jeudi 17 février 2011

LES MIGRANTS

Des migrants tunisiens arrivés à Lampedusa embarquent sur un bateau en direction d'un point d'accueil. (AFP)

La France ne prévoit d'accueillir des Tunisiens débarqués sur l'île italienne de Lampedusa que dans des cas "très marginaux" car elle ne veut pas donner "une prime à l'immigration illégale", a déclaré mardi 15 février le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez.
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De nombreux Tunisiens, parmi les 5.000 migrants arrivés ces derniers jours sur l'île italienne de Lampedusa, ont indiqué qu'ils voulaient se rendre en France. "La position de la France, c'est qu'il ne faut pas de prime à l'immigration illégale", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse. "On examinera -c'est le ministre de l'Intérieur qui le fera- au cas par cas et sur mesure, ceux qui peuvent rentrer dans notre droit de l'immigration et ces cas-là ne peuvent être que très marginaux", a-t-il précisé.

"On ne peut pas créer un appel d'air avec une prime à l'immigration illégale", a-t-il insisté. Le ministre a également plaidé pour une "relance européenne" de la politique d'immigration, à la lumière notamment de cette arrivée massive de migrants tunisiens dans le sud de l'Italie.

"On ne peut avoir un raisonnement Schengen qui est totalement européen et une vision des frontières où on dit à chaque pays : 'débrouillez-vous tout seul'", a-t-il ajouté. "Ce qui se passe sur les rivages italiens est très comparable à ce qui s'est passé en Grèce et avant en Espagne. Ce n'est pas un problème italien", a-t-il poursuivi.


La France consciente de leurs espoirs



Selon le maire de Lampedusa, la plupart de ces immigrés clandestins arrivés sur l'île souhaitent se rendre en France, où vit une communauté tunisienne estimée à 600.000 personnes.

La France est consciente des espoirs des Tunisiens arrivés en Italie et l'accueil éventuel d'une partie d'entre eux sera décidé en concertation au niveau européen, a déclaré de son côté le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. "Nous prendrons des décisions avec l'ensemble de l'Europe", a-t-il répondu sur LCI, alors qu'on lui demandait si la France allait accueillir ces migrants.



(Nouvelobs.com avec AFP)