mercredi 9 février 2011

TUNISIE

La Tunisie a connu, mardi 8 février, de nouveaux troubles, en raison de la volonté d'une partie de la population d'éradiquer les dernières traces de l'ancien régime plus de trois semaines après le renversement de Zine El-Abidine Ben Ali.

A Tunis, des coups de feu ont été entendus pour la première fois en deux semaines, mais ils n'ont provoqué aucun débordement. Des manifestants ont aussi exigé la démission de gouverneurs dans plusieurs villes de province en raison de leurs liens avec l'ancien régime. A Gafsa, près de la frontière avec l'Egypte, un lycée a été partiellement détruit par un incendie, apparemment criminel. De nouvelles violences ont ainsi été signalées ces derniers jours en divers endroits du pays. Elles ont fait au moins cinq morts depuis vendredi.

234 MORTS DEPUIS LE DÉBUT DES TROUBLES

Depuis le début des violences, 234 personnes seraient mortes et 510 auraient été blessées, selon l'AFP, qui cite une source proche du gouvernement. Parmi les victimes, figurent 8 policiers et 74 détenus qui sont morts dans des prisons. En Tunisie, une commission nationale enquête actuellement sur les morts, les blessés et les dégâts matériels causés par des forces de sécurité durant les jours qui ont précédé la chute de l'ancien régime.

Les troubles qui ont conduit à la chute du président Ben Ali ont démarré le 17 décembre à la suite de la mort d'un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, 26 ans, qui s'est immolé par le feu devant les bureaux du gouverneur de Sidi Bouzid, à 265 km au sud de Tunis, pour protester contre la saisie par la police de son étal de fruits et légumes. Sa mort, le 4 janvier, a déclenché des manifestations en cascade, sauvagement réprimées par le pouvoir, jusqu'à la fuite du président Ben Ali en Arabie saoudite, le 14 janvier

Le 1er février, l'ONU avait rendu public un bilan de 219 morts, dont 72 prisonniers, et de 510 blessés. Le Haut Commissariat aux droits de l'homme avait précisé que ces chiffres étaient encore "provisoires" et que l'ONU poursuivait ses enquêtes.