Islamique (FAI) est un segment de la société», reconnaît-il assurant «respecter l'opposition».

17h22. En Syrie, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogène pour disperser plusieurs centaines de contestataires assis sur la place principale de Deraa, selon France 24.

16 heures. Le président yéménite Abdallah Saleh réaffirme son intention de ne pas céder à la pression de ceux qui demandent son départ : «Nous sommes toujours là, solides tel le roc, et nous ne seront pas ébranlés par les événements», a déclaré M. Saleh devant des notables». Il avait proposé mardi de quitter le pouvoir début 2012. Une proposition rejetée par l'opposition qui souhaite son départ immédiat.

15h20. La patronne de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, condamne en termes très vifs la «brutale» réponse apportée par les autorités syriennes aux «exigences légitimes» des contestataires.

15h10. Au Yémen, le quotidien «14 Octobre», qui était le porte-voix du régime à Aden mais avait cessé de paraître mardi, réapparaît samedi dans les kiosques en prenant la défense du mouvement de contestation contre le président Ali Abdallah Saleh.

15 heures. Des villageois du sud de la Syrie incendient un siège du parti Baas, le parti de Bachar al-Assad. et une station de police lors des funérailles de trois manifestants tués la veille par les forces de sécurité. A Deraa, à 120 km au sud de Damas, près de 300 jeunes, torse nu, sont montés sur les restes d'une statue à l'effigie de l'ancien président Hafez al-Assad déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime.

13h21. Finalement, ce sont 260 détenus politiques syriens qui ont été libérés selon la Ligue syrienne de défense des droits de l'Homme, basée à Damas. Si la majeure partie d'entre eux sont des islamistes, il y a également 14 Kurdes. «Un geste qui s'inscrit dans le cadre des promesses que les autorités avaient annoncées récemment pour améliorer les libertés publiques en Syrie», déclare un militant des droits de l'Homme. Il a appelle les responsables syriens à «compléter cette mesure en libérant les autres détenus politiques encore incarcérés».

12h21. En Jordanie, le groupe des «jeunes du 24 mars», dont le camp a été démonté vendredi par la police après des heurts, demande que le Premier ministre jordanien et des responsables sécuritaires soient limogés et jugés pour leur responsabilité dans les violences. «Nous sommes arrivés à un point de non-retour (...), nous allons étudier les moyens de poursuivre la contestation jusqu'à l'obtention de nos demandes», ajoute M. Mahaddine un cinéaste de 32 ans.

12h15. La haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, met en garde la Syrie contre le risque d'une «spirale de violences» engendrée par la répression violente des manifestations et l'a appelé à tirer les leçons des événements au Maghreb et au Moyen-Orient. «Le peuple syrien n'est pas différent des autres populations de la région. Il veut jouir des droits humains fondamentaux qui lui ont été déniés pendant si longtemps», ajoute-t-elle.

12h10. La famille du Jordanien décédé dans les violences vendredi à Amman refuse de l'enterrer avant d'obtenir des excuses officielles et la démission du ministre de l'Intérieur, selon l'AFP.

11h50. Plus de 200 détenus politiques syriens, en grande majorité des islamistes, ont été libérés vendredi soir affirme l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basée à Londres.

10h30. En Syrie, un appel à une «révolte populaire» dans toutes les provinces syriennes a été posté sur Facebook au lendemain des manifestations sanglantes, notamment à Deraa, qui ont eu lieu dans les principales cités du pays.
le parisien