vendredi 25 mars 2011

Guéant, une connerie par jour ?

Guéant, une connerie par jour ? :

« Les agents des services publics ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse, mais les usagers du service public ne le doivent pas non plus. »

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a donc enrichi, ce jeudi matin sur i

Son service de communication a tenté de limiter les dégats en précisant juste après que « dans l'esprit du ministre, cela concernait en particulier l'hôpital, ou l'école [… ] où des cas problématiques sont le plus souvent observés ».

Mais il n'existe aucune loi faisant référence aux signes d'appartenance religieuse des usagers des services publics. Les agents sont tenus, eux, à un devoir de neutralité, mais il n'a jamais été question, jusqu'à présent, en France, d'interdire aux juifs à papillotes ou kippa, aux bonnes sœurs à cornettes, ou aux catholiques tradis à jupe plissée l'entrée des hôpitaux, PMI, postes, Pôle emploi etc..
« Enrôler l'hôpital dans sa croisade contre l'islam »

On ne sait si c'est la perspective d'un second tour des cantonales désastreux pour l'UMP ou la préparation du débat du même parti sur l'islam et la laïcité le 5 avril qui pousse l'ex conseiller de Nicolas Sarkozy à « murmurer à l'oreille du FN » selon l'expression du patron des députés socialistes Jean-Marc Ayrault.

Pour ceux qui n'auraient pas compris que ni la kippa, ni les cornettes n'étaient visés, Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris a expliqué :

« En voulant enrôler l'hôpital public dans sa croisade contre l'islam, Claude Guéant rend un mauvais service à tous les soignants et au fonctionnement de nos hôpitaux. »

Le ministre, lui, accuse les socialistes de déformer ses propos.
Qu'est-ce que l'espace public ?

La loi sur le voile intégral doit entrer en vigueur le 11 avril et la déclaration de Claude Guéant vient ajouter au trouble de ceux qui sont censés faire respecter l'interdiction de dissimuler son visage dans l'espace public. La circulaire d'application montre que cette loi est à peu près inapplicable. Exemple :

« Il convient de préciser qu'à l'exception de ceux affectés aux transports en commun les véhicules qui empruntent les voies publiques sont considérés comme des lieux privés. La dissimulation du visage, par une personne se trouvant à bord d'une voiture particulière, n'est donc pas constitutive de la contravention prévue par la loi.

Elle peut en revanche tomber sous le coup des dispositions du code de la route prévoyant que la conduite du véhicule ne doit pas présenter de risque pour la sécurité publique. »

Ce jeudi soir, les réactions continuaient à pleuvoir. Si le ministre de l'Intérieur persiste, il nous faudra créer prochainement un page Facebook « Rendez-nous Hortefeux ».

rue89