jeudi 24 mars 2011

« Panache radioactif, pas de panique. »

Par delà l'euphémisme plaisant de l'appellation « panache » plutôt que « nuage », il nous faut, bon gré (ça ne doit pas courir les rues ! ) ou mal gré, accueillir cette masse radioactive made in Japan contre laquelle nous ne pouvons plus rien, sauf essayer de nous rassurer en nous persuadant qu'elle est inoffensive.

Et là, il faut bien avouer que notre communauté médiatique, politique, scientifique met le paquet !

« Panache radioactif, pas de panique. » (Libération)

« Pas de risque majeur. » (Nathalie Kosciusko-Morizet), ministre de l'Ecologie)

« Aucune conséquence possible pour la santé des Français. » (ASN, Autorité de sécurité nucléaire)

Moyennant quoi, les voilà qui se lancent dans des explications techniques sur les gaz et particules, ceux qui tombent au sol et ceux qui ne veulent pas en entendre parler, sur les xénon, krypton, iode 131, césium 137, strontium…

Bref ! Personne n'y comprend rien, personne ne va d'ailleurs jusqu'à lire ces abscons pensums. Et nos brillantes éminences, à force de fébriles répétitions, aboutissent au résultat inverse de celui recherché : renforcer la trouille générale plutôt que l'atténuer.

Au-delà de ces élucubrations assez vaines, il y a cependant une chose de certaine : qu'elle soit d'origine naturelle ou humaine, si une catastrophe majeure nous tombe dessus, plus aucune assurance-vie, plus aucune alerte rouge de Météo-France n'y pourront rien.

Alors, sans aller jusqu'à souhaiter la bienvenue à ce nuageux panache, essayons de le prendre comme nous devons prendre les ravages du temps, du ciel ou des stupidités humaines : avec philosophie, un bon verre de vin à la main.
Nature humaine contre nature naturelle

Mais, plus étonnant est la façon dont ceux-là mêmes qui sont menacés réagissent PREVENTIVEMENT, c'est-à-dire AVANT que se produisent les catastrophes, ou mieux encore avant que soit mis en œuvre ce qui pourrait en être la cause.

« Il est impossible aujourd'hui de se passer du nucléaire. »

Cette phrase définitive n'est pas le fait de nos éminences allumées, mais d'une certaine Marie-Claire Cailletaud, de la CGT-Energie. Oui, oui, une représentante des tâcherons qui vont au charbon. Et dont quelques nippons camarades sont présentement en train de se faire irradier sérieux pour réparer les bêtises et l'inconscience des premiers cités.

On est frappés par :

la pauvreté des raisons invoquées (l'emploi, l'énergie nécessaire au développement humain),
la vanité des justifications (tirer les leçons de la catastrophe japonaise, continuer et amplifier la recherche),
l'absence totale de remise en question d'une ligne de conduite suicidaire,
la soumission à une logique de progrès insensé (comme si l'humanité ne s'était pas passée de nucléaire pendant des millénaires ! ).

Devant cet étalage d'absurdités, on en est à se demander si la nature humaine n'est pas encore plus incontrôlable que la nature naturelle ! Et la question qui se pose en fin de compte est des plus simples :

Doit-on encore supporter les conséquences de ces idiots avec la même placidité résignée que l'arrivée du panache japonais ?
Ou faut-il aller sans désemparer leur botter le cul avant qu'il ne soit trop tard
rue89