vendredi 25 mars 2011

le président Bachar Al-Assad a fait un geste

Pour tenter d'apaiser le vent de révolte populaire qui secoue la Syrie, le président Bachar Al-Assad a fait un geste, jeudi 24 mars, en annonçant la création d'une commission chargée d'examiner l'abrogation de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 dans le pays. Bachar Al-Assad a également promis une législation sur la liberté de la presse et sur les partis politiques. Il a par ailleurs promulgué un décret prévoyant "une augmentation des salaires" immédiate pour les employés de la fonction publique. La Syrie a relâché tous les militants arrêtés lors des "récents évènements", a en outre rapporté jeudi soir la télévision d'Etat.

Cette commission, a annoncé sa conseillère, Bouthaïna Chaaban, lors d'une conférence de presse à Damas, devra étudier les moyens de relever le niveau de vie de la population. Mme Chaaban a en outre ajouté que de "nouveaux mécanismes pour lutter contre la corruption vont être mis en place". La conseillère a pris soin de préciser que le président n'avait pas donné l'ordre aux forces de police d'ouvrir le feu sur les manifestants à Deraa, foyer de la contestation dans le sud du pays.

DES ASPIRATIONS "LÉGITIMES"

Les revendications des habitants de Deraa, où les manifestations contre le régime sont les plus amples, sont "importantes et légitimes", a affirmé par ailleurs Bouthaïna Chaaban. "Elles sont sur le bureau du président Bachar Al-Assad et des dirigeants syriens", a-t-elle dit.

Au même moment, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, réclamait la libération immédiate des manifestants emprisonnés en Syrie et la fin de l'état d'urgence décrété par Damas, qui doit selon elle répondre aux aspirations du peuple. De leur côté, les Etats-Unis ont condamné jeudi soir "la répression brutale des manifestations par le gouvernement syrien, en particulier la violence et les morts de civils aux mains des forces de l'ordre", par la voix de Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche. "Nous appelons le gouvernement syrien à la retenue et à respecter les droits de son peuple"
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