jeudi 17 février 2011

LES PARENT DE MAM

Tunisie : MAM reconnaît qu'elle avait bien téléphoné à Ben AliLes parents de Michèle Alliot-Marie ont racheté le 30 décembre, en plein voyage controversé de la ministre des Affaires étrangères en Tunisie, des parts appartenant à l’homme d’affaires Aziz Miled dans une société, a révélé mardi l’hebdomadaire Le Canard enchaîné.

Michèle Alliot-Marie a aussitôt défendu ses parents et s’est élevée contre les «excès» des nouvelles attaques contre elle.

«Leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu’ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu’eux, et personne d’autre», a-t-elle dit dans un communiqué.

Bernard Marie et son épouse, âgés de 94 et de 92 ans, étaient déjà associés minoritaires (avec environ 13% du capital) dans la société civile immobilière (SCI) Ikram dont étaient propriétaires leur ami tunisien Aziz Miled et son fils Karim, selon le journal satirique.

Toujours d’après l’hebdomadaire, les Miled leur ont vendu, le 30 décembre, à l’hôtel Sentido Beach à Tabarka, toutes leurs parts de la SCI. La ministre était alors présente ailleurs dans l’hôtel, selon le journal.

«Chacun s’honorerait à ne pas sombrer dans des excès qui ne grandissent pas ceux qui s’y prêtent», a réagi la chef de la diplomatie, affirmant «ne pouvoir concevoir que l’on puisse s’attaquer à la famille des politiques, et dans le cas présent à mes parents».

«J’ai assumé les attaques, même injustes, même infondées, même personnelles (…). Quand on a fini de passer ma vie, y compris privée, au peigne fin, c’est sur celle de mes parents qu’on enquête», a-t-elle dit.

Selon le journal, qui est à l’origine des précédentes révélations sur les vols de la ministre et de sa famille à bord de l’avion privé de M. Miled fin décembre, le montant exact de la transaction des époux Marie n’est pas connu.
«M. Miled est un de mes amis»

Dans un communiqué transmis à l’AFP, Bernard Marie s’est expliqué sur cette transaction. «M. Miled est un de mes amis. Les transactions que nous menons mon épouse et moi avec lui ne regardent et n’engagent que nous», a-t-il expliqué, dédouanant ainsi sa fille.

«A l’occasion des vacances de Noël, j’ai proposé à ma fille que nous nous rendions en Tunisie, plutôt qu’en Dordogne comme nous l’avions initialement prévu. Nous avons séjourné du 25 décembre au 2 janvier à l’hôtel à Tabarka (nord-ouest de la Tunisie, ndlr), et j’ai réglé la note de l’hôtel moi-même puisque les vols Paris-Tunis-Paris avaient été réglés par ma fille», a raconté M. Marie.

«Je suis engagé depuis l’été avec M. Miled dans une transaction qui consiste en l’achat d’une SCI, laquelle est propriétaire d’une option d’achat sur un appartement en cours de construction. Ce séjour à Tabarka (nord-ouest de la Tunisie) à Noël m’a donné l’occasion de faire certifier les signatures de mon épouse et de moi-même sur l’acte de cession de parts sociales», a indiqué M. Marie.

Michèle Alliot-Marie a dû faire face à des appels à sa démission pour avoir proposé une coopération sécuritaire à la Tunisie et avoir utilisé par deux fois, durant ses vacances de Noël en Tunisie, l’avion d’Aziz Miled, alors que la révolution de jasmin avait débuté.

Celui-ci était présenté comme un proche du beau-frère du président déchu. Mais il ne figure pas sur la liste des responsables tunisiens de l’ancien régime dont le gel des avoirs a été demandé par l’Union européenne.

La ministre avait revendiqué les liens d’amitié unissant ses parents et elle-même à M. Miled, qui venait leur rendre visite en France. Elle avait pris sa défense, soulignant que M. Miled avait été financièrement victime du système Ben Ali.

Le président Nicolas Sarkozy avait pris la défense de sa ministre, tout en reconnaissant que «ce n’était pas la meilleure idée que d’aller en Tunisie» à cette période.

Plusieurs dirigeants socialistes ont critiqué la ministre, le député Pierre Moscovici demandant mardi à nouveau la démission de Michèle Alliot-Marie.
(Source AFP)