mercredi 30 mars 2011

les pays arabes se sont fait discrets, mardi 29 mars à Londres, lors de la conférence ministérielle sur l'avenir de la Libye

Inquiets de la prise en charge des opérations militaires par l'OTAN, les pays arabes se sont fait discrets, mardi 29 mars à Londres, lors de la conférence ministérielle sur l'avenir de la Libye. Le soutien de la Ligue arabe aux Occidentaux avait pourtant constitué un élément essentiel lors de l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, autorisant les Etats membres à adopter "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les populations civiles.

Alors que les puissances occidentales étaient représentées par leur ministre des affaires étrangères, les rares Etats arabes qui assistaient à la réunion se sont contentés d'envoyer un ambassadeur, à l'exception notable du Qatar et des Emirats arabes unis. Certains pays concernés au premier chef par l'évolution de la situation comme l'Algérie et l'Egypte, ont tout bonnement décliné l'invitation, de même que le secrétaire général de la Ligue arabe et l'Union africaine.

Autre absent remarqué : le peuple libyen. Malgré les efforts de la France, le Conseil national de transition, opposé au régime de Mouammar Kadhafi, n'a pas pu assister à la première rencontre du groupe de contact. Ahmad Jibril, qui représente le CNT à l'étranger, a néanmoins multiplié les rencontres en marge de la réunion officielle avec les chefs de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, et française, Alain Juppé.

"NE PAS FAIRE LA MÊME ERREUR QUE POUR L'IRAK"

Un communiqué du CNT a également était diffusé, dans lequel les insurgés précisent qu'il "n'y a pas d'alternative à l'établissement d'une société libre et démocratique, qui doit être réalisée à travers le dialogue, la tolérance, la coopération, la cohésion nationale et la participation active de tous ses citoyens". "Après la défaite du régime illégal de Kadhafi, le Conseil de transition aura plusieurs obligations : rédaction d'une nouvelle Constitution, formation de partis politiques, droit des citoyens de voter aux élections législatives et présidentielle, et dénonciation du terrorisme", précise encore le texte.

Ses termes restent vagues, au moment où les combats se poursuivent sur le terrain et où le leader libyen ne semble pas pressé de prendre le chemin de l'exil comme l'y invitent plusieurs dirigeants. "J'espère que nous n'allons pas faire la même erreur que pour l'Irak, où l'après-Saddam Hussein avait été activement préparé notamment à Londres, avec l'opposition irakienne, pour arriver au résultat qu'on connaît", a commenté un diplomate arabe qui a requis l'anonymat.

le Qatar et les Emirats arabes unis, qui participent aux opérations militaires au-dessus de la Libye, étaient bien présents.
le monde